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Guillaume le Conquérant

Publié le 22/02/2012

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Guillaume appelé par ses contemporains "le Bâtard" et par les historiens "le Grand" ou "le Conquérant", est né aux environs de l'année 1028. Il était le fils illégitime de Robert Ier "le Libéral", "le Magnifique", duc des Normands, et d'Arlette, fille d'un artisan de Falaise. Peu après sa naissance, sa mère fut donnée en mariage à Herluin de Conteville et l'enfant demeura probablement auprès d'elle jusqu'en 1034, date à laquelle le duc Robert annonça son intention d'accomplir un pèlerinage en Terre Sainte. Lorsque les grands seigneurs normands, consternés, lui demandèrent comment il se proposait de pourvoir à sa succession, au cas où il lui arriverait malheur au cours de son périlleux voyage, il amena Guillaume devant eux et les persuada de le reconnaître comme leur futur duc. Robert mourut à Nicée en juillet 1035 ; Guillaume, un bâtard, à peine âgé de sept ou huit ans, devenait duc des Normands.

« dernier ressort Guillaume ait dû son triomphe entre autres au fait que leurs intérêts les avaient empêchés de s'unircontre lui et à la protection, incertaine d'ailleurs, du roi de France, il eut à faire face, alors qu'il approchait de samajorité, à ceux qui, dans sa propre famille, menaçaient sa souveraineté ; Guy de Bourgogne fut battu avec l'aidedu roi ; en 1053, le Bâtard dut combattre seul Guillaume d'Arques et l'archevêque Mauger, qui s'étaient révoltéstandis que le roi soutenait alors ses ennemis.

Mais son succès eut une importance énorme pour son avenir.

A partirde ce moment, il put employer ses parents à ses propres projets (l'un de ses demi-frères, Eudes était déjà évêquede Bayeux, à l'autre, Robert, il donna le comté de Mortain).

Il put aussi intégrer solidement dans le duché sa partieoccidentale demeurée jusqu'alors comme une terre à part.

Ses prédécesseurs n'y avaient guère prêté attention, carils résidaient surtout à l'est, à Rouen et à Fécamp.

Il y avait eu des colonies scandinaves indépendantes dans leCotentin ; les vicomtes de l'Avranchin, du Cotentin et du Bessin avaient rendu leur situation héréditaire et deuxd'entre eux s'étaient joints à la grande révolte de 1047 ; et l'Église se reconstituait là beaucoup moins rapidementque dans les autres parties du duché.

Le père de Guillaume avait débuté en construisant des châteaux à Falaise, àCherbourg et ailleurs ; Guillaume lui-même, lorsqu'il eut défait les vicomtes du Cotentin et du Bessin, put pousserbeaucoup plus loin le développement de l'intégration.

En encourageant la construction de Caen, où la duchesseMathilde et lui-même décidèrent de fonder leurs monastères expiatoires, il créa à l'Ouest un second centred'expansion politique et économique et en contribuant au rétablissement de l'évêché de Coutances et à la fondationde maisons religieuses, il aligna davantage cette région sur le reste de la Normandie, dont la sécurité se trouvait dumême coup accrue. La défaite de ses ennemis intérieurs lui procura encore un avantage important, leurs terres venant s'ajouter audomaine très considérable qu'il avait hérité de ses ancêtres ; et, sur ce grand réservoir de biens, il put multiplier sesmonastères et ses vassaux.

C'est la création de cette élite militaire surtout dont les chefs, qui lui étaient souventapparentés, étaient prêts à risquer leur fortune dans les entreprises d'un duc qui faisait montre de qualités de chefpeu communes, et que, selon les paroles significatives d'Orderic Vital, "la Main divine protégeait", qui expliquel'étonnante expansion de la Normandie sous son règne.

Car le duc de Normandie n'était pas seul à créer une telleélite militaire ; les princes ses voisins faisaient de même ; eux et lui se disputaient leurs vassaux ; chacun voulaitdavantage de terres pour entretenir plus de vassaux et plus de vassaux pour acquérir davantage de terres ; et, àleur niveau, les vassaux en faisaient autant.

Une telle société, essentiellement "féodale", était par nature violente etrapace ; mais les succès d'un groupe dépendaient des qualités personnelles et de l'ambition de son chef.

Guillaume,on commençait à s'en apercevoir, possédait les qualités nécessaires. Il en avait besoin.

Le comte d'Anjou avait établi sa suzeraineté sur le comté du Maine pendant la première moitié duXIe siècle, et ce faisant il s'était trouvé en conflit avec la puissante maison de Bellême dont les terres s'étendaientle long de la frontière séparant la Normandie du Maine.

Au cours de ce conflit en 1051, le comte Geoffroy Martels'empara du château des Bellême à Alençon, qui se trouve sur là rive normande de la Sarthe.

Guillaume réagitaussitôt.

Il reprit Alençon et poursuivit en s'emparant de Domfront, autre forteresse des Bellême, et en annexant sarégion, le Passais, de façon permanente à la Normandie.

Non seulement la Normandie et l'Anjou se trouvèrent ainsiface à face, mais le comte d'Anjou sollicita et obtint l'alliance du roi de France.

Par la suite, Guillaume eut à compteravec l'hostilité du roi, désormais son suzerain de nom seulement, et il eut à faire face à deux invasions de grandeenvergure de son duché conduites à la fois par le roi et le comte en 1054 puis en 1057. Guillaume s'avança dans le Maine et, en 1063, il s'était emparé du comté, sans toutefois dénier au comte d'Anjou lasuzeraineté sur ce pays.

En Bretagne, la rivalité entre les comtes de Rennes et de Nantes avait amené le comteAlain III à rendre hommage au père de Guillaume.

Il n'est pas certain que les relations ainsi établies persistèrentdurant la vie de Guillaume, mais celui-ci avait certainement de puissants intérêts en Bretagne, assez pour luipermettre de recruter un important contingent breton en 1066.

De même, le duc Robert s'était assuré l'hommage ducomte du Vexin (c'est-à-dire le Vexin français), et il semble que Guillaume ait pu conserver une certaine autorité surcette région, stratégiquement importante, au moins jusqu'en 1077.

Au nord-est, il profita de la capture du comte dePonthieu, qui s'était joint aux troupes d'invasion françaises en 1054, pour exiger de lui l'hommage et la promessed'une aide militaire ; il se peut aussi que le comte de Boulogne ait été son vassal et Guillaume avait certainementune entente avec le comte Baudouin V de Flandre, dont il avait épousé la fille entre 1050 et 1052.

Bien que cemariage lui ait attiré le mécontentement des ecclésiastiques, les avantages politiques qu'il lui valut, sans parler deson bonheur personnel, furent énormes. En 1063, Guillaume avait déjà constitué ce que l'on peut à bon droit considérer comme un empire féodal, enacquérant sur les terres jouxtant la Normandie la suzeraineté ou tout au moins de puissants intérêts.

Même laconquête de l'Angleterre n'était plus que l'épisode le plus important de cette expansion remarquable.

En outre, lasituation dans le Nord de la France lui était, à cette époque, exceptionnellement favorable.

La mort de GeoffroyMartel, en 1060, avait été suivie par une querelle de succession en Anjou, et au roi Henri Ier avait succédé, lamême année, un mineur dont la garde avait été confiée au beau-père de Guillaume. La pénétration normande de l'autre côté de la Manche avait déjà commencé bien avant 1066.

Elle débuta vers 990par un accord entre le roi Ethelred II et le duc Richard II au sujet de la lutte contre les pirates de la Manche ;d'autres perspectives s'ouvrirent avec le mariage d'Emma, sœur du duc Richard, avec Ethelred en 1002.

LorsqueEthelred fut chassé de son royaume en 1013, Emma et sa famille retournèrent en Normandie et son fils aîné,Édouard, y demeura jusqu'en 1041, date à laquelle le roi Harthaknut le rappela et le désigna très probablementcomme son successeur.

Le roi Édouard "le Confesseur" (1042-1066) avait par conséquent passé une partie de sajeunesse et ses premières années d'homme en Normandie et il était naturel qu'il emmenât une maison normandeavec lui en Angleterre et qu'il y plaçât des Normands à des postes importants lorsqu'il fut devenu roi.

Il se comprend. »

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