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Est-il vrai qu'on ne peut pas discuter les goûts des autres ?

Publié le 10/12/2009

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Ainsi, s’il peut paraître stérile de discuter de la supériorité d’un goût par rapport à un autre, il est bien légitime de se demander avant toute chose si, oui ou non, le goût s’éduque. « Les goûts et les couleurs ne se discutent pas «, cela veut dire, c’est à chacun pour soi. Du point de vue de l’esthétique, l’agréable est d’un ordre de particularité propre à chacun. Mes goûts, mes attirances, mes répulsions. L’agréable est basé sur la subjectivité, affaires de préférences individuelles. L’agréable est lié à la constitution de chacun, à son conditionnement social, à son histoire personnelle. Mais pouvons-nous réellement prétendre avoir du goût ? Le goût suppose une maturité de jugement esthétique. Prendre l’effet produit comme essence du jugement esthétique, n’est-ce pas manquer l’appréciation esthétique ? Le goût n’est pas affaire de sensualité, ni de sensiblerie ; le goût est affaire de sensibilité.

« esthétiques.

Le mauvais goût est en fait le reflet d'une culture esthétique pas encore développée.

Le bon goût, lui,est le reflet d'un sens esthétique éveillé.

Une personne sui détient ce sens esthétique décèle la beauté d'une forma,sans se soucier des mélanges, ou de l'opinion d'autrui.

Peut-être que s'il n'y a pas de critères objectifs et universelsdu goût, il n'en reste pas moins qu'il y a une différence, subjective certes, mais universelle entre ceux qui ont dugoût et acceptent d'en parler, et ceux qui n'en ont pas et refusent d'en parler.

Ce que l'on peut appeler avoir dugoût serait une disposition innée, une capacité à contempler tout en étant désintéressé, une volonté attentive etpatiente de s'ouvrir et de se rendre disponible au beau sous toutes ces formes.

Alors que le mauvais goût serait latendance à se laisser séduire par les attraits flatteurs et faciles de l'agréable, et de s'en contenter.

Le bon goûtserait alors un sentiment inné, qui ne s'éduque ni se forme.

Il faut donc que l'homme soit capable de gratuité, deliberté, si comme l'affirme Hegel, l'art exclut le désir.

Pour convaincre de son bon goût, il faudrait alors d'abords'assurer que l'on fasse parti de ces personnes à la compréhension et à l'appréciation du goût inné.

Puisque nous avons démontré l'impossibilité de convaincre autrui d'avoir les mêmes goûts que soi, et que cesentiment esthétique était inné, il convient maintenant d'évaluer la légitimité d'un tel vouloir.

En effet, la questionprésuppose que nous avons pour habitude de vouloir à tout prix faire partager notre admiration, bien que noussavons désormais qu'il est impossible de convaincre sur ce sujet.

Mais sommes-nous en droit de le vouloir ? on nepeut pas vouloir imposer sa propre subjectivité à autrui ; ce serait ne pas respecter sa subjectivité, et aliéner saliberté d'Homme, en lui imposant ce que l'on pense.

Très clairement, nous percevons, dans ce cas, le risque majeurde subordination d'autrui.

Si je trouve belle une œuvre d'art, si elle est à mon goût, vouloir qu'elle le soit aussi auxyeux d'un autre, c'est vouloir le satelliser autour de moi, de ms goûts, de mes attirances.

Il apparaît alors illégitimede vouloir convaincre autrui, puisque cela consisterait en l'aliénation de sa liberté, de sa subjectivité.

On ne doit paspriver quelqu'un d sa liberté d'Homme ; c'est agir contre la morale, c'est ne pas respecter autrui.

Or, le respect de lasubjectivité et de la liberté d'autrui se révèle être fondamental.

L'illégitimité d'une telle tentation ne connaîtpourtant aucune contestation : il et de mon devoir de respecter le liberté d'Homme d'autrui.

Ainsi, d'un point de vuemoral cette fois, il est inconcevable de convaincre autrui d'avoir les mêmes goûts que moi, si celui-ci n'en est passpontanément et entièrement persuadé ; se serait lui retirer son essence faite de subjectivité, de sensibilité, dejugement de goût et surtout de liberté, et lui imposer des considérations qui ne sont pas les siennes.

Par respectpour sa personne et sa liberté, je me dois de ne pas aliéner ses sentiments esthétiques.

Il est maintenant possible de répondre à la problématique.

Nous ne sommes pas en mesure de convaincre autruid'avoir les mêmes goûts que soi.

Les goûts requérant une mise en action immédiate et spontanée de la sensibilité,celle-ci différant d'un individu à l'autre.

Chaque individu n'est pas doté de mêmes capacités d'interprétations : le bongoût étant inné, nous n'avons la même finesse.

De surcroît, d'un point de vue moral, un tel vouloir de persuasions'avère illégitime et non conforme à la morale.

Finalement, les goûts ne s'imposent pas, mais peuvent être le sujetd'une conversation, en ce que rien empêche à deux personnes d'échanger leur point de vue, sans pour cela que l'und'eux se sentent à un moment convaincu par les propos de l'autre.

Cette discussion n'aurait alors aucun impact etaucune utilité directe, si ce n'est celle d'échanger des propos, et de connaître la sensibilité de l'autre.

En effet, ilreste tout à fait possible de discuter des goûts, dans le sens de « parler, converser ».

L'idée qu'on ne peut pasdiscuter des goûts s'avère alors fausse, même si une telle discussion serait vaine, puisque nous avons démontré qu'ilserait impossible de convaincre autrui que nos goûts sont les bons, et que les siens sont mauvais.

Commentaire du professeur : L'intro gagnerait à développer les 2 bonnes idées de départ : le dicton, et l'envie de faire partager ses goûts et préférences.

De plus, elle manque de définitions : aucun des 3 termes centraux n'y sont précisément définis.

L'énoncé du problème et très recevable.

Continuez dans cette voie. Problème de méthode : il faut distinguer des sous parties, à commencer par les paragraphes (un seul paragraphe pour une partie). »

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