électronique, musique 1 PRÉSENTATION électronique, musique, musique réalisée à l'aide d'instruments électroniques.

« 3 LES INSTRUMENTS DE MUSIQUE ÉLECTRONIQUE 3. 1 Le synthétiseur Le Telharmonium et le Theremin sont inventés au début du xx e siècle.

Il s’agit d’instruments primitifs et difficiles à utiliser.

Les synthétiseurs et les instruments électroniques à amplification, d’un usage aisé, se développent dans les années 1960. L’ordinateur RCA est l’un des premiers synthétiseurs électroniques, soit un appareil contenant toutes les ressources nécessaires pour créer et modifier des sons de manière électronique.

Dans les années 1960, Robert Moog (né en 1934), Don Buchla et les fabricants britanniques EMS fabriquent des synthétiseurs commandés par tension électrique, qui permettent de varier la tonalité ou le volume, et de créer, filtrer et modifier des sons électroniques.

Des synthétiseurs offrant une série de sons et d’effets apparaissent et leur usage s’accroît rapidement (indicatifs d’émissions de télévision, musiques de film de science-fiction, etc.).

Aujourd’hui, les synthétiseurs sont capables d’imiter pratiquement tous les sons et de créer des couleurs ou des timbres entièrement nouveaux. 3. 2 Des instruments personnalisés Les nouveaux instruments de musique électronique des années 1960 contribuent à l’expansion de la musique électronique vivante, où la création et la manipulation des sons s’effectuent en temps réel (c’est-à-dire sans décalage sensible).

Les compositeurs créent également de la musique électronique directe au moyen de matériel qu’ils personnalisent eux-mêmes.

Solo de Stockhausen (1966), par exemple, utilise un système de décalage de bande complexe dont l’exécution nécessite quatre assistants ; dans les années 1960, de nombreux ensembles de musique électronique interprètent et improvisent une musique de nature « théâtrale ». Récemment, la révolution technologique a également donné naissance à un grand nombre d’instruments électroniques et de programmes informatiques conçus pour l’exécution en concert.

Le compositeur et créateur d’instruments Michel Waisvisz, originaire des studios STEIM aux Pays-Bas, a ainsi inventé plusieurs instruments dont The Hands, grâce auquel le mouvement des mains de l’interprète dans l’espace peut déclencher des sons complexes.

Le compositeur-interprète américain George Lewis combine des improvisations au trombone avec des programmes personnalisés de composition informatique en temps réel.

Un système de traitement de signal développé par l’IRCAM permet une manipulation en temps réel extrêmement perfectionnée des sons instrumentaux et synthétiques. 3. 3 L’intrusion du synthétiseur dans la musique rock Depuis les années 1960, le développement du synthétiseur et de la guitare électrique a également eu un immense impact sur la musique rock : les avancées techniques sont en effet adoptées avec enthousiasme par des groupes comme Pink Floyd ou King Crimson , à l’origine d’un instrument précurseur du synthétiseur, le mélotron. Utilisé initialement, notamment dans le rock progressif , comme palliatif permettant de reproduire des sons d’autres instruments, le synthétiseur devient dans les années 1970 un instrument à part entière avec Soft Machine, Suicide et surtout le groupe allemand Kraftwerk, dont de nombreux groupes issus de la scène new wave électronique et des formations contemporaines revendiquent l’héritage.

Quelques tentatives de musique électronique pure ont lieu dans les années 1970, notamment de la part de Lou Reed avec Metal Machine Music (1975) , mais il s’agit plus d’une expérimentation bruitiste que d’une œuvre aboutie.

Le synthétiseur connaît un grand essor dans la musique « planante » allemande, avec notamment Tangerine Dream ou Klaus Schulze .

C’est dans cette veine que s’inscrivent le Français Jean-Michel Jarre ou la musique new age. 3. 4 Où l’ordinateur devient un instrument de musique Dans les années 1980 est mise au point une nouvelle méthode de travail avec la musique électronique : l’interface numérique pour instrument de musique MIDI.

Ce procédé n’est pas un instrument de musique en soi, mais un moyen permettant au synthétiseur, par exemple, de communiquer avec un autre au moyen d’instructions numériques.

Ainsi, en utilisant l’interface MIDI, l’interprète peut faire en sorte que plusieurs synthétiseurs différents répondent lorsqu’il joue sur un clavier unique faisant office de synthétiseur.

La technologie informatique a également donné naissance à l’échantillonneur de clavier (keyboard sampler), instrument électronique pouvant enregistrer numériquement (échantillonner) des sons puis les jouer sur un clavier semblable au piano.

Aujourd’hui, l’utilisation de la technologie dans la musique pop et rock s’est tellement étendue que, dans une large mesure, la nature des instruments de musique électronique est directement déterminée par les besoins de l’industrie du rock. 4 TECHNIQUES DE SYNTHÈSE ET DE TRAITEMENT DU SON Les différentes techniques employées pour créer de la musique électronique peuvent être classées en deux catégories : création de nouveaux sons d’une part, modification ou transformation de sons enregistrés d’autre part.

Les oscillateurs commandés par des filtres et par tension électrique sont aujourd’hui remplacés par des ordinateurs.

La création de sons entièrement nouveaux par superposition, ou mixage de sons purement sinusoïdaux, est appelée synthèse additive , tandis que la manipulation des sons, ou filtrage, est appelée synthèse soustractive .

Le compositeur français Jean-Claude Risset a conçu et utilisé de nombreux nouveaux timbres de synthèse dans des compositions comme Mutations I (1979) ; le compositeur américain Charles Dodge a quant à lui fait appel à la synthèse soustractive pour élargir les effets dans Cascando (1983).

La modulation de fréquence (FM), employée pour la première fois par le compositeur américain John Chowning dans les années 1970, a permis de créer des sons synthétiques complexes.

Sa pièce pour bande Stria (1976) se compose de nombreux timbres FM mixés.

L’utilisation de divers filtres autorise l’accentuation des hauteurs ou des harmoniques spécifiques et des techniques comme la synthèse vocale électronique, ou codage prédictif linéaire, étirent la durée des sons, ou bien, de les abaisser ou de les élever ; la composition Six Fantasies on A Poem by Thomas Campion (1979) de Paul Lansky est une œuvre pionnière en la matière.

De plus, les techniques de réverbération ajoutent des effets d’écho ou des halos de réflexion dans les sons enregistrés ou synthétiques, tandis que les techniques de simulation ambiante reproduisent la nature acoustique de grandes salles de concert, par exemple.

Les compositeurs de musique électronique font largement appel à toutes ces techniques, seules ou combinées. 5 MUSIQUE ASSISTÉE PAR ORDINATEUR ET MUSIQUE ÉLECTROACOUSTIQUE La musique composée sur ordinateur se caractérise par l’utilisation de la technologie numérique.

Tandis que la musique créée par montage de bande magnétique fait usage d’appareils d’enregistrement analogiques, les ordinateurs numérisent les informations, c’est-à-dire qu’ils les stockent sous forme de nombres pouvant être manipulés par des procédés mathématiques au moyen de programmes informatiques.

Depuis les années 1960, les termes de musique électroacoustique et de musique assistée par ordinateur font souvent respectivement référence à la musique analogique et numérique (digitale).

Aujourd’hui, ces termes sont pratiquement devenus interchangeables dans la mesure où presque toute la musique électronique utilise des. »