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Guillaume Apollinaire, Poème à Lou

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

Apollinaire est considéré comme une précurseur du surréalisme. Il fut l'un des premiers poète à s'émanciper de la ponctuation: dans Les Poèmes à Lou, il chante sa compagne, Louis de Coligny-Châtillon, tandis qu'il se trouve sur le front où il sera blessé en 1916. Lorsqu'il écrit ses poèmes à Lou, sa bien aimée, il est depuis un an engagé volontaire dans la Grande Guerre. Il connait alors au quotidien le danger et l'enjeu de la guerre, confronté à l'omniprésence de la mort, il évoque sa propre disparition dans le poème Si je mourais là bas.. (…) Il sera question de se demander : Que peut le poète face a la fuite du temps et en particulier face à la mort ? Pour cela, nous étudierons les craintes de l'auteur, ensuite nous examinerons la place de l'amour dans le poème et enfin nous analyserons le lien qui unit le poème à la réalité.

« peurs du poète apparaissent donc dès le premier vers avec le verbe mourir.

On peut noter l'enjambement des vers 3 et 4 quimettent en valeur le verbe "meurt".

La mort du poète est mise en avant dans le poème.

De nombreuses images nous rapportent àce décès.

En effet, on trouve le mot "sang" répété trois fois dans le poème.

De plus, des expressions telles que "je rougirais" (v12-13) ou "mûrissant" (v 9) font référence à la couleur rouge, couleur du sang.

Il considère donc que sa mort sera apportée parbeaucoup de sang: ce sera une mort sanglante. Ensuite, une deuxième crainte apparaît.

En effet, on peut remarquer la répétition du nom "souvenir" qui est reprisquatre fois à qui vient s'ajouter le verbe conjugué: "souviens" (v 22).

Apollinaire imaginant sa mort est obsédé: et si onl'oubliait? Dans la troisième strophe, il est intéressant de noter que le mot "rose" (v 12) ne rime avec aucun autre.

Il estainsi mis en relief.

On peut penser aux roses déposées sur les tombes.

Ce mot a donc un lien avec le souvenir puisqu'ilse rend compte qu'après sa mort, sa tombe sera toujours là pour servir de mémoire. Apollinaire, à la veille de son départ sur le front nous fait part de ses craintes: sa peur de mourir mais surtout la peurqu'on l'oublie.

On peut se demander quelle est la cause de cette deuxième peur.

On apprend d ès le deuxi ème vers à qui est adress é le po ème.

Au d ébut, la pr ésence du pronom personnel "tu" nous laisse deviner la pr ésence d'un destinataire pr écis.

Ensuite, cette personne est d ésign ée par son pr énom " Ô Lou" qui est en fait le surnom de Louise de Coligny donn é par Apollinaire.

C'est à la fin du vers que l'on connait le lien qui unit l'auteur et cette femme: "ma bien aim ée".

L'auteur s'adresse donc à la femme qu'il aime.

Le champ lexical de l' érotisme: "seins" (v 12), "bouche" (v 13), "amant" (v 20) nous montre qu'il partage un amour passionn é avec cette femme.

De plus, la di érèse "inou ï" (v 19) met en valeur le caract ère extraordinaire de la relation.

On peut donc comprendre d'o ù lui vient cette crainte d' être oubli é.

Il veut rester absolument un souvenir dans la m émoire de la femme qu'il aime. Apollinaire veut que Lou se souvienne de lui, mais il ajoute des conditions.

Il faut qu'elle se souvienne de lui "aux instantsde folie/ De jeunesse et d'amour"(v 21-22).

Elle doit se souvenir de lui dans les moments heureux comme nous le montre cettesuccession de compl éments de nom.

Il ne veut surtout pas qu'elle pleure son d écès.

On peut noter l'enjambement aux vers 16 et 17 qui met en valeur le verbe "donnerait".

Ici, la mort n'est plus la perte d'un homme mais le don de bonheur.

Telle est la loid'Apollinaire, sa mort ne doit être que bonheur comme leur amour. Apollinaire imagine sa mort sur le front et adresse alors un po ème à sa bien aim ée.

De v éritables craintes s'installent chez l'auteur.

Pourtant ce d écès n'est qu'imaginaire.. Il est int éressant d' étudier la structure des rimes qui est particuli ère.

En effet, on remarque que certains mots restent seuls, ils ne riment avec aucun autre étant ainsi mis en valeur.

Aussi, dans une m ême strophe, un m ême mot est r épété à la fin du vers. Par exemple, dans la derni ère strophe, c'est le mot "aim ée" qui est r épété aux vers 1 et 4.

Les r épétitions dans le po ème sont nombreuses et ne sont pas pr ésentent qu' à la rime.

On peut prendre pour exemple le verbe "souvenir" qui est r épété deux fois dans la m ême strophe aux vers 21 et 22.

Apollinaire n'est pas sur le point de mourir et pourtant, il r épète plusieurs fois les propos qui lui semblent important comme un malade sur son lit de mort qui r épète les derni ères choses qui lui paraissent indispensable. Aussi, on remarque l'absence de ponctuation dans le po ème.

Cette absence assure un rythme constant, sans pause et marque le chemin que l'auteur traverse pour arriver à la mort.

Ce po ème est le dernier souffle du po ète qui est condamn é.

Un seul cri apparait avant la fin de sa vie.

En effet, dans la derni ère strophe, des tirets mettent en relief la derni ère parole de l'auteur qui utilise le discours direct.

Il utilise l'imp ératif "Souviens - t'en" (v 22) qui sert ici à exprimer une pri ère adress ée à sa bien aim ée.

Tous ces proc édés laissent penser qu'Apollinaire, à la fin du po ème pense réellement qu'il va mourir.

De plus, on passe du conditionnel pr ésent "Si je mourais l à-bas" (v 1) qui est le temps de l'hypoth èse à "Si je meurs l à bas" (v 21) conjugu é au pr ésent qui est le temps de la v érité générale.

Les propos de l'auteur changent et il finit par. »

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