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HISTOIRE D'ANATOMIE

Publié le 02/05/2019

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histoire

L’impact de la théorie darwinienne de l’évolution sur la morphologie et sur l’anatomie comparée mène, dans la seconde moitié du siècle, à un bouleversement des structures conceptuelles et des critères d’explication. La découverte de l’origine commune de toutes les espèces fournit une interprétation nouvelle des données, même si les techniques de description et de classification sont restées substantiellement inchangées. On discute encore de l’importance à attribuer aux différents caractères et de leurs rapports de subordination. Et le problème central de l’anatomie comparée reste la recherche des homologies des caractères des différentes espèces ou groupes taxinomiques (taxinomie). Mais à une différence de taille près : les ressemblances observées sont interprétées comme le témoignage d’une origine commune, voire d’une parenté phylogénétique. La construction d’arbres phylogénétiques devient le centre d’intérêt de la morphologie dans la seconde moitié du siècle. Parmi les chercheurs les plus célèbres qui se consacrent à ce type d’études vers la fin du XIXe siècle, citons Ernst H. Haeckel (1834-1919) en Allemagne et Thomas H. Huxley (1825-1895) en Angleterre.

Le premier, auteur d’une œuvre de morphologie fondamentale fondée sur les principes dérivés de la théorie de la descendance de Darwin, ou de l’évolution biologique, est connu surtout pour sa « théorie de la récapitulation », selon laquelle le développement de l’embryon (l’ontogenèse) retrace rapidement les étapes évolutives qui ont mené à l’espèce à laquelle il appartient (la phylogenèse). Cette loi joue un rôle historique important en soutenant des théories évolutionnistes, car les données embryologiques sont à l’époque beaucoup plus complètes et facilement observables que les données paléontologiques. On doit à Huxley, partisan acharné du darwinisme, d’importantes études d’anatomie comparée des Coelentérés, et d’avoir découvert que le crâne des Vertébrés n’est pas, comme le soutenait la morphologie idéaliste, une modification des vertèbres, mais une structure autonome. En général, l’anatomie comparée d’inspiration darwinienne met en évidence les liens étroits entre la structure et la fonction. Le zoologue Carl Gagenburg, dans un ouvrage de 1870 concernant la morphologie des Vertébrés, qui constituera le manuel de cette discipline jusqu’à la fin du siècle, affirme que la tâche principale de l’anatomie comparée est de trouver dans l’organisation du corps animal des indications touchant la connexion génétique. En effet, l’adaptation procède d’une variation dans la fonction des organes, et ce sont ces fonctions physiologiques qui régissent la structure. Autrement dit, le morphologique est subordonné au physiologique.

 

 

L’ANATOMIE EXPÉRIMENTALE

 

La position morphologique et fonctionnelle de l’anatomie comparée d’inspiration darwinienne (dans ses formes extrêmes), pour lesquelles chaque forme est fonctionnelle à un objectif adaptatif, est accusée de finalisme par un courant contemporain de l’anatomie, que nous pourrions définir comme structurel (ou déterministe), pour lequel c’est au contraire la forme, la structure, qui détermine la fonction. Cette querelle a abouti, d’un côté, à un arrêt de la discipline, provoquant l’épuisement de certaines écoles qui se sont bornées à la simple description de l’organisme et des organes. De l’autre, cependant, elle a ouvert la voie à de nouvelles orientations morphologiques qui ont caractérisé le tournant moderne de l’anatomie. En effet, des chercheurs, peu enclins à rester dans le cadre de questions de principe qui semblaient sans solution, se demandaient concrètement quels étaient les causes et les mécanismes qui déterminaient les formes, et commençaient à utiliser la méthode expérimentale dans le cadre de leurs recherches. L’introduction systématique de modifications contrôlées et connues dans les organes pour suivre les autres modifications éventuelles, en observant les changements et en répétant le processus en laboratoire, marque, de la sorte, l’introduction de la méthode expérimentale en anatomie. Ce principe est à la base des recherches de Wilhelm Roux, promulgateur de ce qu’il appelle la « mécanique du développement, c'est-à-dire l’étude des causes des conformations de l’organisme vivant », de Hans Driesch (1867-1941) et de Hans Spemann (1869-1941) (embryologie).

Une autre orientation dérive des études d’anatomie microscopique, et en représente même un développement direct. Au moyen de microscopes plus puissants, il est possible d’étudier de nombreux problèmes concernant la composition intime des structures microscopiques que le microscope optique n’avait pu résoudre. C’est ainsi que commence l’étude ultrastructurelle, c'est-à-dire l’exploration des particules submicroscopiques, puis des molécules organiques, qui se développera pleinement à partir des années 50, avec le perfectionnement des techniques de microscopie électronique, qui rendront possible des grossissements jusqu’à deux millions. Par l’enquête ultrastructurelle, on peut dire que l’anatomie est arrivée aux dernières limites théoriques de l’étude morphologique, ayant découvert que les facteurs qui déterminent les formes sont liés à la nature même des macromolécules organiques.

 

 

LES FORMES ET LES NOMBRES

 

 

Dans la première et la deuxième décennie du XXe siècle, s’ouvre un nouveau chapitre pour les disciplines morphologiques, y compris l’anatomie. Sur la base des préoccupations de certains naturalistes et statisticiens, tels que le philosophe Karl Pearson (1857-1936) et Sir Francis Galton (1822-1911), on cherche à étudier les phénomènes tels que l’évolution biologique et la morphologie des êtres vivants, de façon plus moderne et fiable car, observe Galton : « tant que les phénomènes ne seront pas soumis au nombre et à la mesure, ils n’atteindront jamais la dignité d’une science. » C’est ainsi que naît une technique nouvelle, la biométrie. Son but principal est de « fournir des informations assez exactes pour permettre de découvrir le début des variations dans l’évolution, trop petites pour pouvoir être observées d’une autre façon », écrit un éditorialiste de la revue Biometrika, organe officiel de la société anglaise de biométrie. On tente d’y analyser synthétiquement des formes anatomiques pour y découvrir des relations géométriques et, par conséquent, numériques. Cette orientation commence avec l’œuvre géniale et singulière de D’Arcy W. Thompson qui, en 1917, publie son livre le plus connu, On Growth and Form, consacré à la croissance biologique en relation à la forme, une approche philosophique de la biométrie, qui accorde une grande attention aux forces qui sont à la base des manifestations de la forme. Sa thèse affirme que l’esprit humain peut contrôler les lois géométriques de la transformation car celles-ci sont isomorphes (isomorphisme) avec l’être biologique de l’homme, puisqu’elles ont évolué avec lui et que, par conséquent, s’accordent avec son appartenance au monde naturel.

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« 2 LA NAISSANCE DE L’ANATOMIE MICROSCOPIQUE L’analyse de la structure microscopique des tissus, ou étude structurelle, commença par les premières dissections des organes effectuées au moyen d’une technique de dissection précise rendue possible par les verres grossissants qui, à partir de la fin du XVI esiècle, avaient été utilisés comme instruments d’enquête scientifique. L’un des premiers ouvrages importants d’anatomie microscopique, publié en 1661, est une monographie de Marcello Malpighi (1628-1694) sur le tissu pulmonaire, dans laquelle l’auteur réfute la vision traditionnelle des poumons.

Il établit que ces organes ne sont pas de simples amas de sang, mais que leur forme spongieuse dérive du fait qu’ils sont formés d’espaces pleins d’air, les alvéoles, délimités par une membrane.

Malpighi effectue également les premières études microscopiques du rein et de la peau.

À l’intérieur des reins, il identifie les glomérules rénaux, les unités fonctionnelles où est filtré le sang et où se forme la pré-urine, tandis que dans la peau, il identifie une structure à plusieurs couches et, en particulier, il décrit la couche réticulaire.

En 1672, Bernardino Genga, un chirurgien qui opère à Rome, publie un volume dans lequel il a recueilli « toutes ces choses dont la connaissance est absolument nécessaire au chirurgien », un volume qui marque la naissance de l’anatomie chirurgicale, l’ensemble des connaissances indispensables au chirurgien pour effectuer une opération.

Au XVIII esiècle, les études d’anatomie connaissent un développement considérable au sein de la médecine et l’on commence à reconnaître aux maladies une référence anatomique et une cause. De sedibus et causis morborum per anatomen indagatis est le titre de l’ouvrage principal de Gian Battista Morgagni (1682-1771) sur les causes anatomiques de la maladie.

Par la suite, avec René T.

H.

Laennec (1781-1826), la méthode morphologique deviendra fondamentale dans le diagnostique médical. Mais l’anatomie microscopique connaît son véritable essor dans la première moitié du XIX esiècle, avec la mise au point du microscope achromatique, en 1830, qui permet d’agrandir les objets sans produire de défocalisations colorées cachant les détails.

Bien que l’étude des tissus ait déjà été commencée par le médecin français François-Xavier Bichat (1771-1802), qui introduisit le mot tissus et fonda la science qui les étudie, l’histologie, ce n’est qu’à cette époque que celle-ci commence à connaître un développement important, avec une définition plus précise des différents types de tissus et de leur structure microscopique.

On acquiert également l’un des principes fondamentaux de l’anatomie microscopique, celui selon lequel la différenciation morphologique se fait parallèlement à la différenciation fonctionnelle, c'est-à-dire dont la forme et la fonction sont étroitement liées.

De plus, on découvrira que l’organisation des tissus permet d’identifier les caractéristiques structurales qui sont à la base de fonctions déterminées.

L’observation morphologique du tissu d’un organe permet de tirer nombre d’informations utiles pour en établir la fonction.

Il s’agit de l’une des conquêtes les plus importantes de la méthode morphologique.

En outre, les études sur les tissus mènent à la définition de la nouvelle théorie sur la constitution même de la substance vivante, c'est-à-dire à l’énonciation de la théorie cellulaire selon laquelle toutes les cellules de l’organisme dérivent d’autres cellules. L’ANATOMIE COMPARÉE. »

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