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FrÉRON (Élie Catherine)

Publié le 17/01/2019

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FrÉRON (Élie Catherine), écrivain français (Quimper 1718-Paris 1776). Issu d’une famille bourgeoise, il quitta sa Bretagne natale pour la capitale. Recruté par les jésuites comme professeur de collège, il entra ensuite dans l'équipe de Desfontaines, où il fit l'apprentissage du métier de journaliste. Ses premiers pamphlets et les Lettres de Mme la comtesse de*** sur quelques écrits modernes lui valurent rapidement une réputation de polémiste redoutable et son premier séjour en prison. Après la mort de Desfontaines, il lança les Lettres sur quelques écrits de ce temps (1749-1754), puis l'Année littéraire (1754-1775), qui devint l'un des organes principaux de la lutte antiphilosophique. La vie de Fréron se confondit alors avec le combat pour la survie du journal, toujours menacé de suspension et d'interdiction. Il attaqua violemment Rousseau, d'Alembert et plus généralement toutes les innovations littéraires et artistiques. Au nom du nationalisme esthétique, il se fit le champion de la musique française contre le cosmopolitisme des Lumières et les tenants de la musique italienne. Sa cible favorite fut Voltaire, qui répliqua sans ménagement dans le Café ou T Ecossaise, où il créa le personnage de Frélon, dans les Anecdotes sur Fréron, qui exploitaient à plaisir les incidents de sa vie, et dans une série de satires et d’épigrammes. Fréron s'appuyait sur le parti dévot de la Cour, mais ses nombreux ennemis obtinrent son incarcération à la Bastille en 1751 et le retrait du privilège de l'Année littéraire à la veille de sa mort. — Son fils Louis (Paris 1754 - Saint-Domingue 1802) refit paraître le journal, mais des conflits d'intérêts l'en écartèrent. La Révolution le lança dans l'action politique : fils du défenseur acharné du Trône et de l'Autel, il vota la mort du roi, avant de devenir une figure essentielle de la réaction thermidorienne et l'amant de Pauline Bonaparte.

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