Devoir de Philosophie

Est-il suffisant de suivre la morale établie pour être moral ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

morale
            ● C?est ce que met en évidence Hannah Arendt dans Eichmann à Jérusalem. Elle analyse l?attitude du nazi Eichmann lors de son procès à Jérusalem, et montre la bonne conscience avec laquelle il appliquait la loi du 3ème Reich. Cet homme était d?autant plus dangereux qu?il était convaincu d?être le défenseur d?une cause absolument morale, et d?être lui-même moral. En effet, en considérant que l?obéissance au Führer était un devoir, il s?ensuivait qu?il fallait suivre tous ces ordres, et qu?y désobéir serait immoral.             ● Si suivre en apparence la morale établie ne suffit pas, y obéir totalement n?est pas non plus suffisant pour être moral.   III/ Etre moral nécessite une autonomie de la pensée et un sens critique :                 Depuis le début, nous cherchons à savoir de quelle manière suivre la morale pour être moral : faut-il simplement suivre en apparence ses principes, ou faut-il aller plus loin. Mais nous n?avons pas encore remis en cause la morale établie elle-même, ni cherché s?il existait d?autres moyens permettant de guider l?action.             ● Ce qui pose problème chez Kant, est le fait qu?il ne prend pas du tout en compte la fin de ses actions. Autrement dit, le point de vue kantien est déontologique, parce qu?il se conçoit indépendamment de toute conséquence qui pourrait résulter l?action. Or, être moral consiste non seulement à agir selon certaines règles mais il ne faut pas oublier que la moralité d?une action est jugée en fonction de son résultat, de sa réception.
morale

« bonne à suivre.

Imaginons ainsi qu'un ami poursuivi par des brigands vienne se réfugier chez moi, et que cesbrigands viennent frapper à ma porte.

Ils me demandent si mon ami est là, et si je suis l'impératif catégorique –c'est-à-dire si je suis parfaitement moral, je ne dois pas mentir, et je dois donc dénoncer mon ami.

Dans ce cas, ilsemble évident que mentir soit plus approprié, et que agir par pur respect du devoir ne conduise pas à une actionbonne, mais plutôt à l'inverse.

● C'est ce que met en évidence Hannah Arendt dans Eichmann à Jérusalem.

Elle analyse l'attitude du naziEichmann lors de son procès à Jérusalem, et montre la bonne conscience avec laquelle il appliquait la loi du 3 ème Reich.

Cet homme était d'autant plus dangereux qu'il était convaincu d'être le défenseur d'une cause absolumentmorale, et d'être lui-même moral.

En effet, en considérant que l'obéissance au Führer était un devoir, il s'ensuivaitqu'il fallait suivre tous ces ordres, et qu'y désobéir serait immoral.

● Si suivre en apparence la morale établie ne suffit pas, y obéir totalement n'est pas non plus suffisantpour être moral.

SUPPLEMENT: A Constant qui affirme un droit naturel de mentir par humanité, Kant répond que la véracité dans des déclarations qu'on ne peut éviter « est un devoir formel de l'homme à l'égard de chacun, quelle que soit l'importance du dommage qui peut en résulter pour lui ou pour un autre » (« Sur un prétendu droit de mentir »).

L'homme qui ment fait en sorte qu'aucune déclaration n'ait de crédit.

Ainsi il porte atteinte à la finalité interne de communicabilité et fait perdre à tous les droits, qui sont fondés sur des contrats, leur force.

Même si lemensonge ne nuit pas à un homme particulier, il nuit à l'humanité en général.

A quoi il faut ajouter qu'on ne peut jamais prévoir lesconséquences de ses actes. Supposons, par exemple, que mon ami, voyant les assassins diriger leurs pas vers la maison, décide de s'enfuir à mon insu.

En affirmant qu'il est sorti alors que je le crois à l'intérieur de la maison, j'exprime le contraire de ce que je pense, mais je dis la vérité ce quiest.

Mon mensonge « bienveillant » peut ainsi mettre les assassins sur les traces de mon ami et être cause de sa mort.

Mais suis-je vraiment responsable ? le meurtre de cet homme n'est-il pas la faute des meurtriers ? Le fait que l'accomplissement d'un devoir enentraîne des conséquences désastreuses n'est-il pas imputable à quelqu'un d'autre ? Le « conséquentialiste » objectera qu'on ne peut pas toujours rester « les mains propres », qu'il y a des circonstances extraordinaires où nous sommes certains que le respect d'une exigence « déontologique » aurait de graves conséquences.

On peut admettre cette objection et soutenir qu'en pareil cas nous pouvons être forcés à agir autrement que mus par cette exigence.

Mais faut-ilpour autant accorder une valeur morale à un tel acte ? autrement dit, peut-on affirmer qu'il peut être moral de mentir, voire de tuer , Si jetue un homme pour en sauver dix, puis-je pour autant affirmer que le meurtre peut avoir une valeur morale ? N'aurais-je pas, en pareil cas,conscience d'avoir transgressé la loi morale ? N'éprouverais-je pas quelque part du remords, en me demandant, par exemple, si je n'auraispas pu éviter un tel acte ? car, au fond, ne faut-il pas reconnaître, avec Kant , que toute morale qui prétend justifier les moyens au nom des fins, en vient à anéantie ce qui, dans ces fins, peut justifier les moyens ? le devoir reste le devoir . III/ Etre moral nécessite une autonomie de la pensée et un sens critique : Depuis le début, nous cherchons à savoir de quelle manière suivre la morale pour être moral : faut-ilsimplement suivre en apparence ses principes, ou faut-il aller plus loin.

Mais nous n'avons pas encore remis en causela morale établie elle-même, ni cherché s'il existait d'autres moyens permettant de guider l'action.

● Ce qui pose problème chez Kant, est le fait qu'il ne prend pas du tout en compte la fin de ses actions.Autrement dit, le point de vue kantien est déontologique, parce qu'il se conçoit indépendamment de touteconséquence qui pourrait résulter l'action.

Or, être moral consiste non seulement à agir selon certaines règles mais ilne faut pas oublier que la moralité d'une action est jugée en fonction de son résultat, de sa réception.

Autrementdit, un individu ne pourra être qualifié de moral que si son action est perçue comme telle ; il faudrait donc mettrel'accent sur les buts et les finalités d'une décision ou d'une action. ● Dans cette optique, un individu n'est moral qu'en raison des conséquences de ses actes.

C'est ce qu'explique Paul Ricoeur lorsqu'il met en évidence l'existence des « conflits de devoirs » que la loi morale suscite etqu'elle est impuissante à résoudre.

Selon lui, il faut alors se tourner vers « l'agir éthique ».

Ricoeur définit l'éthiqued'un point de vue téléologique : le bien réside dans une fin visée comme ce qui est digne d'estime.

« C'est parconvention que je réserverai le terme d' « éthique » pour la visée d'une vie accomplie sous le signe des actionsestimées bonnes, et celui de « morale » pour le côté obligatoire, marqué par des normes, des obligations, desinterdictions caractérisées à la fois par une exigence d'universalité et par un effet de contrainte.

» ● Etre moral consiste donc à rendre en compte les fins de nos actions, et non pas à se contenter de suivre quelques principes édictés par le code social.

Etre moral, c'est donc non seulement prendre en compte le devoir etla loi morale, mais c'est aussi aller plus loin que ce plan théorique pour voir le réel dans lequel l'action va s'insérer, etfaire en sorte que l'action soit effectivement bonne.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles