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Fiche de révision : MALEBRANCHE

Publié le 14/06/2011

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malebranche

Les principaux disciples français de DESCARTES furent PASCAL (1623-1662) (I), et surtout l'oratorien Nicolas MALEBRANCHE (1632-1715). Celui-ci était à l'Oratoire depuis quatre ans lorsque, en 1664, à peine ordonné prêtre, il lut un livre qui sortait des presses : le Traité de l'Homme, de DESCARTES. Il prit désormais ce grand philosophe pour maître à penser. C'est à ce point que, d'après la légende, le doux Père MALEBRANCHE battait sa chienne en disant. « Ça crie, mais ça ne sent pas «. Ses principaux ouvrages sont : De la recherche de la vérité (1674-1675), Les méditations chrétiennes (1683). MALEBRANCHE fait à Dieu dans son système une place encore plus importante que ne le faisait DESCARTES. Dieu n'est plus seulement garant des idées; il est moyen de connaissance et même, plus généralement, moyen d'action. 1° Dieu comme moyen d'action : occasionnalisme. Dieu ne peut créer de véritables causes, car alors les créatures seraient des créateurs, des dieux. Il y a donc une seule cause, Dieu; les créatures ne sont pour lui que des occasions d'agir. Par là, MALEBRANCHE prétend résoudre le problème de l'union de l'âme et du corps. Il n'y a pas d'action de l'âme sur le corps, ni du corps sur l'âme; mais c'est à l'occasion des mouvements de l'un que Dieu crée des mouvements correspondants en l'autre.

malebranche

« retentissement en est si grand que l'Assemblée générale des Pères de l'Oratoire remercie Malebranche de l'utilité deses travaux et de la gloire qu'ils donnent à la Compagnie.

Les Conversations chrétiennes, parues en 1676,connaissent la même faveur.

Dès cette époque, Malebranche a fixé les grandes lignes de sa philosophie et déterminésa démarche.

Celle-ci consiste avant tout à séparer l'intellect des sens, selon l'esprit de saint AugustinH003 et leprojet des MéditationsH015M3 de DescartesH015.

Mais alors que DescartesH015 entreprend de réaliser cetteséparation par l'ascèse d'un doute vécu, la Recherche de la VéritéH032M1 nous présente plutôt une étude critiquede nos diverses facultés.

Or, cette étude révèle que notre psychologie est anormale et offre une sorte descandale : alors que la raison nous enseigne clairement que l'âme est supérieure au corps, et donc que celui-ci luidevrait obéir, “ l'expérience nous prouve...

que les choses ne sont point comme notre raison nous dit qu'ellesdoivent être ”.

L'âme est dans la dépendance du corps.

C'est là l'effet de la chute et du péché d'Adam.

Certes,avant comme après le péché, l'entendement et l'imagination, qui sont les facultés propres de l'âme, voient leursidées et leurs mouvements se mêler de “ modifications ” qui viennent à l'âme de son union avec le corps : le péchén'est évidemment pas responsable de cette union, voulue par Dieu, réalisée par lui, et dont les lois fondamentales nesont ni dérivées de la chute, ni modifiées par elle.

Mais la chute fait de l'union de l'âme avec le corps une véritabledépendance.

Dès lors l'entendement a grand-peine à résister aux images, et la claire pensée se trouve soumise à laconstitution du cerveau, aux traces qui s'y sont gravées, aux rencontres, aux habitudes.

Quant à l'inclination, ellese trouve dépravée et déviée, et l'élan, que Dieu nous a donné, vers le Bien universel est détourné vers des biensparticuliers et se limite à eux.

Malebranche fonde ainsi sa méthode et sa morale.

Il faut soustraire ses jugements à l'empire des sens et de leursillusions : les sens ne nous renseignent pas sur la nature des corps, mais seulement sur l'utilité et les dangers qu'ilsprésentent pour nous.

Il convient de se défier des habitudes, de l'autorité, du respect de l'antiquité, de tout ce quirésulte d'associations mécaniques, de sympathies ou d'antipathies irraisonnées.

Arrachons-nous à l'influence despoètes, des orateurs et, de façon plus générale, des hommes à imagination forte.

Évitons de réaliser desabstractions, de croire aux puissances et aux pouvoirs occultes.

Efforçons-nous de découvrir l'amour de Dieu auprincipe de nos inclinations et, en particulier, de cet amour de soi que Malebranche ne condamne pas, mais dont ilestime que l'amour-propre et la concupiscence sont la déformation.

Nous retrouverons ainsi l'ordre véritable : notreâme pensera par raison, elle dominera le corps et restera soumise à Dieu.

Méditant sur ce rapport de l'homme et de Dieu, Malebranche ne pouvait manquer de rencontrer le problème de lagrâce.

Il estime que la grâce elle-même a ses lois, plus compréhensives encore que celles de la nature : ainsi, c'estd'une volonté absolument générale, à laquelle est subordonnée celle qui l'a conduit à produire le monde, que Dieu avoulu la royauté du Christ.

Après avoir, en 1678, publié un volume d'éclaircissements sur la Recherche de la VéritéH032M1, Male-branchesoumet à ArnauldH1016 ses opinions sur la grâce divine, puis, malgré les critiques reçues, il publie, en 1680, sonTraité de la nature et de la grâce.

L'ouvrage devait être désapprouvé par BossuetL024 et par FénelonL1332.ArnauldH1016, cependant, bien que réprouvant sa publication, ne répond pas tout de suite : il préfère discuter, enson ensemble, le système et, suivant d'ailleurs le désir de Malebranche, qui voulait que l'on étudiât sa théorie desidées avant d'aborder le problème de la nature et de la grâce, il commence par examiner la conceptionmalebranchiste de la connaissance en son livre : Des vraies et des fausses idées, paru en 1683.

Ainsi commence unlong débat, où les deux adversaires, comme souvent il arrive en philosophie, s'opposeront sans se comprendre etvraiment se rencontrer.

Cette même année 1683, Malebranche fait paraître ses MéditationsH015M3 chrétiennes et métaphysiques,commencées dès 1676 mais revues en 1682, et son Traité de moraleH032M2.

“ L'amour de l'ordre, lit-on en cedernier ouvrage, n'est pas seulement la principale des vertus morales, c'est l'unique vertu, la vertu mère,fondamentale, universelle.

” On voit assez que, par le mot amour, Malebranche veut insister sur le caractèreintérieur de la soumission à l'ordre : il ne s'agit pas d'une simple obéissance, mais d'une information de l'âme : pourêtre vertueuse, une action doit être faite non seulement conformément à l'ordre, mais par amour de lui.

Quant àl'ordre moral, il est, comme l'ordre scientifique, révélé par la raison.

Car notre raison n'est pas seulementphysicienne : elle ne se borne pas à découvrir, dans le Verbe divin, des rapports de grandeur.

Elle contemple desrapports de perfection, aussi immuables et certains que les rapports mathématiques.

Capable de mesurer ainsi ledegré de perfection des choses, elle aperçoit par exemple qu'un animal est plus estimable qu'une pierre et moinsqu'un homme.

Elle peut donc hiérarchiser toutes les formes de la réalité selon qu'elles ont plus ou moins d'être, etchoisir selon une évidence qui, pour n'être pas mathématique, se révèle à tout esprit désintéressé et attentif avecune totale clarté.

Ainsi peuvent se fonder les devoirs, les droits et les vertus.

La polémique avec ArnauldH1016 continue cependant et s'envenime.

Chaque année paraît quelque nouveau texte deMalebranche : en 1684, c'est la Réponse de l'Auteur de la Recherche de la VéritéH032M1 au livre deM.

ArnauldH1016 des vraies et des fausses idées ; en 1685, Trois lettres...

touchant la défense deM.

ArnauldH1016, et Lettres du P.

Malebranche à l'un de ses amis dans lesquelles il répond aux réflexionsphilosophiques et théologiques de M.

ArnauldH1016 ; en 1687, les Lettres du P.

Malebranche touchant le second etle troisième volume des Réflexions philosophiques et théologiques ; puis, Quatre lettres du P.

Malebranche touchantcelles de M.

ArnauldH1016.

Malebranche manifeste, en tous ces écrits, une extraordinaire obstination.

On sait que,de son côté, l'attitude d'ArnauldH1016 fut parfois regrettable : il alla jusqu'à citer Malebranche en cour de Rome et àfaire mettre à l'indexKW108 son Traité de la nature et de la grâce.

Mais la polémique est féconde en ce que chaqueobjection, sans faire céder Malebranche, le fait réfléchir et l'enrichit.

Non qu'il ait la réplique prompte.

Mais il revientsur son idée, la reprend, l'approfondit.

D'où l'extrême intérêt, en 1688, des Entretiens sur la métaphysique et la. »

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