Guillaume le Taciturne

« une supplique à Philippe II pour lui deman­ der de se montrer plus tolérant.

Philippe II répondit en envoyant le duc d'Albe et quel­ ques milliers de soldats.

On comprit rapidement que le tribunal d'ex- Ci-dessous: Ce tableau La Vache à lait, datant de 1585, est une sati­ re de l'exploitation des Pays-Bas par le prince d'Orange (Guillau­ me le Taciturne).

A gauche: Détail d'un vitrail émaillé de l'église Saint-Jean à Gouda, exécuté en 1603 .

Il repré­ sente Guillaume le Taciturne (à gauche vers le bas) lors du siège de Leyde.

Les Espagnols assiégè­ rent la ville en 1574.

Ci-dessous: Cette illustration re­ présente Guillaume le Taciturne abattu par Balthasar Gerard.

L'arme du crime fut achetée avec l'argent de la victime.

ception, le "Conseil des Troubles" (plus connu sous le nom de Tribunal du Sang), ne s'attaquerait pas qu'aux hérétiques.

Les do­ maines des nobles récalcitrants furent saisis, les propriétaires emprisonnés et parfois mê­ me exécutés.

Guillaume et les membres de sa famille s'enfuirent vers l'Allemagne.

Durant les cinq ans de leur exil, Guillaume mit une armée sur pied.

La lutte contre l'Espagne avait, surtout pour Guillaume, une signification politique, la re­ ligion ne venant qu'en second lieu.

Il fut alors contraint de se joindre aux protestants.

Grâce à la valeur combative de ses hommes, il eut à sa disposition une armée avec un but bien précis.

Petit à petit, Guillaume devint un adepte du calvinisme.

Mais il allait conti­ nuer à oeuvrer à1'unification des Pays-Bas, où la liberté totale de religion devait être pos­ sible.

En 1572, Guillaume attaqua les Pays-Bas, avec une armée de vingt mille hommes.

A la fin de l'année, il contrôlait un tiers de la Hol­ lande, des territoires de la Frise et la Zélande.

Ce n'était que le début de la guerre.

Les Espagnols ripostèrent.

Au début de 1574, ils assiégèrent Leyde.

La Hollande fut sauvée par l'inondation des campagnes environnan­ tes, et la ville fut délivrée au moyen de ba­ teaux.

La levée du siège signifiait le si:mveta­ ge de la Hollande.

La pacification de Gand en 1576 fut une éta­ pe importante vers l'unité.

La Hollande et la Zélande furent réunies, tandis que des responsabilités militaires importantes furent confiées à Guillaume d'Orange.

Au sud, l'opposition aux Espagnols grandissait.

On appela Guillaume en renfort pour diriger la rébellion.

Mais, assez rapidement, le fossé entre le nord calviniste et le sud catholique s'élargit.

Plusieurs provinces du sud (l'Ar­ tois, le Hainaut et la ville de Douai) se réuni­ rent à Utrecht, en janvier 1579.

Trois semai­ mes plus tard, l'Union d'Utrecht vit le jour sous forme d'une alliance entre des contrées du nord des Pays-Bas et des villes du Brabant et des Flandres.

Ce fut la fin du rêve de réu­ nir les Pays-Bas en un seul territoire.

L'année suivante (1580), parut l'Apologie de Guillaume.

Par cet écrit, il justifiait sa rébel­ lion.

Pour la première fois, il accusa Philippe II de ne pas être digne de la fidélité de ses su­ jets.

Le 26 juillet 1581, les Etats généraux des Provinces-Unies signèrent l'Acte d'abjura­ tion.

Ils y déclarèrent Philippe II déchu de son autorité sur les Pays-Bas, et choisirent le prince d'Orange, "père de la patrie", comme chef de gouvernement provisoire.

Philippe II mit la tête de Guillaume d'Orange à prix.

La première tentative de meurtre échoua.

Quelques années plus tard, le 10 juil­ let 1584, il fut abattu par Balthasar Gerard, un élève menuisier, qui avait payé l'arme du crime avec l'argent emprunté à Guillaume d'Orange.. »