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Hannah Arendt espace public, espace privé

Publié le 10/08/2014

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La pensée politique d'Hannah Arendt (1906-1975) repose sur l'opposition fondamentale entre espace public et espace privé. L'espace public est l'espace où se déploie l'action des hommes, c'est-à-dire la forme d'activité humaine qui concerne directement la coexistence des hommes, le fait que les hommes vivent ensemble, et qui prend pour but la vie bonne, l'organi­sation de la vie ou de la société qui fasse en sorte que les hommes puissent bien vivre ensemble. L'action se distingue donc du travail et de l'oeuvre, par lesquels l'homme tourne son activité vers les choses, dans le premier cas pour satisfaire ses besoins vitaux, dans l'autre pour entourer sa vie d'un monde d'objets faits de main d'homme. L'action consiste essentiellement en des paroles et des actes qui engagent la vie de la collectivité tout entière. L'espace public est donc, en principe, synonyme d'espace politique. Mais il ne suffit pas qu'il y ait vie commune pour que l'espace public soit présent. La tyrannie consiste en une confiscation de l'espace public au profit d'un seul. Le tyran se comporte vis-à-vis de l'espace public comme s'il s'agis­sait d'un espace privé, de son espace privé. Le tyran se présente comme le père du peuple, de ses sujets. L'espace public est donc pensé et vécu sur le modèle de l'espace privé, de la famille. Or cette métaphore n'est pas anodine : alors que l'espace public est celui de l'égalité de tous les citoyens devant la loi, l'espace privé est au contraire par nature inégalitaire : la place du père n'est pas celle de la mère, qui n'est pas non plus celle des enfants ni, éventuellement, celle des esclaves. La tyrannie n'est donc pas une forme d'organisation politique comme une autre, puisqu'elle correspond en fait à la disparition pure et simple de l'espace politique. On peut donc voir dans la révolution l'effort de reconquête, par les citoyens, de l'espace public préalablement accaparé par le tyran. La conquête de l'espace public est la condition de l'appa­rition des individus comme citoyens, dans un espace commun où chacun ne poursuit plus de buts simplement privés mais participe à la vie publique. •

Effectivité Dans la philosophie de Hegel, l'effectivité signi­fie la réalité elle-même dans la mesure où elle n'est pas simplement contingente mais au contraire la pleine réalisation d'une nécessité rationnelle (voir p. 43).

Métonymie Figure de style consistant ici à désigner le contenu par le contenant : ce qui est dans l'es­pace par l'espace.

Pothos Terme grec désignant un désir qui porte non sur quelque chose de donné et de fini, mais au

contraire sur ce qui est absent et semble impossible (Arrien). En cela, le pothos est une forme de l'hubris (incapacité de garder la mesure et de se mettre des limites.) Alexandre le Grand était pour les Grecs l'exemple type d'homme dominé par le pothos : les Grecs, loin de l'admirer, le plaignent comme un homme dont l'âme est malade.

 

Ubiquité Fait de se trouver au même instant en deux ou plusieurs lieux à la fois. Le rêve d'ubiquité consis­terait donc à surmonter un des aspects de notre condi­tion humaine : le fait d'être toujours situé dans un lieu unique. •

Méthodologie

 

La principale difficulté du sujet consistait à préciser les domaines concernés : philosophie politique (conquête militaire), philosophie du droit (appropriation juridique), réflexion sur la technique (comme maîtrise et exploitation du réel), approche existentielle (l'existence comme voyage et exploration du monde), et éventuellement domaine théorique (maîtrise de l'espace par l'esprit humain). •

arendt

« Les sujets • Est-il légitime d'opposer au sujet un « monde extérieur » ? 1.

Parler de monde extérieur, c'est réduire le sujet à n'être qu'intériorité.

Il.

Or le sujet n'existe que dans le monde et parmi les autres hommes.

Ill.

Le corps est l'incarnation du sujet dans le monde .

• Sommes-nous « dans » l'espace comme nous sommes « dans » le temps ? 1.

Par notre corps, nous habitons l'espace et le temps.

(Platon) Il.

Mais l'espace est la sphère d'exercice de notre action alors que nous subissons le temps.

(J.

Lagneau) Ill.

Nous ne sommes pas seulement dans le temps, mais nous sommes temporels -par nos souvenirs et par nos attentes, nous nous projetons dans le temps.

(Sartre, Bergson) • D'où venons-nous? 1.

S'interroger sur« d'où nous venons», c'est chercher à s'appréhender à partir d'une origine.

Il.

C'est inscrire notre être dans un mouvement et dans un devenir.

Ill.

La réponse à la question : « qui sommes-nous ? » doit donc prendre la forme d'un récit : nous sommes notre propre histoire.

(Ricœur) VOCABULAIRE Cosmopolitisme Voir p.

47 Effectivité Dans la philosophie de Hegel, l'effectivité signi­ fie la réalité elle-même dans la mesure où elle n'est pas simplement contingente mais au contraire la pleine réalisation d'une nécessité rationnelle (voir p.

43).

Métonymie Figure de style consistant ici à désigner le contenu par le contenant : ce qui est dans l'es­ pace par l'espace.

Pothos Terme grec désignant un désir qui porte non sur quelque chose de donné et de fini, mais au Blaise Pascal (1613-1661) « Ce lieu est à moi, c'est là ma place au soleil.

Voilà le commencement et l'image de l'usurpation de toute la terre.

» • contraire sur ce qui est absent et semble impossible (Arrien).

En cela, le pothos est une forme de l'hubris (incapacité de garder la mesure et de se mettre des limites.) Alexandre le Grand était pour les Grecs l'exemple type d'homme dominé par le pothos: les Grecs, loin de l'admirer, le plaignent comme un homme dont l'âme est malade.

Ubiquité Fait de se trouver au même instant en deux ou plusieurs lieux à la fois.

Le rêve d'ubiquité consis­ terait donc à surmonter un des aspects de notre condi­ tion humaine : le fait d'être toujours situé dans un lieu unique.

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