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FICHE DE REVISION POUR L'EPREUVE ORALE Les liaisons dangereuses - Pierre Choderlos de Laclos - Lettre 125

Publié le 15/06/2011

Extrait du document

choderlos

L’auteur : Pierre-Ambroise-François Choderlos de Laclos (1741 – 1803), fils d’un haut fonctionnaire du Roi, ne parvient pas à faire une carrière brillante dans l'armée. Il se lance dans l’artillerie et rejoint  en 1760 l’École royale d'artillerie de La Fère. En 1778, il commence à rédiger Les liaisons dangereuses.

 

L’œuvre : Les liaisons dangereuses, publié en 1782 est un roman épistolaire.

 

Dans cette scène, la Présidente de Tourvel et le vicomte de Valmont ont rendez-vous. La Présidente, désespérément amoureuse, pense que le vicomte s’est détaché d’elle et qu’il va lui rendre toutes ses lettres. Mais pour Valmont, ce n’est en fait qu’un moyen de la voir et de jouer, encore une fois, son rôle de séducteur. Dans cette lettre, il s’adresse à la marquise de Merteuil, lui raconte sa stratégie et vante ses exploits.

 

1.      Les instruments de la séduction

a) L’art de la guerre

- Expressions évoquant la stratégie : « il fallait avant tout se rapprocher «, « je me rapprochais insensiblement «, « feindre de m’éloigner «, « je feignis «

- La séduction de la femme est ramenée à une action militaire :

lit = « champ de ma gloire «

femme = « ennemi «

+ champ lexical de la guerre : « heureux vainqueur « ; « guerre « ; « combattre l’ennemi « ; « terrain « ; « retraite « ; « succès « ; « défaite « ; « conquis « ;

- Valmont se compare à « Turenne ou Frédéric «

à paradoxe de la conquête amoureuse

 

b) L’art de la rhétorique

- Il fait semblant de s’accuser : « Je me dévoue pour votre tranquillité, et je la trouble encore. «

- Il surprend la femme en dramatisant la remise des lettres : « C’est encore un sacrifice qu’il me reste à faire ; ne me laissez rien qui puisse affaiblir mon courage. « (Rappel : dans la lettre 124, Tourvel pense que Valmont les lui rendra avec indifférence)

- Elle croyait qu’il l’abandonnait pour sauver son âme (pour faire son salut), et il lui dit que c’est elle qui l’a forcé à renoncer : il la surprend et il la culpabilise en même temps

+ hyperboles : « Il m’attachait à la vie « ; « me séparer de vous pour jamais «

- Il la met dans une situation où elle seule peut le sauver : « ce parti a décidé le mien. «

- Il laisse entendre un éventuel suicide : « Le seul qui puisse, en me séparant de vous, mettre un terme à mes peines. «

- Chant d’amour (ligne 29 à 34)

- Il ne la supplie pas de le reprendre, mais il la quitte avec souffrance (moyen plus efficace pour qu’une femme change d’avis)

 

 

 

 

c) L’art du théâtre

- Il joue la comédie : « pour avoir l’air d’être égarés « ; « je passai le plus tôt possible à une apparente tranquillité « (il passe de l’emportement au calme pour créer un effet pathétique) ; « d’un air composé, mais contraint «

Ce qui lui permet de jouer avec tant de justesse, c’est le fait qu’il ne soit pas ému lui même : c’est le paradoxe du comédien, qui n’est efficace que lorsqu’il ne ressent aucune émotion

2.      Le corps

a) Maîtriser son corps et celui de l’autre

- Il maîtrise son propre corps parce qu’il lui parle à coté d’un lit

- Il est maître des réactions de Tourvel et les observe attentivement : « Le maintien mal assuré, la respiration haute, la contraction de tous les muscles, les bras tremblants et à demi élevés «

- Le langage de la séduction et les mouvements du corps coïncident et certains termes ont aussi bien une signification spatiale que verbale : « -Il faut vous fuir, il le faut ! – Non ! «

à il la manipule moralement et physiquement

 

b) Le corps passionné

- Valmont est actif mais dépourvu d’émotion

- Tourvel est passive et statique, son corps est mécanique, il fonctionne indépendamment de sa volonté 

Ici la passion signifie ne plus contrôler son corps

 

c) Exprimer les sentiments et les sensations intimes

- Rien qu’en observant Tourvel, il devine ses émotions. Sans que ce soit elle qui parle nous comprenons ce qu’elle ressent

- Pour montrer ses émotions, il utilise le langage de la médecine (« je sentis son cœur palpiter avec violence « ; « suffocation « ; « convulsions « ; « cris par intervalle « ; « crises «), de la peinture (« Figurez-vous une femme assise, d’une roideur immobile, et d’une figure invariable ; n’ayant l’air ni de penser, ni d’écouter, ni d’entendre ; dont les yeux fixes laissent échapper des larmes assez continues… «)

 

3.      Le libertin conquis

a) Le libertin désarmé par la sincérité

- Valmont pense que toutes les femmes sont pareilles, et que sitôt quelques larmes de convenance épanchées, il pourra reprendre « la route des consolations «

- Ironie dans « larmes et désespoir d’usage «

- En fait, il ne peut déployer son talent qu’avec une actrice, qu’avec une personne hypocrite

à devant une personne sincère, il ne sait plus quoi faire, il perd ses moyens : « j’en fus entièrement découragé «

 

Remarque : Par « victoire inutile «, il sous-entend qu’il n’aura pas de lettres, que la relation ne s’installera pas dans la durée et donc qu’il ne lui fera pas admettre qu’elle est vaincue.

 

b) Le paradoxe du libertin

« Vous avez raison ; je ne puis plus supporter mon existence, qu’autant qu’elle servira à vous rendre heureux. Je m’y consacre tout entière : de ce moment je me donne à vous, et vous n’éprouverez de ma part ni refus, ni regrets «

- Le libertin, qui use des procédés de comédiens, habituer à élaborer des procéder complexes pour susciter l’émotion, est en revanche déstabilisé par un parole banale et une émotion spontanée

à la seule chose qui peut émouvoir Valmont, c’est d’émouvoir une femme sans même l’avoir cherché

- Au lieu d’être fasciné par le plaisir, il est fasciné par la candeur : « cette candeur naïve ou sublime «

- Il est déstabilisé par le bonheur qu’il n’avait jamais éprouvé (il n’avait connu que le plaisir) : « L’ivresse fut complète et réciproque ; et pour la première fois, la mienne survécut au plaisir «

- le libertin est conquis : « pour lui jurer un amour éternel ; et, il faut tout avouer, je pensais ce que je disais. «

 

c) Une justification suspecte

Les délices de Capoue, c’est une perte de temps inutile au lieu d’agir.

- Il assimile le temps de bonheur avec Tourvel aux « délices de Capoue « pour se justifier auprès de Merteuil car il se sent coupable, il se sent vaincu

- Seul un débauché comme Valmont peut comprendre le sublime

 

Cette lettre est à la fois une preuve de la victoire de Valmont (car il a séduit la Présidente) et à la fois une preuve de son échec (car il est conquis par la Présidente). Valmont est piégé puisqu'il ne respecte pas une règle fondamentale du libertinage, celle qui consiste à ne jamais laisser apparaître ses sentiments.

choderlos

« - Valmont se compare à « Turenne ou Frédéric » à paradoxe de la conquête amoureuse b) L’art de la rhétorique - Il fait semblant de s’accuser : « Je me dévoue pour votre tranquillité, et je la trouble encore.

» - Il surprend la femme en dramatisant la remise des lettres : « C’est encore un sacrifice qu’il me reste à faire ; ne me laissez rien qui puisse affaiblir mon courage.

» (Rappel : dans la lettre 124, Tourvel pense que Valmont les luirendra avec indifférence) - Elle croyait qu’il l’abandonnait pour sauver son âme (pour faire son salut), et il lui dit que c’est elle qui l’a forcé àrenoncer : il la surprend et il la culpabilise en même temps + hyperboles : « Il m’attachait à la vie » ; « me séparer de vous pour jamais » - Il la met dans une situation où elle seule peut le sauver : « ce parti a décidé le mien.

» - Il laisse entendre un éventuel suicide : « Le seul qui puisse, en me séparant de vous, mettre un terme à mes peines.

» - Chant d’amour (ligne 29 à 34) - Il ne la supplie pas de le reprendre, mais il la quitte avec souffrance (moyen plus efficace pour qu’une femme change d’avis) c) L’art du théâtre - Il joue la comédie : « pour avoir l’air d’être égarés » ; « je passai le plus tôt possible à une apparente tranquillité » (il passe de l’emportement au calme pour créer un effet pathétique) ; « d’un air composé, maiscontraint » Ce qui lui permet de jouer avec tant de justesse, c’est le fait qu’il ne soit pas ému lui même : c’est le paradoxe ducomédien, qui n’est efficace que lorsqu’il ne ressent aucune émotion 2.

Le corps a) Maîtriser son corps et celui de l’autre - Il maîtrise son propre corps parce qu’il lui parle à coté d’un lit - Il est maître des réactions de Tourvel et les observe attentivement : « Le maintien mal assuré, la respiration haute, la contraction de tous les muscles, les bras tremblants et à demi élevés » - Le langage de la séduction et les mouvements du corps coïncident et certains termes ont aussi bien unesignification spatiale que verbale : « -Il faut vous fuir, il le faut ! – Non ! » à il la manipule moralement et physiquement b) Le corps passionné - Valmont est actif mais dépourvu d’émotion - Tourvel est passive et statique, son corps est mécanique, il fonctionne indépendamment de sa volonté Ici la passion signifie ne plus contrôler son corps. »

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