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Donner une Définition de la Poésie.

Publié le 18/02/2012

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On ne saurait définir la poésie avec la même rigueur de précision que le triangle, la pyramide ou la parabole, et cela pour deux raisons. La première se tire de la nature de la poésie. Un jour on demandait à Musset : « Qu'est-ce que la Poésie? « Il répondit par cet impromptu devenu fameux : ...

« et, comme cette creation est d'ordre esthetique, le goat.

Le talent, predis- position, inclination naturelle, qui facilite la tache et permet de se distin- guer, voire d'exceller; qui fait aussitot dire au lecteur :« Tiens! voila qui est neuf, qui est finement note, qui tranche sur les banalites courantes, qui vaut la peine qu'on s'y arrete, qui plait par son originalite et sa beaute vraie.

» Le genie qui s'impose, qui force l'admiration, don transcendant qui s'affirme dans un mot, un cri, qui coule, serein et puissant, comme un fleuve majestueux, ou se precipite a in maniere d'un torrent, ou jaillit, incompressible, telle la lave d'un volcan.

Le goat, qui ne marche pas neces- sairement de pair avec le genie, mais qui accompagne toujours le talent : sorte d'instinct qui discerne promptement et sfirement, a la maniere du sens dont le siege est dans notre bouche.

La poesie, outre ces dons, inegalement repartis parmi les pokes, exige un developpement particulier de deux puissances creatrices :l'imagination et la sensibilite que l'on a nommees les « facultes poetiques ».

L'intelligence seule, meme doublee d'une patience laborieuse, est insuffisante a produire la poesie pure.

L'image est essentielle a la poesie.

Le poke ideal n'est pas, selon nous, celui qui 1 ne pense que par images » :it doit etre capable de mener logiquement sa pensee, de la diriger vers son but par des voies ra- tionnelles; it manque quelque chose au rimeur qui entasse des images etranges, inattendues sur une pensee indigente.

Mais toute pensee juste, illustree par l'apparition soudaine d'une comparaison empruntee au monde exterieur, prend un relief, une vie que jamais ne possederent les plus su- blimes abstractions.

La sensibilite, elle, communique a la poesie ce fremis- sement interieur, ce pouvoir de sympathie sans lesquels on n'est qu'un rimeur, un versificateur : Pour me tirer des pleurs, it faut que vous pleuriez. L'art ne fait que des vers, le cceur seal est poete. Ces deux facultes, portees a un degre superieur, font qu'a certains prosa- teurs : un Pascal, un Bossuet, un Rousseau, un Chateaubriand, nous (Meer- nons spontanement le titre des pokes, tandis que nous le refusons a un Malherbe, a un Chapelain, a un Deli lle. * * Et quel but, quelle fin, se propose la Poesie, fruit exquis de ces dons multiples? Il y a lieu de distinguer son but immediat et sa fin lointaine.

Son but direct, c'est le Beau, cette sorte de beaute, que Pascal nommait « beau* poetique », si etheree, si immaterielle, que ce poke majeur qui ne l'entrevoyait, semble-t-il, qu'a travers les productions contemporaines des Voiture, des Benserade et autres piliers de salons - s'efforce en vain d'en discerner les caracteres fonciers.

Ce 1 beau poetique » se distingue du « beau litteraire » dont il emane pourtant.

Il s'en differencie par ce « je ne sais quoi » de « divin » - comme disait Boileau -, par cette « in- fluence secrete », ce charme mysterieux et irresistible qui est sa marque a lui.

Tous ne sant d'ailleurs pas aptes a le reconnaitre la on il est, et croient parfois le decouvrir ou it n'est pas.

Il faut déjà porter en soi une certaine poesie pour etre sensible au « beau poetique ».

Et cette beaute, la poesie ne la tree pas pour le seul plaisir, uniquement pour sa propre satisfaction.

Rares, introuvables, pent -on dire, sont les vrais pokes qui gardent jalousement leurs oeuvres dans leur cassette, ne les montrent a aucun de leurs proches et de leurs amis et les detruisent avant leur mort.

C'est pour enchanter les imaginations, emouvoir les coeurs, pro- voquer une intime sympathie, se mettre en communication avec une elite humaine, que le poke traduit ses roves, ses meditations, ses experiences en la « langue des dieux ».

Mieux; pour etre tout a fait digne de son nom et de sa mission, il se propose - fin lointaine que tons n'atteignent pas - d'eclairer, d'elever, d'ameliorer ses semblables, de porter le calme ou regne le trouble, de substituer an moi egoiste un moi elargi par la pitie, et la fra- ternite. Quelle matiere exploitera le Poke pour parvenir a ses fins, pour mettre ses dons en pleine valeur? On peut la definir en cette breve formule : le Vrai, pris dans la Nature. et, comme cette création est d'ordre esthétique, le goût.

Le talent, prédis­ position, inclination naturelle, qui facilite la tâche et permet de se distin­ guer, voire d'exceller; qui fait aussitôt dire au lecteur : « Tiens! voilà qui est neuf, qui est finement noté, qui tranche sur les banalités courantes, qui vaut la peine qu'on s'y arrête, qui plaît par son originalité et sa beauté vraie. » Le génie qui s'impose, qui force l'admiration, don transcendant qui s'affirme dans un mot, un cri, qui coule, serein et puissant, comme un fleuve majestueux, ou se précipite à la manière d'un torrent, ou jaillit, incompressible, telle la lave d'un volcan. Le goût, qui ne marche pas néces­ sairement de pair avec le génie, mais qui accompagne toujours le talent : sorte d'instinct qui discerne promptement et sûrement, à la manière du sens dont le siège est dans notre bouche.

La poésie, outre ces dons, inégalement répartis parmi les poètes, exige un développement particulier de deux puissances créatrices : l'imagination et la sensibilité que l'on a nommées les « facultés poétiques ». L'intelligence seule, même doublée d'une patience laborieuse, est insuffisante à produire la poésie pure.

L'image est essentielle à la poésie.

Le poète idéal n'est pas, selon nous, celui qui « ne pense que par images » : il doit être capable de mener logiquement sa pensée, de la diriger vers son but par des voies ra­ tionnelles; il manque quelque chose au rimeur qui entasse des images étranges, inattendues sur une pensée indigente.

Mais toute pensée juste, illustrée par l'apparition soudaine d'une comparaison empruntée au monde extérieur, prend un relief, une vie que jamais ne possédèrent les plus su­ blimes abstractions. La sensibilité, elle, communique à la poésie ce frémis­ sement intérieur, ce pouvoir de sympathie sans lesquels on n'est qu'un rimeur, un versificateur : Pour me tirer des pleurs, il faut que vous pleuriez.

...

L'art ne fait que des vers, le cœur seul est poète.

Ces deux facultés, portées à un degré supérieur, font qu'à certains prosa­ teurs : un Pascal, un Bossuet, un Rousseau, un Chateaubriand, nous décer­ nons spontanément le titre des poètes, tandis que nous le refusons à un Malherbe, à un Chapelain, à un Delille.

Et quel but, quelle fin, se propose la Poésie, fruit exquis de ces dons multiples? Il y a lieu de distinguer son but immédiat et sa fin lointaine.

Son but direct, c'est le Beau, cette sorte de beauté, que Pascal nommait « beauté poétique », si éthérée, si immatérielle, que ce poète majeur qui rie l'entrevoyait, semble-t-il, qu'à travers les productions contemporaines des Voiture, des Benserade et autres piliers de salons — s'efforce en vain d'en discerner les caractères fonciers. Ce « beau poétique » se distingue du « beau littéraire » dont il émane pourtant. Il s'en différencie par ce « je ne sais quoi » de « divin » — comme disait Boileau —, par cette « in­ fluence secrète », ce charme mystérieux et irrésistible qui est sa marque à lui. Tous ne sont d'ailleurs pas aptes à le reconnaître là où il est, et croient parfois le découvrir où il n'est pas.

Il faut déjà porter en soi une certaine poésie pour être sensible au « beau poétique ».

Et cette beauté, la poésie ne la crée pas pour le seul plaisir, uniquement pour sa propre satisfaction. Rares, introuvables, peut-on dire, sont les vrais poètes qui gardent jalousement leurs œuvres dans leur cassette, ne les montrent à aucun de leurs proches et de leurs amis et les détruisent avant leur mort.

C'est pour enchanter les imaginations, émouvoir les cœurs, pro­ voquer une intime sympathie, se mettre en communication avec une élite humaine, que le poète traduit ses rêves, ses méditations, ses expériences en la « langue des dieux ». Mieux; pour être tout à fait digne de son nom et de sa mission, il se propose — fin lointaine que tous n'atteignent pas — d'éclairer, d'élever, d'améliorer ses semblables, de porter le calme où règne le trouble, de substituer au moi égoïste un moi élargi par la pitié, et la fra­ ternité.

Quelle matière exploitera le Poète pour parvenir à ses fins, pour mettre ses dons en pleine valeur? On peut la définir en cette brève formule : le Vrai, pris dans la Nature.. »

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