En quel sens peut-on dire que "Le mieux est l'ennemi du bien" ?
Publié le 17/01/2004
Extrait du document
Le mieux est
l'ennemi du bien en tant qu'il n'a pas de fin, et ne peut être un véritable
principe d'action. Le mieux est trompeur car il porte alors l'homme vers le
vice, en le poussant à vouloir toujours plus et à sombrer dans le cercle vicieux
du désir insatiable.
En effet, pour Aristote, ce qui motive l'homme à agir, c'est la gloire, la
richesse, ou le plaisir. L'homme est naturellement porté à rechercher ces
qualités, et ce désir devient un vice lorsqu'il tourne à l'obsession
incontrôlable et prend des proportions démesurées, parce que l'homme cherche
toujours mieux, et n'est pas parvenu à s'arrêter au juste milieu, qui est la
vertu, et donc l'action qui vise le bien. L'idée de mieux entraîne l'excès, et
l'excès seul en lui-même est un vice, pour Aristote et quand bien même un homme
ne ferait de mal à personne en recherchant la gloire, l'argent ou le plaisir, le
penchant pour ces vices suffit à le condamner. Pour Aristote, il est indéniable
qu'il existe un certain type d'hommes qui veulent le mal, ce sont les hommes
vicieux, qui se vautrent dans le vice sans autre conscience morale, en se
laissant emporter par leurs passions et n'écoutant qu'elles, tandis que se
trouve à l'opposé l'homme vertueux, qui reste droit et tempéré, capable de juger
du juste milieu, et qui par sa conduite seule témoigne d'une volonté à vouloir
le bien. Dans cette acception de la nature dualiste de l'homme, où le mal se
définit par opposition au bien, le vice apparaît comme une faiblesse de la
volonté humaine qui se laisse emporter par ses passions qui l'invitent à vouloir
toujours mieux, et ne parvient à se contraindre et à se résigner à une conduite
vertueuse.
3ème partie : Le désir de mieux est une
inclination sensible et non pas un acte moral véritable.
-
Pour Kant (Fondation de la métaphysique des moeurs), seul le devoir moral
nous porte vers le bien véritable. Par conséquent, si le désir de « mieux » peut
nous porter à une conduite vertueuse et conforme au devoir, cette conduite ne
sera jamais acte moral véritable, et en tant qu'inclination sensible, elle
risque de s'accompagner d'autres penchants tout à fait mauvais, telle que
l'ambition par exemple (quand bien même elle revêt une apparence morale).
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