HISTOIRE: Émile Ollivier

1825-1913 La carrière de ce brillant avocat marseillais est singulière, et son nom reste lié à la chute du Second Empire. Il est député à la Constituante de 1848, commissaire général des Bouches-du-Rhône, préfet de la Haute-Marne et adversaire résolu de Louis Napoléon. Révoqué dès 1849, il est au député au Corps législatif en 1857 et figure dans le "Groupe des Cinq" (républicains) de l'opposition ; mais les approches de Morny ne le trouvent guère réticent et, devenu le chef du nouveau Tiers Parti, il pousse à la libéralisation du régime. Battu à Paris par le républicain Bancel, il redevient député du Var en 1869. Napoléon ne l'aime guère, pas plus que Rouher, et c'est sans enthousiasme que, dans le cabinet constitué en 1870, il lui confie le ministère de la Justice et des Cultes, avec une sorte de présidence du Conseil. Entre-temps, l'oeuvre d'Ollivier au Corps législatif a été efficace : il est, en 1864, rapporteur de la loi autorisant les coalitions ouvrières et obtient, en 1867, avec Walewski, l'octroi du droit d'interpellation et le rétablissement de la liberté de la presse et de réunion. Ministre, il prépare la "Constitution de 1870" et fait plébisciter l'Empire libéral, mais, se fiant à Gramont, il assumera la politique hasardeuse qui mènera à la guerre. Écarté du pouvoir après les premiers revers, il se retire en Italie, d'où il ne reviendra qu'en 1873. Il vivra jusqu'en 1913 dans la retraite.