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Fiche de révision: La CHEVELURE de Baudelaire

Publié le 17/01/2022

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baudelaire

 

 

Quelques dates :

Baudelaire: 1821-1867

1841 : départ à l'île Bourbon (La Réunion) et retour en 1842, année au cours de laquelle il ren contre Jeanne Duval

1855 : parution des fleurs du mal, regroupant 18 poèmes.

1857 : édition des Fleurs du Mal

 

 

 

Ce poème nous fait vivre l'évasion du poète vers un monde exotique, à partir de ses sens.

Sa maîtresse, la mulâtresse J. Duval est le point de départ de cette aventure grâce à sa chevelure.

 

baudelaire

« universelle et fondé sur une poétique de la réminiscence : O toison, moutonnant jusque sur l'encolure !O boucles ! O parfum chargé de nonchaloir !Extase ! Pour peupler ce soir l'alcôve obscureDes souvenirs dormant dans cette chevelure,Je la veux agiter dans l'air comme un mouchoir ! La langoureuse Asie et la brûlante Afrique,Tout un monde lointain, absent, presque défunt,Vit dans tes profondeurs, forêt aromatique !Comme d'autres esprits voguent sur la musique,Le mien, ô mon amour ! nage sur ton parfum. J'irai là-bas où l'arbre et l'homme, pleins de sève,Se pâment longuement sous l'ardeur des climats ;Fortes tresses, soyez la houle qui m'enlève !Tu contiens, mer d'ébène, un éblouissant rêveDe voiles, de rameurs, de flammes et de mâts : Un port retentissant où mon âme peut boireA grands flots le parfum, le son et la couleur ;Où les vaisseaux, glissant dans l'or et dans la moire,Ouvrent leurs vastes bras pour embrasser la gloireD'un ciel pur où frémit l'éternelle chaleur. Je plongerai ma tête amoureuse d'ivresseDans ce noir océan où l'autre est enfermé ;Et mon esprit subtil que le roulis caresseSaura vous retrouver, ô féconde paresse,Infinis bercements du loisir embaumé ! Cheveux bleus, pavillon de ténèbres tendues,Vous me rendez l'azur du ciel immense et rond ;Sur les bords duvetés de vos mèches torduesJe m'enivre ardemment des senteurs confonduesDe l'huile de coco, du musc et du goudron. Longtemps ! toujours ! ma main dans ta crinière lourdeSèmera le rubis, la perle et le saphir,Afin qu'à mon désir tu ne sois jamais sourde !N'es-tu pas l'oasis où je rêve, et la gourdeOù je hume à longs traits le vin du souvenir ? Charles BAUDELAIRE, Les Fleurs du mal (1857) On constate tout d'abord l'usage de l'apostrophe et de l'invocation qui caractérise les poèmes de cette période.

Leton est celui de la louange, de l'exaltation et même de l'adoration; il est renforcé par l'abondance de la ponctuation,par la fréquence des points d'exclamation.

Au premier degré, ce poème exprime l'intensité du désir amoureux et il estchargé de sensualité érotique.Plus, d'ailleurs, que dans les images et dans le vocabulaire, c'est dans la ligne ascendante de l'intonation, dans laforme évoquée par l'enchaînement des strophes que se dessine cette montée de la passion qui se traduit par unegradation continue.

Le point d'interrogation sur lequel s'achève la dernière strophe apporte en guise de conclusionune ouverture que l'on peut comprendre comme une suspension du temps.

C'est, bien sûr, une interrogationrhétorique appelée à redoubler la ferveur des exclamations successives.

Mais, de ce fait, c'est une interrogation quin'attend pas de réponse, elle ouvre sur le vide.

Ce vide est cependant recouvert par une autre structure.

En effet,on s'aperçoit que, derrière ce premier plan, apparaît une autre configuration : la femme aimée, objet du désir, n'estpas l'objet véritable de ce discours extatique, elle n'en est que le stimulant.

A travers la sensation présente, lepoète reconstruit un passé enfui, enfoui.

Mais ce passé lui-même est mythifié, sublimé par l'imagination.

Il estprojeté dans un avenir rêvé, comme l'indique l'emploi répété du futur, de l'impératif et des verbes de volonté.Réparti sur sept strophes, le texte est strictement architecturé, puisqu'on distingue une symétrie des trois premièreset des trois dernières strophes de part et d'autre de la strophe centrale, ou plutôt d'un quatrain qui regroupe lesdeux derniers vers de cette strophe et les deux premiers de la strophe suivante, ces deux strophes étant les seulesà s'enchaîner grâce à l'unité syntaxique : «Tu contiens, mer d'ébène, un éblouissant rêve. »

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