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fortifications 1 PRÉSENTATION fortifications, ouvrages militaires défensifs, protégeant les personnes, ainsi que le déplacement des troupes ou favorisant leur action de défense, dans le but de contrarier les offensives d'invasion.

Publié le 26/04/2013

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fortifications 1 PRÉSENTATION fortifications, ouvrages militaires défensifs, protégeant les personnes, ainsi que le déplacement des troupes ou favorisant leur action de défense, dans le but de contrarier les offensives d'invasion. L'effort de défense peut être permanent ou temporaire. La construction d'ouvrages permanents, tels que les murs d'enceinte, les châteaux forts, les forts, les ports de guerre, implique une protection durable des intérêts politiques, économiques ou militaires dans une région donnée. L'édification de fortifications temporaires ou de campagne (par exemple, les camps palissadés construits par les légions romaines pour la nuit, les tranchées et les sacs de sable dans les guerres récentes) dépend des besoins tactiques sur le terrain. Lorsqu'une situation sur le terrain commence à se stabiliser, une position défensive occupée à la hâte peut nécessiter un réaménagement. Un exemple classique est la stabilisation du front occidental pendant la Première Guerre mondiale, lorsque les tranchées et autres ouvrages temporaires devinrent des fortifications permanentes. 2 PREMIÈRES BARRIÈRES DÉFENSIVES La première fonction d'une fortification est de constituer une barrière physique qui ne puisse être franchie rapidement et qui soit suffisamment solide pour offrir une protection aux forces de défense contre les attaques ennemies. Dans les guerres entre villages, en Afrique, une épaisse haie d'épineux servait ce but, particulièrement quand elle était assez verte pour ne pas prendre feu. Au cours de la conquête de l'Ouest américain, une palissade de rondins fermement plantés en terre s'est révélée être une fortification adaptée au contexte. Cependant, à travers les âges et dans la plupart des pays, c'est le mur en pierre ou en brique, construit autour de la place à défendre et ceint d'un profond fossé, qui a constitué la barrière défensive classique. L'attaque et la défense de structures en pierre -- que ce soit des murs d'enceinte, des forts ou des châteaux isolés, ou de longues murailles comme celle édifiée entre le Tigre et l'Euphrate en Mésopotamie, la Grande Muraille de Chine, ou les divers murs de frontière construits par les Romains contre les barbares -- impliquaient trois concepts de base qui restèrent valables jusqu'à l'époque de la poudre à canon. Pour atteindre les assiégés, les attaquants devaient escalader le mur, ou bien se créer un passage à travers le mur ou en dessous. Les techniques de la guerre de siège visaient l'accomplissement de ces actions et les techniques de fortification la protection contre ces tentatives. Ces techniques se complétaient, les assiégés potentiels cherchant à édifier des forteresses imprenables pendant que les assiégeants préparaient la méthode de siège imparable. L'efficacité de ces techniques a largement varié dans le temps. Des positions naturelles fortes étaient le critère de choix des lieux d'implantation des cités. En Grèce, par exemple, l'énorme rocher de l'Acropole fut l'endroit où s'établirent les premiers Athéniens. Les Sept Collines de Rome, au milieu des marécages du Tibre, donnaient une position forte à cette cité. Les Phéniciens de l'ancienne cité de Tyr, estimant leur position sur la côte trop exposée aux Maures, s'installèrent sur une île au large profitant de la barrière naturelle que constitue l'eau. L'art des fortifications s'est développé à travers ces nécessités locales. Assiéger un ennemi solidement implanté réclamait un effort considérable. On construisait des tours mobiles en bois depuis lesquelles arcs, flèches ou frondes étaient dirigés contre la garnison et d'où l'on pouvait attaquer le haut de la muraille ennemie. Ces tours avaient un poids considérable ; l'une d'elles, utilisée en 305 av. J.-C., au siège de Rhodes par Démétrios Ier, roi de Macédoine, requérait 3 400 guerriers pour la manoeuvrer. Les soldats des étages inférieurs de la tour attaquaient le mur avec des béliers, constitués de troncs d'arbre se balançant au bout de cordes reliées à des poutres au-dessus et terminés par des embouts en métal pour effriter le mur, ou par des perforateurs, engins similaires avec une tête montée sur axe pour attaquer les meurtrières et arracher les pierres de façade du mur. Les défenseurs, de leur côté, attaquaient la tour en bois par le feu, contre quoi le moyen usuel de protection était les peaux d'animaux. Les engins lanceurs de projectiles comprenaient la catapulte, qui dans le principe est une arbalète géante fixée sur une plate-forme en bois, et la baliste. 3 AVÈNEMENT DE L'ARTILLERIE Le développement de l'artillerie révolutionna les techniques de siège et de fortifications. En 1453, l'imposant mur de Constantinople, le dernier bastion de la puissance impériale de Rome, fut percé par les canons du sultan turc Mehmet II. La même année, l'artillerie française battait la dernière armée anglaise restée sur son sol, mettant fin à la guerre de Cent Ans. Après 1453, les militaires considérèrent que les ouvrages en terre constituaient une protection plus fiable contre les boulets de canon que les ouvrages en pierre : à une époque où l'artillerie devenait le principal moyen offensif, le fossé était donc un élément fondamental des fortifications. Ce fossé avait habituellement un bord en pente légère (le glacis) qui, placé sous le feu des défenseurs du rempart, était juste assez haut pour leur permettre de contrôler l'accès à leurs retranchements. 4 VAUBAN ET LA GUERRE AU XVIIIE SIÈCLE Les fortifications devinrent une véritable science avec l'ingénieur français Sébastien Le Prestre de Vauban. Il fut non seulement un maître dans l'art des fortifications qu'il influença pendant cent cinquante ans, mais aussi dans l'art de mener des sièges. Il mit au point la technique des avancées parallèles qui commençait par une tranchée parallèle aux défenseurs située à la limite de portée de leur artillerie. De cette tranchée, des tranchées d'approche en zigzag, faisant un angle qui ne permettait pas à l'artillerie ennemie de les prendre en enfilade, permettaient d'avancer jusqu'à une nouvelle tranchée parallèle puis dans d'autres en zigzag, tandis que dans la première rangée parallèle s'installait une position d'artillerie. Finalement, l'artillerie assaillante se trouvait suffisamment près du rempart pour concentrer un assaut sur un point choisi pendant que des galeries creusées sous le glacis et les remparts étaient remplies de poudre à canon. L'explosion de ces mines produisait une brèche à travers laquelle les groupes d'assaut pouvaient prendre l'intérieur de la forteresse. Vauban réalisa plus de quarante sièges avec succès. En humaniste, il mit au point un protocole de la guerre de siège dans lequel il devint d'usage pour l'assiégeant ayant brisé le rempart de sommer le commandant de la fortification de se rendre. Une reddition n'était pas considérée comme déshonorante lorsque résister davantage n'aurait conduit qu'à perdre des vies humaines inutilement. La longue influence de Vauban peut partiellement expliquer le manque d'innovation pendant toute la première moitié du XVIIIe siècle. Néanmoins, ses techniques furent contestées par le marquis de Montalembert (1714-1800), qui leur préférait les fortifications de type perpendiculaire et polygonal. Selon lui, pour que les habitations soient véritablement protégées des attaques d'artillerie, il fallait que les remparts soient plus éloignés d'elles, et les bouches à feu moins vulnérables. Ses idées furent appliquées en Allemagne, puis en France lors de la fortification du port de Cherbourg en 1778. Pour ce projet, il fit ériger une enceinte de sûreté et, tout autour, des forts de plan polygonal disposant de casemates situés à quelques kilomètres de distance de la place, dans lesquels se trouvaient les moyens de défense, artillerie comprise. Le changement suivant survint lors du développement des armes, consécutif à la révolution industrielle. Artillerie rayée, fusils plus précis et de plus longue portée, obus plus puissants mirent en évidence la vulnérabilité des fortifications de l'époque, lorsque Metz, Sedan et Paris furent prises pendant la guerre franco-allemande de 1870-1871. La nécessité des places à forts détachés, afin de garder à une distance plus importante l'ennemi, devint une évidence. Un exemple nous est donné par les fortifications de Coblence, dues au général prussien Ernst von Aster, et sur ce modèle furent construites les fortifications de Cologne, Mayence et Vérone. Cependant, en France, on gardait le tracé bastionné hérité de Vauban et on installait encore les pièces d'artillerie à ciel ouvert, tout en construisant des places à forts détachés. Les fortifications de campagne, associées à l'artillerie et aux mouvements d'infanterie, commençaient à être éprouvées, comme les événements de la guerre de Sécession (1861-1865) le montrèrent. 5 FORTIFICATIONS DE LA GUERRE DE SÉCESSION La forteresse de West Point à New York, qui avait été un pivot stratégique des opérations durant la guerre de l'Indépendance américaine, devint en 1802 le siège de l'académie militaire qui travaillait au développement de l'art des sièges et des fortifications. Fondée sur les théories de Vauban, l'approche américaine envisageait des abris militaires comme but principal de l'effort permanent. Des fortifications de campagne mobiles furent développées. L'infanterie armée du nouveau fusil à chargement par le canon pouvait utiliser les abris de campagne afin d'établir un pivot avec une faible part de l'effectif, pendant que le reste des troupes pouvait servir de force de manoeuvre. 6 CUIRASSEMENT ET ENFOUISSEMENT Avant 1885, le cuirassement des fortifications n'avait pas véritablement été considéré comme une solution nécessaire, mais l'invention de l'obus-torpille contraignit les concepteurs à modifier leurs architectures, ainsi que les matériaux employés. Le talus en terre coulante remplaça le mur d'escarpe, le coffre de contre-escarpe remplaça les caponnières, et l'avènement du béton, puis du béton armé entraîna la fin de l'usage prépondérant de la maçonnerie traditionnelle. Le plan polygonal fut généralement maintenu, mais les progrès dans le domaine de la métallurgie et surtout la mise au point d'aciers résistants entraînèrent la construction d'observatoires, de batteries cuirassées, d'édifices pour l'infanterie reliés les uns aux autres par des passages souterrains et entourés de fils de fer. En France, l'artillerie munie d'armes automatiques, couverte par l'infanterie, était toujours répartie entre les différents forts. Cette stratégie se révéla néanmoins plutôt efficace, notamment contre les Japonais lors du siège de Port-Arthur en 1905. Déjà expérimenté par les Allemands, l'enfouissement se généralisa, ainsi qu'un retour à des abris légers, voire individuels. 7 PREMIÈRE GUERRE MONDIALE La situation stable du front occidental pendant la Première Guerre mondiale en Europe résultait d'un front relativement court. Tactiquement, l'énorme accroissement de la puissance de feu des armes automatiques et des canons donnait un avantage décisif à l'infanterie de défense protégée par des ouvrages sur le terrain et des obstacles en fils barbelés. Les armées opposantes étaient enterrées dans des tranchées où elles pouvaient rassembler assez de forces pour repousser un assaut d'infanterie avançant en terrain découvert. Après trois années d'impasse sanglante, il paraissait que l'idéal de l'art des fortifications, la forteresse imprenable, avait été atteint. Un nouveau défi du génie militaire fut consécutif à la mise en service de véhicules blindés, combinant puissance de feu et mobilité, et à la naissance de la guerre aérienne, surtout utile à cette époque pour la reconnaissance du terrain et pour l'aide aux tirs d'artillerie. Par ailleurs, les armes chimiques faisaient leur apparition, ce qui amena à la conception de dispositifs de filtrage. Cette évolution mettait en évidence l'intérêt de la ruse et de la dissimulation, et ajoutait le camouflage scientifique comme élément essentiel de l'art des fortifications. Au début, les fortifications permanentes en France et en Belgique se sont montrées efficaces surtout dans le retardement des actions, bien que de tels ouvrages furent intégrés, comme à Verdun, dans le plan général de défense. Sur le front russe et au Proche-Orient, l'intérêt des fortifications était réduit en proportion de l'étendue des zones impliquées, et une stratégie du mouvement s'imposait. Voir aussi Guerre mondiale, Première. 8 SECONDE GUERRE MONDIALE Au début de la Seconde Guerre mondiale, les campagnes du Blitzkrieg de l'armée allemande en Pologne et en Europe occidentale combinèrent habilement mobilité et puissance de frappe sur terre et dans les airs. Ces campagnes firent de la ligne Maginot, un ensemble de fortifications permanentes construites par les Français dans les années 1930 -- baptisée du nom de son initiateur, le ministre de la Guerre André Maginot --, un rempart inutile. La ligne Maginot, s'étendant sur 320 km le long de la frontière nord-est de la France, était conçue pour empêcher un assaut frontal : elle était constituée d'un réseau souterrain énorme, avec plusieurs niveaux de galeries, auquel s'ajoutaient des casemates bétonnées et des cuirassements sous forme de tourelles à éclipse ou à coupole fixe. Les Allemands envahirent la France en 1940 en la contournant. Le spectaculaire succès de l'assaut de l'aviation allemande sur la Crète, pourtant fortifiée, semblait confirmer le verdict que l'art des fortifications était mort. Alors que la campagne des Allemands contre l'Union soviétique se développait, la vieille formule russe, qui consiste à céder de l'espace un moment pour mobiliser la totalité des ressources, lui permit de contrôler l'invasion allemande, mais la fit reculer dans une série de positions fortifiées le long d'un front allant de la mer Baltique à la mer Noire. Aux deux extrémités de ce front, des situations de siège s'établissaient, autour de Leningrad (Saint-Pétersbourg), au nord, et de Stalingrad (Volgograd), au sud, qui, par les souffrances et les sacrifices qui s'ensuivirent, furent comparables aux guerres des siècles passés. La levée du siège de Stalingrad par une contre-attaque soviétique devint le symbole de la défaite allemande. Pendant la guerre du Pacifique, le raid-surprise des Japonais sur Pearl Harbor mit en évidence la nouvelle vulnérabilité des unités navales vis-à-vis d'une attaque aérienne. Des opérations terrestres et aériennes furent dirigées en représailles contre des positions fortifiées japonaises, la plus importante de celles-ci se trouvant sur l'île d'Okinawa. Pendant la reconquête des Philippines en 1945, la défense japonaise du port de Manille engagea un siège où les combats présentèrent des similitudes avec ceux de Stalingrad. Voir aussi Guerre mondiale, Seconde. 9 ÉVOLUTIONS RÉCENTES Pendant la guerre de Corée (1950-1953), comme dans les guerres anciennes de l'Asie, le travail des conscrits fut utilisé dans l'édification d'un front puissamment fortifié au nord du 38 e parallèle à travers la péninsule coréenne, qui est toujours la frontière entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Pendant la guerre du Viêt Nam (1959-1975), des tunnels et ouvrages souterrains construits à grande échelle par les combattants du Viêt-công, associés à leur art du camouflage, furent un remarquable complément à leur technique de fortification. Voir aussi Clausewitz, Karl von. Plus récemment, l'armement nucléaire a posé tout un ensemble de nouveaux problèmes pour la construction des fortifications, notamment afin de résister à l'onde de choc et à toutes ses conséquences, aux effets de souffle, au rayonnement thermique, et surtout aux radiations. Les abris anti-atomiques sont construits sous terre pour empêcher la pénétration des radiations, et leurs ouvertures sont protégées par des sas ; les portes, très épaisses, sont en béton et parfois recouvertes d'une feuille de plomb. La Suisse, par exemple, a institué l'obligation d'un abri pour chaque nouvelle construction, permettant, en cas d'attaque nucléaire, l'accueil de tous les habitants. En temps de paix, ces abris sont généralement destinés à l'usage de caves. Aujourd'hui, on assiste à un éclatement de la localisation des systèmes de défense, et le concept même de fortification ne peut plus véritablement avoir cours. La défense est ainsi beaucoup plus largement constituée d'un ensemble de systèmes mobiles, électroniques, stratégiques et politiques et ne s'appuie plus essentiellement sur la protection directe de sites physiques par des moyens fixes. Les systèmes d'alarme, assortis de dispositifs de caméras automatisées et pilotées par un dispositif informatique, permettant notamment la détection de mouvements anormaux, offrent désormais un complément essentiel à la défense de sites stratégiques. Voir aussi Château. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« furent appliquées en Allemagne, puis en France lors de la fortification du port de Cherbourg en 1778.

Pour ce projet, il fit ériger une enceinte de sûreté et, tout autour, des forts de plan polygonal disposant de casemates situés à quelques kilomètres de distance de la place, dans lesquels se trouvaient les moyens de défense, artillerie comprise. Le changement suivant survint lors du développement des armes, consécutif à la révolution industrielle.

Artillerie rayée, fusils plus précis et de plus longue portée, obus plus puissants mirent en évidence la vulnérabilité des fortifications de l’époque, lorsque Metz, Sedan et Paris furent prises pendant la guerre franco-allemande de 1870-1871.

La nécessité des places à forts détachés, afin de garder à une distance plus importante l’ennemi, devint une évidence.

Un exemple nous est donné par les fortifications de Coblence, dues au général prussien Ernst von Aster, et sur ce modèle furent construites les fortifications de Cologne, Mayence et Vérone.

Cependant, en France, on gardait le tracé bastionné hérité de Vauban et on installait encore les pièces d’artillerie à ciel ouvert, tout en construisant des places à forts détachés.

Les fortifications de campagne, associées à l’artillerie et aux mouvements d’infanterie, commençaient à être éprouvées, comme les événements de la guerre de Sécession (1861-1865) le montrèrent. 5 FORTIFICATIONS DE LA GUERRE DE SÉCESSION La forteresse de West Point à New York, qui avait été un pivot stratégique des opérations durant la guerre de l’Indépendance américaine, devint en 1802 le siège de l’académie militaire qui travaillait au développement de l’art des sièges et des fortifications.

Fondée sur les théories de Vauban, l’approche américaine envisageait des abris militaires comme but principal de l’effort permanent.

Des fortifications de campagne mobiles furent développées.

L’infanterie armée du nouveau fusil à chargement par le canon pouvait utiliser les abris de campagne afin d’établir un pivot avec une faible part de l’effectif, pendant que le reste des troupes pouvait servir de force de manœuvre. 6 CUIRASSEMENT ET ENFOUISSEMENT Avant 1885, le cuirassement des fortifications n’avait pas véritablement été considéré comme une solution nécessaire, mais l’invention de l’obus-torpille contraignit les concepteurs à modifier leurs architectures, ainsi que les matériaux employés.

Le talus en terre coulante remplaça le mur d’escarpe, le coffre de contre-escarpe remplaça les caponnières, et l’avènement du béton, puis du béton armé entraîna la fin de l’usage prépondérant de la maçonnerie traditionnelle. Le plan polygonal fut généralement maintenu, mais les progrès dans le domaine de la métallurgie et surtout la mise au point d’aciers résistants entraînèrent la construction d’observatoires, de batteries cuirassées, d’édifices pour l’infanterie reliés les uns aux autres par des passages souterrains et entourés de fils de fer.

En France, l’artillerie munie d’armes automatiques, couverte par l’infanterie, était toujours répartie entre les différents forts.

Cette stratégie se révéla néanmoins plutôt efficace, notamment contre les Japonais lors du siège de Port-Arthur en 1905.

Déjà expérimenté par les Allemands, l’enfouissement se généralisa, ainsi qu’un retour à des abris légers, voire individuels. 7 PREMIÈRE GUERRE MONDIALE La situation stable du front occidental pendant la Première Guerre mondiale en Europe résultait d’un front relativement court.

Tactiquement, l’énorme accroissement de la puissance de feu des armes automatiques et des canons donnait un avantage décisif à l’infanterie de défense protégée par des ouvrages sur le terrain et des obstacles en fils barbelés.

Les armées opposantes étaient enterrées dans des tranchées où elles pouvaient rassembler assez de forces pour repousser un assaut d’infanterie avançant en terrain découvert.

Après trois années d’impasse sanglante, il paraissait que l’idéal de l’art des fortifications, la forteresse imprenable, avait été atteint. Un nouveau défi du génie militaire fut consécutif à la mise en service de véhicules blindés, combinant puissance de feu et mobilité, et à la naissance de la guerre aérienne, surtout utile à cette époque pour la reconnaissance du terrain et pour l’aide aux tirs d’artillerie.

Par ailleurs, les armes chimiques faisaient leur apparition, ce qui amena à la conception de dispositifs de filtrage.

Cette évolution mettait en évidence l’intérêt de la ruse et de la dissimulation, et ajoutait le camouflage scientifique comme élément essentiel de l’art des fortifications. Au début, les fortifications permanentes en France et en Belgique se sont montrées efficaces surtout dans le retardement des actions, bien que de tels ouvrages furent intégrés, comme à Verdun, dans le plan général de défense.

Sur le front russe et au Proche-Orient, l’intérêt des fortifications était réduit en proportion de l’étendue des zones impliquées, et une stratégie du mouvement s’imposait.

Voir aussi Guerre mondiale, Première. 8 SECONDE GUERRE MONDIALE Au début de la Seconde Guerre mondiale, les campagnes du Blitzkrieg de l’armée allemande en Pologne et en Europe occidentale combinèrent habilement mobilité et puissance de frappe sur terre et dans les airs.

Ces campagnes firent de la ligne Maginot, un ensemble de fortifications permanentes construites par les Français dans les années 1930 — baptisée du nom de son initiateur, le ministre de la Guerre André Maginot —, un rempart inutile.

La ligne Maginot, s’étendant sur 320 km le long de la frontière nord-est de la France, était conçue pour empêcher un assaut frontal : elle était constituée d’un réseau souterrain énorme, avec plusieurs niveaux de galeries, auquel s’ajoutaient des casemates bétonnées et des cuirassements sous forme de tourelles à éclipse ou à coupole fixe.

Les Allemands envahirent la France en 1940 en la contournant. Le spectaculaire succès de l’assaut de l’aviation allemande sur la Crète, pourtant fortifiée, semblait confirmer le verdict que l’art des fortifications était mort.

Alors que la campagne des Allemands contre l’Union soviétique se développait, la vieille formule russe, qui consiste à céder de l’espace un moment pour mobiliser la totalité des ressources, lui permit de contrôler l’invasion allemande, mais la fit reculer dans une série de positions fortifiées le long d’un front allant de la mer Baltique à la mer Noire.

Aux deux extrémités de ce front, des situations de siège s’établissaient, autour de Leningrad (Saint-Pétersbourg), au nord, et de Stalingrad (Volgograd), au sud, qui, par les souffrances et les sacrifices qui s’ensuivirent, furent comparables aux guerres des siècles passés.

La levée du siège de Stalingrad par une contre-attaque soviétique devint le symbole de la défaite allemande. Pendant la guerre du Pacifique, le raid-surprise des Japonais sur Pearl Harbor mit en évidence la nouvelle vulnérabilité des unités navales vis-à-vis d’une attaque aérienne.

Des opérations terrestres et aériennes furent dirigées en représailles contre des positions fortifiées japonaises, la plus importante de celles-ci se trouvant sur l’île d’Okinawa.

Pendant la reconquête des Philippines en 1945, la défense japonaise du port de Manille engagea un siège où les combats présentèrent des similitudes avec ceux de Stalingrad.

Voir aussi Guerre mondiale, Seconde. 9 ÉVOLUTIONS RÉCENTES. »

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