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« Guerre impensable, paix impossible n dans quelle mesure cette formule de Raymond Aron s'applique-t-elle aux relations entre les deux Grands depuis 1947 ? (Histoire)

Publié le 04/03/2011

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Chronologie indicative :

1947 - Doctrine Truman - Plan Marshall - Doctrine «Idanov 1949 - Première bombe A soviétique - OTAN 1948-1949-Crise de Berlin 1950-1953 - Guerre de Corée 1955 - Pacte de Varsovie 1957 - Lancement du Spoutnik 1962 - La crise des fusées à Cuba 1963 - Traité de Moscou sur l'interdiction des explosions nucléaires 1965-1973 - Intervention américaine au Vietnam 1968 - Entrée des troupes du Pacte de Varsovie à Prague 1972 -Accords Sait II 1975 -Acte final de la conférence d'Helsinki

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« - Les États-Unis mettent en relief la puissance de l'Armée rouge, la dictature exercée par les Partis communistesdans les pays de l'Est (en dépit des accords de Yalta), les pressions exercées par l'URSS sur la Turquie pour qu'elleconcède la défense des détroits de la mer Noire, la guerre civile menée par les troupes de Markos contre legouvernement royaliste légal et les manœuvres soviétiques pour prendre le contrôle d'une partie de l'Iran.

En Franceet en Italie, ils soupçonnent les communistes de profiter de leur présence au gouvernement pour noyauterl'administration de ces pays et y préparer ainsi leur prise du pouvoir. - L'URSS accuse les États-Unis d'exercer sur elle, par le biais de la « doctrine Truman », un chantage « nucléaire »grâce au monopole qu'ils détiennent dans ce domaine et de profiter abusivement de leur puissance financière etéconomique pour dominer et exploiter les peuples avec l'aide de gouvernements bourgeois qui ne seraient que leurs« valets » : le plan Marshall est considéré comme une tentative pernicieuse pour inféoder les pays d'Europe et pourramener les jeunes démocraties populaires sous le «joug capitaliste». La course aux armements est dans la logique de cette tension.

L'URSS se mobilise pour rattraper son retardnucléaire : elle met au point sa bombe A en 1949, soit quatre ans après les États-Unis, et la bombe H en 1953, unan seulement après les Américains.

Chacun des grands se lance dans l'invention et la fabrication d'armes de plus enplus nombreuses, de plus en plus sophistiquées et de plus en plus onéreuses dont elles dotent aussi en partie leursalliés respectifs. La constitution de « blocs » politiques, économiques, diplomatiques et militaires qui imposent, dans chaque camp,une subordination, fut-ce au détriment des intérêts nationaux, aux intérêts supérieurs du « bloc » définis par le «leader » ou le « grand frère », entraîne une stricte bi-polarisation du monde entre « monde libre » et « campsocialiste » : l'OTAN et le Kominform et le Pacte Varsovie ou l'OECE et le Comecon sont les symboles de cetteopposition de deux mondes que sépare, en Europe, un «rideau de fer». Le manichéisme simpliste qui accompagne cette bi-polarisation va parfois jusqu'à l'hystérie comme en témoignent leMac Carthysme aux États-Unis ou « la crise titiste », et les procès qui en découlent, dans 16 les pays de l'Est.2-«Au bord du gouffre : les crises Ce climat permanent d'« avant-guerre » atteint son paroxysme lors d'une série de crise : - Au sujet de Berlin, en 1948, quand Staline bloque les voies d'accès à Berlin-Ouest ou en 1958 quand Khrouchtchevmenace les Occidentaux d'une paix séparée avec la RDA s'ils n'acceptent pas une modification du statutd'occupation de la ville. - En Corée, en 1950, quand, sous couvert de l'ONU, les Américains s'opposent à l'agression de la Corée du Nord,pays socialiste, puis quand ils envahissent à leur tour le territoire nord-coréen, affrontent les « volontaires » chinoiset menacent, comme le préconise Mac Arthur, de bombarder la Chine au risque de provoquer l'intervention d'uneURSS qui ne pourrait admettre la « récupération » par le monde capitaliste d'un pays « passé au socialisme ». - À Cuba, en 1962, quand Kennedy entend interdire, par la force si nécessaire, l'implantation par les Soviétiques defusées capables d'atteindre l'ensemble du territoire américain. - La guerre d'Indochine, d'abord simple guerre coloniale, s'internationalise, après 1949, lorsque les Américains, dansle cadre de la guerre froide, participent matériellement à l'effort de guerre français contre un Viet Minh soutenu parla Chine devenue communiste.

Le risque d'une « escalade » est particulièrement sérieux lors des combats de DienBien Phu quand les Français, prêts de succomber, demandent (mais sans l'obtenir) l'appui aérien des États-Unis. 3.Savoir jusqu'où ne pas aller trop loin Pourtant - et c'est là l'essentiel de ce que Aron avait pressenti - les crises ne dégénèrent pas. Cette prudence s'explique par le calcul relativement rationnel établi par les adversaires entre les « avantages » etles « coûts » de leurs actions. - Jusque vers 1960 l'URSS, même après avoir brisé le monopole nucléaire américain se trouve en état d'inférioritépuisque son propre territoire est à la portée des avions du Stratégie Air Command basés en Europe alors que leterritoire américain est hors de portée de l'aviation soviétique.

La crainte inspire la prudence soviétique.

De leurcôté, les Américains auraient pu profiter d'une supériorité, qu'ils savaient nécessairement provisoire, pour déclencherune guerre préventive.

C'est ce que préconisaient un Mac Carthy ou un Mac Arthur.

Dulles lui-même envisageait un« roll back» et fondait la stratégie américaine sur la menace de « représailles massives » contre l'URSS.

Mais lepouvoir politique américain, sans doute confiant dans l'efficacité du containment, a toujours refusé de prendre, faceà son opinion publique et à l'Histoire, une décision aussi dramatique et aussi contraire aux traditions de ladémocratie américaine.

Quoiqu'il en soit, il n'est pas tout à fait certain que, à certains moments au moins, la guerreait été aussi « impensable » que l'affirme Aron. - En revanche, à partir de 1960, intervient l'« équilibre de la terreur ».

Les deux adversaires sont désormais. »

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