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Grand oral du bac : DIDEROT ET L'ENCYCLOPÉDIE

Publié le 02/02/2019

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diderot

Le rôle pédagogique des illustrations

 

Durant les années difficiles, vers 1760, les volumes de planches permettent de poursuivre l’entreprise éditoriale: l’image échappe plus facilement à la censure que le texte. De plus, Diderot

 

Lauros-Giraudon

est conscient de l’attrait et du rôle pédagogique des illustrations. 11 l’écrit dès le début, dans le Prospectus qui accompagne le lancement de la souscription: «Un coup d’œil sur l’objet ou sur sa représentation en dit plus long qu’une page de discours.» Parmi tous les artisans dessinateurs et graveurs recrutés par Diderot, un nom est à retenir, celui de Louis-Jacques Goussier. Issu du peuple, cet artisan-dessinateur et homme de science va signer neuf cents planches avec les légendes et soixante-dix articles.

Cabales et censures

 

Machine de guerre contre les superstitions et les dogmes, il était inévitable que l'Encyclopédie s’attire les foudres des autorités religieuses et politiques. Directement attaquées dans des articles comme «Jésuites», «Prêtres», cellesci sont décidées à réduire une œuvre qui sape les bases de la religion.

 

Dès la parution du premier volume, elles se manifestent sans retenues. Elles dénoncent l’im

 

piété, l’athéisme des auteurs et les accusent d’avoir plagié des ouvrages antérieurs, d’être à la solde de puissances étrangères comme l’Angleterre ou la Prusse de Frédéric II. En 1759, le Conseil du Roi ordonne la destruction des exemplaires imprimés et interdit que la publication se poursuive. Au même moment, le pape met à l’index l’ouvrage qu’il qualifie de «diabolique» et menace d’excommunier tous ceux qui ne le brûleront pas. La publication subit alors un sérieux coup d’arrêt : seuls paraissent les volumes de planches ; Diderot poursuit dans la clandestinité la conduite et la rédaction des articles restants.

diderot

« Diderot et l'Encyclopédie ce but, il faut dénoncer toutes les formes de superstitions ou de préjugés, qui sont autant d'en­ traves au triomphe de l'esprit.

Une lutte est donc engagée principalement contre l'autorité religieuse, contre sa capacité à faire régner sur les esprits l'ignorance et la crainte.

Il s'agit de démolir l'image de l'homme propagée par la religion, qui en fait une créature déchue, pécheresse.

Les philosophes de l'Encyclo­ pédie bouleversent définitivement la vision chré­ tienne du monde pour laquelle la Terre est un «ici-bas», lieu de misères, lieu provisoire où l'hom­ me, être faible et mortel, ne fait que passer.

Avec eux, la Terre devient un immense domaine où abondent les richesses, les ressources matérielles et les possibilités de bonheur.

Cabales et censures Machine de guerre contre les superstitions et les dogmes, il était inévitable que l'Encyclopédie s'atti­ re les foudres des autorités religieuses et politiques.

Directement attaquées dans des articles comme «Jésuites», «Prêtres», celles-ci sont décidées à rédui­ re une œuvre qui sape les bases de la religion.

Dès la parution du premier volume, elles se manifestent sans retenues.

Elles dénoncent l'im-piété, l'athéisme des auteurs et les accusent d'avoir plagié des ouvrages antérieurs, d'être à la solde de puissances étrangères comme l'Angleter­ re ou la Prusse de Frédéric Il.

En 1759, le Conseil du Roi ordonne la destruction des exemplaires imprimés et interdit que la publication se pour­ suive.

Au même moment, le pape met à l'Index l'ouvrage qu'il qualifie de «diabolique» et menace d'excommunier tous ceux qui ne le brûleront pas.

La publication subit alors un sérieux coup d'arrêt: seuls paraissent les volumes de planches ; Diderot poursuit dans la clandestinité la conduite et la rédaction des articles restants.

Cependant, l'Encyclopédie peut compter sur de puissants amis.

Ainsi Malesherbes, respon­ sable de la Librairie (organisme de censure lit­ téraire), accorde-t-il, au nom du Roi, les autori­ sations d'imprimer.

En ville, l'Encyclopédie est défendue par certains salons littéraires, aristo­ cratiques ou bourgeois, tenus par quelques femmes éclairées comme Mm" d'Epina ou Geof­ frin.

À la Cour, les philosophes sont soutenus par la favorite du roi, Mm• de Pompado ur.

Mais, pour déjouer préventivement la censure, une stratégie d'écriture a été savamment mise au point par Diderot: c'est le système des renvois.

Un article sur un sujet «délicat» est rédigé de manière ......

Les gravures sont une des raisons du succès de /'Encyclopédie.

Celle-ci fait partie d'un ensemble consacré au travail des mines.

Par leur beauté, � elles font encore aujourd'hui le charme de l'ouvrage.

' Le comité de lecture présidé par Diderot donnait son approbation aux articles écrits par les cent cinquante auteurs qui ont participé à la rédaction de l'œuvre.

très sage ; puis, à la fin de celui-ci, le lecteur est renvoyé à un autre article de titre anodin, mais où les attaques s'expriment avec violence.

Dans l'ar­ ticle «Cordel ier>>, par exemple, nulle attaque visible contre cet ordre religieux.

Pourtant, à la fin, le lecteur est renvoyé à l'article «Capuchon•• où l'on tire à boulets rouges sur les communautés monastiques ...

Le rôle péda gogique des illustrations Durant les années difficiles, vers 1760, les volu­ mes de planches permettent de poursuivre l'en­ treprise éditoriale: l'image échappe plus facile­ ment à la censure que le texte.

De plus, Diderot est conscient de l'attrait et du rôle pédagogique des illustrations.

Il l'écrit dès le début, dans le Prospectus qui accompagne le lancement de la souscription: «Un coup d'œil sur l'objet ou sur sa représentation en dit plus long qu'une page de discours.•• Parmi tous les artisans dessinateurs et graveurs recrutés par Diderot, un nom est à rete­ nir, celui de Louis-Jacques Goussier.

Issu du peuple, cet artisan-dessinateur et homme de science va signer neuf cents planches avec les légendes et soixante-dix articles.

Les gravures présentent beaucoup de vues en coupe (machines, intérieurs d'ateliers, objets usuels, intérieurs de théâtres).

Plutôt que de donner une vision réaliste des choses, elles montrent une vision théâtralisée des spectacles qu'offre le monde.

Les murs extérieurs des ate­ liers sont tombés.

Les machines exhibent leurs mécanismes internes.

Les écorchés montrent les chairs, les organes, les muscles et les os sous un aspect séduisant.

La matière vivante, les activités des hommes, les outils, tout est idéalement ordonné.

On devine un des traits fondamentaux de l'esprit des Lumières: les planches de gravures célèbrent la grandeur de l'homme créateur d'objets et de machines, maître de la matière et de la nature.. »

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