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Évadné de Renée Char (commentaire)

Publié le 03/11/2016

Extrait du document

char

L’été et notre vie étions d’un seul tenant La campagne mangeait la couleur de ta jupe odorante Avidité et contrainte s’étaient réconciliées Le château de Maubec s’enfonçait dans l’argile Bientôt s’effondrerait le roulis de sa lyre.

 

La violence des plantes nous faisait vaciller

 

Un corbeau rameur sombre déviant de l’escadre

 

Sur le muet silex de midi écartelé

 

Accompagnait notre entente aux mouvements tendres

 

La faucille partout devait se reposer

 

Notre rareté commençait un règne

 

(Le vent insomnieux qui nous ride la paupière

 

En tournant chaque nuit la page consentie

 

Veut que chaque part de toi que je retienne

 

Soit étendue à un pays d’âge affamé et de larmier géant)

 

C’était' au début d’adorables années La terre nous aimait un peu je me souviens.

 

René CHAR, Seuls demeurent, 1945

- dont l’histoire se tisse et se lit « en tournant (...) la page », image identique à celle du Roman de la Rose donc allégorie élégiaque chantée à la femme aimée et à ce passé lointain dont se parcourt l’histoire.

 

- La parenthèse constate ces faits et les actualise par un présent subitement répété au milieu de ce poème tout au passé : « ride - veut - retienne - soit étendu »

 

- deux subjonctifs et le verbe « veut » qui précisent et insistent.

 

C’est encore une image qui traduit la qualité de leur amour : il est tendre, mais aussi aérien, comme les « mouvements » de l’oiseau qui « accompagnait [leur] entente. »

 

C’est le vol au déplacement mol des ailes, comparé à celui d’un « rameur » notion aussi de fluidité presque impondérable, qui traduit les << mouvements » d’amour, avec une pudeur éthérée. (Cf. Élévation, Ch. Baudelaire.)

 

Ce laconisme fragmentaire ne correspond-il pas au

 

« ... bon nageur qui se pâme dans l’onde,

 

[... ] sillonn[ant] gaîment l’immensité profonde Avec une indicible et mâle volupté. » ? (Élévation)

 

Amour si parfait qu’il provoque provisoirement un effacement progressif de tout ce qui l’entoure parallèlement à son propre essor :

 

« Le château s’enfonçait. .. »

 

« Bientôt s’effondrerait... »

 

Tout semble (cf Conditionnel) disparaître, sombrer dans l’ivresse éblouie où ils « vacill[ent] », entêtés, emportés, ne tenant plus debout dans :

 

II. La splendeur native du monde.

char

« 1 40 Français, préparation au bac 85 • Il est nécessaire que le commentaire soit composé.

C' est-à-dire qu'il doit présen ter avec ordre un bilan de lec­ ture organisé de façon à do nne r fo rce au jug emen t person­ nel qu'il pré pare et qu 'il justifie.

Voici la méthode de travail proposée : • En évitant : - de séparer fond de forme ; - de paraphraser, i.e.

de répéter, sans analyser, le texte ; - de raconter tout ce que l'on sait sur l'auteur ; - toute digression ; la composition est la suivante : • Introduction ..

- avec situation, si l'on conna ît l'aut eur, mais très brève, et sur le genre littéraire, ou le mouv ement, l'école littéraires si l'on sent comment y replacer le texte, ou sur la tonal ité, la coloration du texte (au cas où l'on ne conna îtrait pas l' auteur) ; - idée générale : phrase de synthèse qui dégage l'essentiel du texte et ne doit à aucun prix se rapprocher d'un rés um é,.

ni se noyer dans les détails ; - valeur formelle de l'en semble, i.e.

simple formule ou quelques qualificatifs (préci sions) et qui peut être glissée au cours de l'idée générale : elle précise clairement la valeur artistique perçue dès 1re lecture ; - présenta tion des thèmes ou centres d'intérêt principaux du texte autour desquels se cons truiront les grandes par­ ties du développement (2, 3, 4 ? Il en faut au moins deux).

• Développement.

-deux parties obligatoirement au moins (ou trois, quatre -ne pas les multiplier abusiv ement) ; - dans chacune, bien regrouper et recomposer en ordre logique : a) l'essentiel du thème ;. »

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