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Explication de texte, texte de Kant, extrait de Logique

Publié le 26/07/2012

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kant

« Lorsque, dans les matières qui se fondent sur l'expérience et le témoignage, nous bâtissons notre connaissance sur l'autorité d'autrui, nous ne nous rendons ainsi coupables d'aucun préjugé ; car, dans ce genre de choses, puisque nous ne pouvons faire nous-mêmes l'expérience de tout ni le comprendre par notre propre intelligence, il faut bien que l'autorité de la personne soit le fondement de nos jugements. – Mais lorsque nous faisons de l'autorité d'autrui le fondement de notre assentiment à l'égard de connaissances rationnelles, alors nous admettons ces connaissances comme simple préjugé. Car c'est de façon anonyme que valent les vérités rationnelles ; il ne s'agit pas alors de demander : qui a dit cela ? mais bien qu'a-t-il dit ? Peu importe si une connaissance a une noble origine ; le penchant à suivre l'autorité des grands hommes n'en est pas moins très répandu tant à cause de la faiblesse des lumières personnelles que par désir d'imiter ce qui nous est présenté comme grand. «
Kant
Pour expliquer ce texte, vous répondrez aux questions suivantes, qui sont destinées principalement à guider votre rédaction. Elles ne sont pas indépendantes les unes des autres et demandent que le texte soit d'abord étudié dans son ensemble.

Au fil de notre commentaire, nous avons vu qu’il y a une distinction à faire sur l’origine de nos connaissances. Alors que pour les matières se fondant sur l’expérience et le témoignage, nous pouvons prendre l’autorité d’autrui pour fondement de notre connaissance, cela nous est impossible pour les connaissances rationnelles. En effet, ces dernières se basant sur la raison et uniquement sur celle-ci, l’autorité d’autrui ne doit en aucun cas influencer notre jugement. C’est pour cela que les vérités rationnelles doivent valoir de manière anonyme, afin qu’elles n’influencent pas notre jugement et que nous arrivions à toujours penser par nous-mêmes

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« comme supérieurs, comme imposants.

Ce terme désigne ceux possédant une forte autorité naturelle, qui porte leurs interlocuteurs ou leurs lecteurs à les respecter etles admirer.

Kant insiste sur ce fait car l'homme préfère faire confiance à celui qu'il admire, qu'il estime, qu'il pense intelligent et cultivé.

Il affirme que « le penchantà suivre l'autorité des grands hommes n'en est pas moins très répandu à cause de la faiblesse des lumières personnelles que par désir d'imiter ce qui nous est présentécomme grand ».

La première cause de cette tendance à se soumettre aux « grands hommes » en bâtissant notre connaissance sur leurs connaissances rationnelles est« la faiblesse des lumières personnelles ».

Par cette métaphore, Kant montre que l'homme n'est que ce qu'il est, qu'il lui est impossible de tout connaître.

Or pour lesconnaissances rationnelles, la culture n'est pas requise, seulement la raison, commune à tous les hommes, est nécessaire.

L'homme se sent généralement inférieur à sessemblables plus cultivés que lui et de fait, il se sent moins enclin à utiliser sa raison ; cela montre déjà une faute de raisonnement.

Ensuite, « le penchant à suivrel'autorité des grands hommes » peut également s'expliquer par le « désir d'imiter ce qui nous est présenté comme grand ».

Le dernier mot « grand » a ici le sensd'universel, de raisonnement implacable, irréfutable.

L'erreur de l'homme est de vouloir suivre, « d'imiter » sans exercer le moindre jugement critique, en croyantaveuglément ce qu'on lui présente comme supérieur à ce qu'il pense.

Il refuse d'ouvrir les yeux, de sortir de sa bulle d'esclave des « grands hommes » qui le place dansune position où il les croit sans discernement.

Il n'arrive pas à faire usage de sa raison, et se refuse d'ouvrir les yeux (« les hommes sont aveugles »)Kant ajoute à cela que « l'autorité de la personne sert, indirectement, à flatter notre vanité ».

En effet, en suivant les traces des grands hommes, l'homme a tendance àconfondre les thèses de l'auteur avec les siennes.

Et n'exerçant pas la moindre pointe de jugement, il se limite à croire aveuglément l'autorité d'autrui en éprouvant dela fierté à adhérer aux thèses des grands.

Par exemple, lorsque je cite Nietzsche, grand penseur du XIXème siècle, je m'identifie à lui et ainsi je me compareindirectement à lui puisque finalement j'estime que nous avons les mêmes idées.

La vanité, c'est le sentiment trop avantageux de soi-même, sentiment qu'éprouvel'homme qui se compare aux grands sans avoir fait usage de sa raison.

Ce faisant, l'homme est victime d'une erreur de raisonnement car au lieu d'accorder de l'intérêt,de l'importance aux idées de Nietzsche, il accorde de l'importance au fait que ses idées sont les mêmes que celles de Nietzsche et il se considère de ce fait comme ungrand penseur et désire être considéré comme tel par ses auditeurs, ses interlocuteurs. Au fil de notre commentaire, nous avons vu qu'il y a une distinction à faire sur l'origine de nos connaissances.

Alors que pour les matières se fondant sur l'expérienceet le témoignage, nous pouvons prendre l'autorité d'autrui pour fondement de notre connaissance, cela nous est impossible pour les connaissances rationnelles.

Eneffet, ces dernières se basant sur la raison et uniquement sur celle-ci, l'autorité d'autrui ne doit en aucun cas influencer notre jugement.

C'est pour cela que les véritésrationnelles doivent valoir de manière anonyme, afin qu'elles n'influencent pas notre jugement et que nous arrivions à toujours penser par nous-mêmes.

Or ce n'est pasparce qu'Einstein affirme ceci ou que la science prétend cela que ce doit être vrai, ce n'est que préjugé.

Certes le préjugé peut être vrai mais c'est tout de même unpréjugé car nous nous fions au jugement et à l'autorité d'autrui alors qu'il serait simple d'en juger par notre propre raison.

C'est ce que Kant nomme dans sa Logique lepréjugé de l'autorité de la personne.

Or, dans les matières relevant des connaissances rationnelles, telles les mathématiques et la philosophie, il ne devrait pas y avoird'autorité plus haute que notre propre compréhension des choses.. »

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