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Humboldt, Wilhelm, baron von

Publié le 22/02/2012

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Homme d'Etat et savant prussien né à Potsdam, mort à Tegel / Berlin (1767- 1835). Très différent de son frère aîné Alexandre qui, tourné vers l'extérieur, devint un très grand explorateur et savant géographe, Humboldt était un introverti cultivant son jardin spirituel avec délices en amitié, mariage, art et science: sa haute capacité de compréhension en fit l'ami de Goethe, Schiller et Dalberg, proche d'eux par l'admiration de la Grèce antique et de l'art classique comme dans son effort vers un perfectionnement perpétuel de l'homme. Néanmoins, Humboldt resta le défenseur du droit et des traditions de l'Etat protecteur des citoyens. Un voyage à Paris et en Espagne (1797-1801) lui fit connaître par Sieyès l'idéal d'une Constitution protégeant harmonieusement les droits de la personne et de l'Etat; mais, en même temps, ce séjour le fit réagir contre le rationalisme dominant en France et lui fit percevoir l'importance de la langue comme expression des profondeurs de l'âme des peuples. Les études de Humboldt sur la langue des Basques (1806) et Uber die Verschiedenheit des menschlichen Sprachbaus und ihren Einfluss auf die Geistesentwicklung des Menschengeschlechts (1836) en furent les résultats, fondant la science de la psychologie comparée des peuples et des langues. Ambassadeur prussien à Rome (1801-1808), il fut nommé au printemps 1809 chef du Département des cultes de Prusse et organisa l'éducation publique. En 1810, il fonda l'Université de Berlin, avec l'aide de Fichte, de Schleiermacher et de ses collaborateurs du ministère; il en fit un centre d'études d'un type nouveau, réunissant professeurs et étudiants dans la recherche et l'enseignement scientifique, l'Etat laissant toute liberté à la science. L'opinion de Humboldt devait se justifier plus tard: l'objectivité de la science mène plus loin qu'une direction de la science soumise aux fluctuations de la politique. Par suite de sa rivalité avec Hardenberg, Humboldt fut nommé par celui-ci ambassadeur à Vienne (1810), où il se révéla l'un des plus actifs diplomates prussiens (1813- 1815). Il seconda Hardenberg dans ses efforts, l'aida à vaincre Napoléon, à restaurer la Prusse et à lui donner la domination de l'Allemagne du Nord. Après une ambassade à Londres (1817-1819), rentré à Berlin, Humboldt prit sa retraite en 1819, après le refus du roi de promulguer une Constitution prussienne.

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