Héraddion-Thonis, la cité engloutie

« LE SOUTIEN D'UNE TECHNOLOGIE DE POINTE C'est grâce à sa ténacité mais aussi à des moyens techniques considérables que l'équipe franco ­ égyptienne de Franck Goddio a pu mener à bien la découverte d'Héracléion-Thonis.

Utilisant un magnétomètre à résonance magnétique nucléaire , développé par les laboratoires du Commissar i at à l'énergie atomique (CEA), l ' explorateur a pu dresser une cartographie fine des fonds de la baie .

Puis , grâce à des capteurs ultrasensibles , les zones présentant des discontinuités de terrain ont été mises en évidence, orientant les sondages des plongeurs dans les secteurs les plus « chahutés sur le plan magnétique ».

Les moyens colossaux déployés pour ces fouilles n'ont pas manqu é de susciter les critiques - de la jalousie ? -de nombreux experts poursuivant leurs recherches avec des moyens beaucoup moins conséquents ...

boueuses et polluées sont pé­ nibles et le déblaiement, est éreintant à cause de l'épaisse couche de sédiments qui re­ couvre l e fond .

Peu à peu , ce sont les colo n­ nes brisées d'un temp le, celui d'H éraclès, qui sont repérées .

Puis les fragments d'un grand naos en granit rose qui devait abriter une statue d'Amon.

Suivront trois gigantesques colos s es de 5 m de hauteur, également en granit rose : le premier représente Hapy, dieu du Nil et de la ferti l ité, le deuxième est à l'eff igie d'un pharaon et le troisième à celle d'une déesse .

Tous trois sont cassés, mais les morceaux, épars , sont au complet.

Plu­ sieurs autres statues pharao­ niques sont aussi dégagées .

Lors de la campagne men ée en 2001, des habitations, ain­ si que les vestiges des instal la­ tions portuaires - des quais notamment - et des routes dall ées sont repérées.

Les épaves de dix galères, ali­ gnées dans ce qui fu t ja dis le port, sont à leur tou r retrou ­ vées .

Au tota l, m ille six cents objets sont exhumés en avril et mai : parmi eux, de nom­ breuses pièces d'or, dont cer­ taines en provenance de Chy ­ pre, de la vaisselle en bronze et des bijoux .

Le tout en bon état de conservation .

La fin d'un incroyable suspense M ais il faut attendre une autre découverte pour que les archéologues aient la certitude que le site est bien celui de la mythique Thonis.

T rois imposants blocs de gra­ ni t sont mis au jour.

L'un d'eux, mes urant environ 2 m de hauteur et couvert de h iéroglyphes, est l'objet de to us les soins de la part des chercheu r s.

Grâce à un mou­ lage de ses inscrip tions, cette pierre livre t rès rapidemen t son secret : il s'agit d'un dou­ ble parfait de la stèle de Na u­ cra t is, mise au jour en 1899 à 70 km d'Aboukir et conservée au musée du Caire.

Datant de 380 avant J.-C., le texte gravé sur cette dernière est un dé­ cret fiscal du pharaon Necta-. »