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Drieu la Rochelle, Pierre - écrivain.

Publié le 30/04/2013

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Drieu la Rochelle, Pierre - écrivain. 1 PRÉSENTATION Drieu la Rochelle, Pierre (1893-1945), écrivain français dont l'oeuvre reflète à la fois un profond pessimisme et une fascination pour l'ordre. 2 « LA GUERRE AUJOURD'HUI, C'EST D'ÊTRE COUCHÉ, VAUTRÉ, APLATI « Né à Paris, Pierre Drieu la Rochelle fait ses études à l'École libre des sciences politiques de Paris. La lecture de Rudyard Kipling, de Maurice Barrès, et plus encore, de Friedrich Nietzsche, qu'il découvre à 14 ans, le marque profondément et il en garde une soif d'accomplissement par l'héroïsme. Mobilisé en août 1914, il participe aux batailles de Charleroi et de Verdun. Blessé à deux reprises, hospitalisé, il est déçu par son expérience de la guerre. Il voit son espoir viril d'une « grande action « totalement ruiné : lui qui aspirait à être un « chef, un homme libre qui commande « se retrouve « veau marqué entre dix millions de veaux et de boeufs «. C'est la découverte de cette immense duperie qu'il raconte en 1934 dans la Comédie de Charleroi, recueil de nouvelles que l'on tient pour son chef-d'oeuvre. Il a toutefois éprouvé de manière intense la fraternité des tranchées, qu'il estime plus forte que l'antagonisme des belligérants, comme en témoignent ses poèmes écrits au lendemain de sa démobilisation (Interrogations, 1917). De la guerre, il retire enfin une nostalgie de l'ordre et l'obsession de la décadence française : la démocratie, en laissant l'initiative au plus grand nombre, a conduit à l'avilissement des vieilles sociétés raffinées ( Mesure de la France, 1924). Ses romans, où l'on fait difficilement la part du témoignage et de la fiction (notamment à cause d'une tendance masochiste à dénoncer chez ses personnages les traits les moins reluisants de son propre caractère), mettent en scène une bourgeoisie veule, désabusée et débauchée, à l'image de sa propre famille et de lui-même. L'Homme couvert de femmes (1925), Drôle de voyage (1933), Rêveuse Bourgeoisie (1937) -- évocation du déchirement de ses parents, de l'adultère au quotidien et des disputes sordides attisées par les problèmes d'argent, sans doute à l'origine de son désenchantement -- et surtout Gilles (1939, son roman le plus autobiographique) font de Pierre Drieu la Rochelle le témoin lucide du malaise de sa génération. 3 « JE NE SUIS PAS QU'UN FRANÇAIS, JE SUIS UN EUROPÉEN « À la recherche de lui-même, mais impuissant à vaincre son dilettantisme (l'argent, les voitures et les comtesses le reprennent sans cesse au piège de l'illusion) et souffrant de ses contradictions, il se mêle à de nombreux mouvements de l'entre-deuxguerres. Il rencontre Louis Aragon, André Breton et Paul Éluard, collabore à la revue Littérature, mais ne va pourtant pas jusqu'à intégrer le groupe surréaliste. La publication dans la Nouvelle Revue française d'un article intitulé « la Véritable erreur des surréalistes « (1925), dans lequel il reproche notamment aux surréalistes leurs prises de positions politiques, l'éloigne définitivement du mouvement. Le 6 février 1934, à la suite des affrontements sanglants entre ligues d'extrême droite et gardes mobiles, il déclare ouvertement son ralliement à l'idéologie fasciste. Il milite dès lors pour un fascisme à la française, rassemblant extrémistes politiques de gauche et de droite, prélude à un mouvement de fédération européenne. Il publie alors Socialisme fasciste (1934). En 1936, il rejoint le Parti populaire français (PPF) de l'ancien communiste Jacques Doriot, capable selon lui de réaliser cette union entre nationalisme et socialisme. Il quitte le PPF en 1939, déçu par Doriot. Désormais convaincu qu'« il faut bien faire les États-Unis d'Europe par la violence «, il voit dans la Seconde Guerre mondiale et l'hégémonie allemande l'occasion de construire une Europe nouvelle (le Jeune Européen, 1927). Il s'engage avec enthousiasme en 1940 dans la politique de collaboration avec le régime nazi (voir ses Notes pour comprendre le siècle, 1941) et prend la direction de la Nouvelle Revue française, qui cesse de paraître en 1943. Pourtant, après quelques années, la politique pétainiste et « l'incapacité révolutionnaire de l'Allemagne « l'inquiètent. Son rêve d'un « internationalisme européen « prend fin avec la défaite nazie. La déception fait alors place au dégoût, y compris celui de sa propre conduite. Contraint de se cacher à la Libération malgré la protection d'amis fidèles comme André Malraux, il s'empoisonne en 1945 sans chercher à se justifier, au terme d'une vie très tôt marquée par la tentation de la mort : il évoque d'ailleurs dans son Récit secret (posthume, 1951) sa première tentative de suicide à l'âge de sept ans. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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