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faiblesses, et je ne vous le donne pas comme un modèle accompli.

Publié le 31/10/2013

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faiblesses, et je ne vous le donne pas comme un modèle accompli. Souvent on eût pu le comparer à un roseau peint en fer. « Il avait deux défauts: la faiblesse et l'indiscrétion; comme il aimait trop à discuter, on lui faisait dire tous ses secrets. Un Prince doit savoir se taire ou parler pour ne rien dire. Trop de gens, par sa faute, eurent prise sur lui; il se laissait souvent mener par d'anciens amis ou de ouveaux flatteurs. Evitez d'appartenir si exclusivement à personne que vous ne puissiez plus vous délier. Du este, soyez fidèles à vos amis: c'est auprès des autres hommes une recommandation utile qui leur inspire aguement le désir de s'attacher à vous. « es lignes qui suivent ne sont pas plus indulgentes. Elles démontrent qu'Hortense ne se fait guère d'illusions ur l'image que l'empereur s'attache à donner de lui du fond de son exil: « L'oisiveté de Sainte-Hélène lui a endu une partie de sa lucidité d'intelligence. Comme il avait infiniment d'esprit, avec une entente complète du aractère des hommes, il a arrangé là-bas sa vie, sa défense et sa gloire, avec la coquetterie profonde d'un bon uteur de théâtre qui soigne son cinquième acte et surveille les dispositions de l'apothéose finale. « t cette image, pour artificielle qu'elle soit, il y a moyen de l'utiliser. Elle l'explique à ses fils: « Un nom connu est e premier acompte fourni par le destin à l'homme qu'il veut pousser en avant. « n a bien lu: un nom connu, c'est un atout, un « plus «. Le bonapartisme, ça n'est pas une fin en soi. Et si l'on ense avoir mal compris, pourquoi ne pas continuer la lecture: « Dans notre disgrâce actuelle, incertains de ce ue vous pouvez devenir, ne vous lassez pas d'espérer. Toujours l'oeil aux aguets, surveillez les occasions ropices. Si la France vous échappait définitivement, l'Italie, l'Allemagne, la Russie, l'Angleterre vous résenteraient encore des ressources d'avenir. Partout, il se produit des caprices d'imagination qui peuvent lever aux nues l'héritier d'un nom illustre. « 'où ce mode d'emploi, mélange d'angélisme et de cynisme: « Vous êtes princes, ne l'oubliez pas, mais sachez ussi sous quelle loi. Vos titres sont de date récente: pour les faire respecter, il faut vous montrer, avant tout, apables d'être utiles. « Ou encore: « Je vous l'ai dit, surveillez toujours l'horizon. Il n'est comédie ou drame qui, e déroulant sous vos yeux, ne puissent vous fournir quelque motif d'y intervenir comme un dieu de théâtre. oyez un peu partout, toujours prudents, toujours libres, et ne vous montrez ouvertement qu'à l'heure pportune. « ensible à la leçon, Louis Napoléon croit donc sans doute moins à la cause de l'Empire, à l'avenir de sa famille, la nécessité d'une sorte de restauration ou de revanche qu'il ne croit à sa propre destinée et à la mission dont l serait personnellement investi. t cette conviction, il l'a acquise dès ses plus jeunes années. 'est là un point d'importance: car, à l'époque, sans même évoquer les doutes qui entourent sa naissance et qui euvent lui retirer des appuis au sein de la tribu Bonaparte, il n'a aucune légitimité particulière à faire valoir pour eprendre le flambeau. Dans l'ordre de succession au titre de prétendant, il est déjà barré par le duc de eichstadt, par Joseph, par son père, et encore par son propre frère, Napoléon Louis. 'est dire que son ambition est d'une autre nature. En Napoléon, il trouve davantage un exemple et une éférence que la source ou la raison d'être de sa mission. e n'est peut-être pas parce qu'il est un Bonaparte qu'il veut conduire la France. Mais il assumera d'autant plus isément la mission que la providence lui a assignée qu'il se trouve être un Bonaparte. 'ailleurs, le Napoléon qu'il vénère, c'est déjà davantage celui du Mémorial que celui des Tuileries. C'est un apoléon revu et corrigé. Revu et corrigé pour les besoins de la cause, mais surtout à la lumière de ses propres onvictions. l n'est pas question pour lui de refaire l'histoire... mais seulement de l'interpréter dans le sens le plus utile. Il ne 'agit pas de voir les choses telles qu'on souhaiterait qu'elles aient été; mais plutôt de les remettre en erspective, en posant au départ que ce qu'elles ont de négatif était imputable à la malveillance des autres, et ue l'oeuvre n'est restée incomplète que parce qu'elle fut interrompue. Ainsi la référence à l'Aigle peut-elle ncore servir. t tout se passe comme si la famille avait flairé le caractère si individuel et singulier de sa démarche. Non eulement elle ne soutiendra pas ses initiatives qu'elle considérera comme autant d'incartades de nature à enacer la tranquillité de tous, non seulement elle n'acceptera jamais d'y croire vraiment, mais, qui plus est, ne fois qu'il sera parvenu au faîte, elle continuera de le considérer comme une sorte d'intrus dont elle onsentira à accepter avec avidité, sans vraie reconnaissance, mais comme avec condescendance, les rébendes. our Louis Napoléon il s'agit donc moins de faire valoir un droit que d'accomplir une oeuvre nécessaire. Cette mission, en forme de vocation ou de prédestination, il l'accepte plus qu'il ne la vit ou s'en exalte. Il 'assume. Elle s'impose avec tant de force qu'on a l'impression que, parfois, il laisse aller, sûr que de toute manière, et même s'il se relâche, ce qui est écrit devra forcément s'accomplir. Napoléon Ier, Charles de Gaulle sont des forces autonomes, créatrices, initiatrices. Ils veulent, ils créent, ils conduisent leur destin. Toute leur aventure naît de leur décision et de leur détermination. Louis Napoléon, lui, assume une obligation en quelque sorte exogène. On ne saurait dire qu'il la subit entièrement -- car il sait décider, même si, sous la contrainte plus encore peut-être que par goût, il doit parfois emprunter les chemins les plus détournés pour obtenir ce qu'il a voulu. Mais, s'il n'est pas un simple instrument, il paraît obéir à une force qui le dépasse. Il est là par devoir, et n'a pas d'autre choix. Instrument du destin, il sait, il sent que, fatalement, les choses finiront par tourner dans le sens qu'il souhaite. Et il attend. Il attend son heure. Il attend l'heure. Comment refuserait-il de croire à cette fatalité? Alors qu'il n'est jamais que le quatrième à pouvoir faire valoir ses droits, que ses chances sont minimes, pour ne pas dire inexistantes, la mort ou les défections vont lui ouvrir le chemin. Tout pourrait donc le conduire à se persuader que si cela s'est ainsi accompli, c'est parce qu'il a accepté son destin: parce qu'il est le seul à l'avoir vraiment accepté... Au reste, cette conviction ne va pas sans moments de doute, voire de désespoir. On en a gardé quelques traces poignantes. A son père, en février 1834, il écrit: « Le soleil de la gloire a rayonné sur mon berceau. Hélas! c'est tout... Je n'ai qu'un passé sans attrait et un avenir sans espoir. « Et à Vieillard, qui fut le précepteur de son frère et deviendra son confident, toujours par lettre, il en dit encore un peu plus: « Je sais que je suis tout par mon nom, rien encore par moi-même; aristocrate par naissance, démocrate par nature et par opinion; devant tout à l'hérédité et réellement tout à l'élection, fêté par les uns pour mon nom, par les autres pour mon titre; paré d'ambition personnelle dès que je fais un pas hors de ma serre accoutumée, paré d'apathie et d'indifférence si je reste tranquille dans mon coin... « Mais ces instants d'incertitude sont vite passés, ces tentations d'abandon sont vite maîtrisées... Et s'il avait parfois besoin d'un dérivatif, Louis Napoléon le trouvait dans les voyages qu'il n'a pas tardé à multiplier. Et d'abord vers l'Italie. *** Ce sont ces voyages qui ont été à l'origine du départ de Le Bas, lequel se plaignait de la fréquence et de la longueur des déplacements italiens décidés par Hortense, qui nuisaient de plus en plus à la qualité de son enseignement -- et qu'une certaine dilection de Louis Napoléon pour l'archéologie ne pouvait suffire à justifier... Il est vrai qu'au fil des années les escapades que toute la maisonnée entreprenait de conserve tendaient à se multiplier. Elles répondaient au souci d'Hortense de reprendre une vie mondaine et de rompre avec la relative austérité d'Arenenberg, de susciter quelques rencontres entre Louis Napoléon et son père, et de renouer avec toute la famille, en particulier, avant son décès, avec Madame Mère. Et puis, l'Italie était restée sensible à l'emprise des Bonaparte, dont le souvenir demeurait partout présent. Comme, de surcroît, le Vatican avait, semble-t-il, oublié les quelques avanies qui lui avaient été infligées sous l'Empire, on y était plutôt bien reçu. Pourquoi n'en aurait-on pas profité? Louis Napoléon retrouve ainsi en Italie les traces d'une splendeur passée, l'occasion de rencontres qui pourront lui servir plus tard, et un dérivatif à la vie parfois lugubre que lui a imposée Le Bas; mais il y découvre aussi un terrain propice à toutes les exaltations politiques et à toutes les aventures, car ce pays est, à l'époque, un véritable bouillon de culture. C'est en Italie, précisément, au lendemain de la révolution française de juillet, que se situe un épisode historique qui aurait pu n'être que tragi-comique, mais qui tourne à la tragédie du fait de la mort de son frère, Napoléon Louis, dans des circonstances jamais éclaircies. La triste affaire de Forli, dont il s'agit, n'est pas généralement considérée comme la première des équipées de Louis Napoléon, dans la mesure où, à la différence de celles de Strasbourg et de Boulogne, il n'en est ni l'initiateur ni le bénéficiaire potentiel. En fait cette aventure est une sorte de consécration de ses expériences italiennes, de la commisération qu'il éprouve pour une nationalité opprimée, sentiment d'autant plus fort qu'il a pu, jour après jour, mesurer la distance entre sa splendeur passée et la situation politique présente. C'est là une page faite de mystère et de romantisme, qui laisse pendante une question: Louis Napoléon était-il affilié au carbonarisme, et ses liens avec ce mouvement, s'ils existent, n'expliquent-ils pas, entre autres, l'attentat d'Orsini et la réponse paradoxale qu'il provoque: l'intervention en Italie, que souhaitait justement son assassin? Quoi qu'il en soit, Louis Napoléon se laisse entraîner aux côtés de son frère dans une opération mal conçue et mal conduite: il lui a suffi de constater qu'elle avait pour objectif la remise en cause indirecte des traités de 1815, voire -- assez vaguement -- de faire valoir les droits de l'ex-roi de Rome sur l'Italie. On imagine sans peine la vigueur des réactions de Louis Bonaparte, qui ne ménagera aucun effort pour tenter de calmer ses deux enfants. Il y avait bien des raisons à son mécontentement: l'engagement des deux jeunes gens, en lui aliénant les autorités, était de nature à troubler une tranquillité à laquelle il tenait beaucoup; les dangers que couraient ses deux fils n'avaient rien d'illusoire; enfin, leur détermination et leur connivence constituaient un terrible camouflet personnel, pour lui qui s'était montré si sévère envers les méthodes d'éducation de son épouse: pendant des années, il avait critiqué son laxisme, l'accablant de reproches sur sa façon d'élever Louis Napoléon. L'ancien roi de Hollande n'avait alors jamais manqué, et pas toujours implicitement, de souligner la qualité et la rigueur de l'éducation dont bénéficiait Napoléon Louis. Celui-ci paraissait un jeune homme rangé: gendre de Joseph, il dirigeait alors une papeterie, qu'il avait lui-même fondée. Et voilà que les deux fils, dont le comportement aurait donc dû diverger, s'engageaient dans l'action, avec les mêmes sentiments et le même enthousiasme, unis par des liens de complicité dans une commune aventure. Les deux frères se trouvaient en effet ensemble quand ils avaient appris la nouvelle de la révolution de Juillet. Louis Napoléon écrit alors à sa mère une lettre qui vibre d'enthousiasme: « Le drapeau tricolore flotte en France! Heureux, ceux qui ont pu, les premiers, lui rendre son ancien éclat! [...] J'espère qu'on nous permettra maintenant de jouir des droits des citoyens français. Que je serai heureux de voir des soldats avec la cocarde tricolore! « Dans l'immédiat, l'annonce de la révolution de Juillet a pour effet de déclencher un mouvement en Italie. Le 5 février 1831, l'insurrection éclate dans les Romagnes, contraignant les troupes pontificales à évacuer Bologne. Les deux Bonaparte ont été fort bien accueillis, le prestige de leur nom n'y étant pas pour rien. On prend quelques villages, on s'exalte... Louis Napoléon raconte: « C'était du délire. On nous accueillait partout comme des libérateurs. Le souffle patriotique de ces braves gens nous enveloppait, nous grisait. Pour moi, je n'avais jamais encore vécu avec cette intensité. C'est en de telles circonstances qu'on sent ce que peut une foi commune pour une belle cause! « Que se passe-t-il alors? Les chefs rebelles craignent-ils de déplaire au gouvernement français dont ils espèrent l'intervention? Toujours est-il qu'ils décident de se séparer des deux jeunes gens. Et voici nos libérateurs contraints de déguerpir, pourchassés par les Autrichiens. C'est une fuite éperdue. Et le 17 mars, à Forli, Napoléon Louis meurt. D'une rougeole, selon toute vraisemblance, bien qu'on ait longtemps prétendu qu'il avait été assassiné. Louis Napoléon se retrouve seul, désespéré et aux abois. C'est Hortense qui va le sauver. Hortense accourue, au mépris du danger, et qui va le sortir des griffes autrichiennes dans des circonstances rocambolesques. Emportés par leur élan, les deux fugitifs gagnent la France. La France, qu'Hortense fait découvrir à son fils, et où ils arrivent sans s'être fait annoncer, incertains de l'accueil qu'on va leur réserver. Hortense obtient pourtant une entrevue avec Louis-Philippe. Visiblement, elle cherche à faire coup double: se prémunir contre des mesures de rétorsion éventuelles et, surtout, obtenir la permission de revenir en France. La demande n'était pas exagérée. Après tout, Hortense, du temps de sa splendeur, avait eu des bontés pour la famille d'Orléans. D'autre part, au lendemain de la révolution de 1830, Louis-Philippe, par calcul autant que par onviction, s'était lancé dans une politique de réhabilitation du souvenir impérial. Le moment pouvait donc paraître propice. Les circonstances vont en décider autrement. Car, si le roi des Français entend bien se servir de l'Aigle, il ne veut évidemment pas se laisser déborder par ses partisans. Or, quelques jours à peine après l'entrevue fort prometteuse, et alors que les deux fugitifs sont toujours à Paris, une manifestation est organisée par les bonapartistes autour de la colonne Vendôme à l'occasion du dixième anniversaire de la mort de l'empereur. Elle attire un grand concours de foule. Louis Napoléon qui l'observe, dit-on, de ses fenêtres, en est tout exalté et conforté dans ses ambitions. Une autre est annoncée par des rumeurs, qui aurait lieu -- et pourrait s'avérer moins pacifique -- le lendemain. Pour débonnaire qu'il soit, le roi Louis-Philippe ne souhaite pas tenter le diable. Alors il fait prier Hortense et son rejeton de bien vouloir vider les lieux sur l'heure. Et les voilà partis pour l'Angleterre, où ils séjournent quelques semaines avant de reprendre en septembre 1831 le chemin d'Arenenberg. Les sentiments de Louis Napoléon pour les Orléans ne sortiront pas renforcés de cet épisode... *** Dès lors, il s'agit pour lui de s'établir ou, plus précisément, de se trouver une raison sociale. Faute de quoi, ses erspectives se limiteraient à l'existence oisive d'un membre de la « jet-set « de l'époque. 'alternance de mondanités et d'escapades amoureuses qui, depuis quelques années, résumait sa vie ne aurait, en effet, se prolonger sans dommage pour sa réputation et la poursuite de ses ambitions. Il faut cesser

« Cette mission, enforme devocation oudeprédestination, ill'accepte plusqu'ilnelavit ou s'en exalte.

Il l'assume.

Elles'impose avectantdeforce qu'on al'impression que,parfois, illaisse aller,sûrque detoute manière, etmême s'ilserelâche, cequi estécrit devra forcément s'accomplir. Napoléon Ier , Charles deGaulle sontdesforces autonomes, créatrices,initiatrices.

Ilsveulent, ilscréent, ils conduisent leurdestin.

Touteleuraventure naîtdeleur décision etde leur détermination.

LouisNapoléon, lui, assume uneobligation enquelque sorteexogène.

Onnesaurait direqu'il lasubit entièrement —car ilsait décider, mêmesi,sous lacontrainte plusencore peut-être quepargoût, ildoit parfois emprunter leschemins les plus détournés pourobtenir cequ'il avoulu.

Mais,s'iln'est pasunsimple instrument, ilparaît obéiràune force quiledépasse.

Ilest làpar devoir, etn'a pas d'autre choix.Instrument dudestin, ilsait, ilsent que, fatalement, leschoses finirontpartourner danslesens qu'ilsouhaite.

Etilattend.

Ilattend sonheure.

Ilattend l'heure. Comment refuserait-il decroire àcette fatalité? Alorsqu'iln'est jamais quelequatrième àpouvoir fairevaloir ses droits, queseschances sontminimes, pournepas dire inexistantes, lamort oules défections vontluiouvrir le chemin.

Toutpourrait doncleconduire àse persuader quesicela s'est ainsi accompli, c'estparce qu'ila accepté sondestin: parcequ'ilestleseul àl'avoir vraiment accepté... Au reste, cetteconviction nevapas sans moments dedoute, voirededésespoir. On enagardé quelques tracespoignantes.

Ason père, enfévrier 1834,ilécrit: «Le soleil delagloire a rayonné surmon berceau.

Hélas!c'esttout...

Jen'ai qu'un passé sansattrait etun avenir sansespoir.

»Et àVieillard, quifutleprécepteur deson frère etdeviendra sonconfident, toujourspar lettre, ilen ditencore unpeu plus: «Je sais quejesuis toutparmon nom, rienencore parmoi-même; aristocrate parnaissance, démocrateparnature etpar opinion; devanttoutàl'hérédité etréellement toutà l'élection, fêtéparlesuns pour monnom, parlesautres pourmontitre;paré d'ambition personnelle dèsque je fais unpas hors dema serre accoutumée, paréd'apathie etd'indifférence sije reste tranquille dansmoncoin... » Mais cesinstants d'incertitude sontvitepassés, cestentations d'abandon sontvitemaîtrisées...

Ets'il avait parfois besoind'undérivatif, LouisNapoléon letrouvait danslesvoyages qu'iln'apas tardé àmultiplier.

Et d'abord versl'Italie. *** Ce sont cesvoyages quiont étéàl'origine dudépart deLeBas, lequel seplaignait delafréquence etde la longueur desdéplacements italiensdécidés parHortense, quinuisaient deplus enplus àla qualité deson enseignement —etqu'une certaine dilection deLouis Napoléon pourl'archéologie nepouvait suffireàjustifier... Il est vrai qu'au fildes années lesescapades quetoute lamaisonnée entreprenait deconserve tendaient àse multiplier.

Ellesrépondaient ausouci d'Hortense dereprendre uneviemondaine etde rompre aveclarelative austérité d'Arenenberg, desusciter quelques rencontres entreLouis Napoléon etson père, etde renouer avec toute lafamille, enparticulier, avantsondécès, avecMadame Mère. Et puis, l'Italie étaitrestée sensible àl'emprise desBonaparte, dontlesouvenir demeurait partoutprésent. Comme, desurcroît, leVatican avait,semble-t-il, oubliélesquelques avaniesquiluiavaient étéinfligées sous l'Empire, onyétait plutôt bienreçu.

Pourquoi n'enaurait-on pasprofité? Louis Napoléon retrouveainsienItalie lestraces d'unesplendeur passée,l'occasion derencontres quipourront lui servir plustard, etun dérivatif àla vie parfois lugubre queluiaimposée LeBas; mais ily découvre aussiun terrain propice àtoutes lesexaltations politiquesetàtoutes lesaventures, carcepays est,àl'époque, un véritable bouillondeculture. C'est enItalie, précisément, aulendemain delarévolution française dejuillet, quesesitue unépisode historique quiaurait pun'être quetragi-comique, maisquitourne à la tragédie dufait delamort deson frère, Napoléon Louis,dansdescirconstances jamaiséclaircies. La triste affaire deForli, dontils'agit, n'estpasgénéralement considéréecommelapremière deséquipées de Louis Napoléon, danslamesure où,àla différence decelles deStrasbourg etde Boulogne, iln'en estni l'initiateur nilebénéficiaire potentiel.Enfait cette aventure estune sorte deconsécration deses expériences italiennes, delacommisération qu'iléprouve pourunenationalité opprimée,sentimentd'autantplusfortqu'il a pu, jour après jour,mesurer ladistance entresasplendeur passéeetlasituation politique présente.

C'estlàune page faitedemystère etde romantisme, quilaisse pendante unequestion: LouisNapoléon était-ilaffiliéau carbonarisme, etses liens avec cemouvement, s'ilsexistent, n'expliquent-ils pas,entre autres, l'attentat d'Orsini etlaréponse paradoxale qu'ilprovoque: l'intervention enItalie, quesouhaitait justement sonassassin? Quoi qu'ilensoit, Louis Napoléon selaisse entraîner auxcôtés deson frère dans uneopération malconçue et mal conduite: illui asuffi deconstater qu'elleavaitpourobjectif laremise encause indirecte destraités de 1815, voire—assez vaguement —de faire valoir lesdroits del'ex-roi deRome surl'Italie.. »

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