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Don Quichotte Chapitre XX (commentaire)

Publié le 19/09/2011

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Ici, nous retrouvons un comique total mêlant comique de situation à la limite du farcesque, quiproquos et parodie. En effet, par quiproquo, nous entendons « malentendu faisant prendre une personne, une chose pour une autre «. Ce phénomène se produit lorsque don Quichotte converse avec les galériens sur les raisons de leurs condamnations : « Monsieur, celui-ci est là comme vous voyez, en qualité de serin de Canarie, c’est-à-dire de musicien et chantre. – Et comment cela ? reprit don Quichotte ; va-t-on aussi aux galères pour être musicien et chantre ? – Oui, monsieur, répondit le forçat, car il n’y a rien de pire que de chanter dans la géhenne. – Au contraire, j’ai ouï dire, dit don Quichotte, que chante ses maux enchante.

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« picaresque, car comment finir une œuvre si on est mort ? « -Est-il si bon ? demanda don Quichotte.

– Oui, il est sibon, répondit Ginès, que c’est mauvaise affaire pour Lazarille de Tormes et pour tous ceux qui se sont écrits ous’écriront dans le genre.

Ce que je peux vous dire est qu’il traite de vérités et de si belles vérités et si plaisantesqu’il n’y a mensonges qui leur puissent être comparés.

– Et comment s’intitule le livre ? demande don Quichotte.

–LaVie de Ginès de Passamont, répondit l’autre.

- Est-il achevé ? demanda don Quichotte.

– Comment peut-il êtreachevé, répondit-il, si ma vie ne l’est pas encore ? Ce qui en est écrit est depuis ma naissance jusqu’à cettedernière fois que l’on m’envoya aux galères » (p.249).

Il y a allusion au Guzmán de Alfarache qui prend ici unetournure plus aiguisée ainsi la futilité montre l’ironie de Cervantès concernant Aleman.

D’ailleurs, plus Ginès se faitdes éloges plus il se discrédite de toutes ses « belles vérités » qu’il cite.

Ginès de Passamont ne racontera pas sonhistoire, il reste en retrait par rapport aux autres et c’est en quelque sorte une invitation à la lecture de sonouvrage, qui est décrit par le gardien : « lui-même a écrit son histoire le mieux du monde ».

Il y a également lesquestions de la publication (p.249) « il a laissé le livre en prison en gage pour deux cents réaux…j’ai bien espérancede le dégager pour deux cents écus » et du pseudonyme qui sont nommées.

« Ginésillo de Parapilla » (p.248) quinous laisse le doute de son vrai nom, tout comme don Quichotte.

Mais cela peut-être un surnom donné parCervantès par affection envers le galérien.

De plus, Ginès peut nous rappeler Cervantès, car il a écrit son œuvre enprison tout comme lui.

En effet, il a fait deux séjours en prison et c’est lors de son deuxième séjour en 1594 qu’il vaécrire les premières lignes des aventures de don Quichotte.

C’est un chapitre très symbolique, car Cervantès aimeles galériens et il sait ce qu’est être prisonnier, il va donc libérer ses amis qui sont, il ne faut pas l’oublier, forçats etfourbes.

Don Quichotte, lit aussi le monde et n’y voit que des choses fantasques.

Ici, ce n’est pas le cas, il liteffectivement le monde en cherchant une aventure rappelant les romans de chevalerie.

Sa folie est ici originale etdétonne de son « autre » folie qui domine largement dans l’œuvre.c)…menant vers une « autre folie » originale et humaine.Effectivement, don Quichotte brûle d’une possible fièvre, celle de la folie qui est ici relativement humaine.

Il ne vapas avoir de vision, les enchanteurs, les sorciers, les chevaliers, vont être éradiqués le temps de quelques lignes(car à la fin du chapitre, le chevalier don Quichotte va refaire son apparition en délivrant les forçats).

Il va bien voirdes personnes enchaînées, mais ne va pas comprendre la situation.

Il est naïf et il ne va pas se douter que ce sontdes forçats et qu’ils vont purger leurs peines.

« Comment forçats ? » (p.243).

Le chevalier errant, après avoirécouté et approuvé les dires de Sancho qui est montré comme la raison, va dialoguer avec les galériens.

En effet,Sancho est représenté tout au long de l’œuvre comme la Raison essayant de faire obstacle à la Folie, « Prenezgarde, monsieur, dit Sancho, que la justice, qui est le roi même, ne fait force ni injure à telles gens, mais qu’elle leschâtie pour leurs délits » (p.243).

D’ailleurs, dans le chapitre XXIII, après que les galériens aient gourmandé etdépouillé don Quichotte et Sancho, le chevalier errant va entretenir un discours fort terre à terre : « J’ai toujoursouï dire, Sancho, que faire du bien à des vilains, c’est jeter de l’eau en la mer ; si j’eusse cru ce que tu m’as dit,j’eusse évité ce déplaisir, mais c’est fait ; patience et soyons sage dorénavant » (p.254).

Ici, nous voyonsnettement la volonté du chevalier de faire et de refaire le monde.

Car ce-dernier, est idéologiquement en marge dela société et ne veux point voir la réalité, même quand il s’y confronte de plein fouet.

Dans ce chapitre, il est entreréalité et folie.

D’ailleurs nous pouvons faire référence au tome II de don Quichotte, quand le chevalier va retrouverGinès de Passamont qui est marionnettiste et l’hidalgo va confondre les marionnettes comme de véritablespersonnes, à châtier ou à défendre.

Cela montre sa folie, certes, mais également sa dévotion envers la Justice qu’ilproclame haut et fort. IIème partie : …prônant une Justice quelque peu antithétique… a) Ambiguïté de la Justice de Dieu.Une Justice oui, mais pas n’importe laquelle… celle de Dieu.

Tout d’abord, Cervantès dans son don Quichotte, exposebien le fait que l’Espagne a été coupée en deux religieusement de par la présence d’un deuxième narrateur denationalité arabe : Cid Hamet ben Engeli « Cid Hamet ben Engeli, auteur arabe et manchègue » (p.242).

En effet,l’Espagne a longtemps été occupée par les musulmans, elle fut entièrement contrôlée par les arabes en 716, qui yont ancré leurs religions ainsi que leurs richesses culturelles.

Ils marquèrent l’Espagne par des travaux grandioses,une architecture et d’autres techniques encore inconnues en Europe.

De plus, la majorité de la population hispano-romane se convertit à l’Islam, soit par foi sincère, soit pour profiter des pleins droits de citoyenneté et ainsi avoir lesmêmes droits que les musulmans arabes.

Ce n’est que le 2 janvier 1492 que les rois catholiques reconquirentl’Espagne en prônant la religion chrétienne.

Dans ce chapitre, nous pouvons constater, que la religion aussi bienchrétienne qu’islamique est importante.

Don Quichotte voit arriver « douze hommes à pied, enfilés comme des grainsde patenôtre (prière désacralisée par son caractère incompréhensif) en une grande chaîne de fer par le cou ».

Ici,nous pouvons voir un chapelet d’hommes, où chaque perle humaine est une religion à elle-même.

De plus, le chiffredouze est très symbolique dans la religion chrétienne mais aussi dans la religion islamique.

Car, nous pouvons faireréférence aux douze apôtres de Jésus-Christ, mais aussi aux douze fils d’Ismaël.

Don Quichotte ici, ne jure que parDieu et va l’utiliser pour justifier son acte ainsi que pour convaincre les gardes de relâcher les forçats.

« Il mesemble étrange et cruel de faire esclaves ceux que Dieu et nature ont créés libres » (p.250), ici, la Justice estdirectement désignée.

Dans cette logique, tout le monde devrait être libre même en commettant les pires horreurs…ce qui est impossible car Dieu a délégué sa justice aux hommes, sa justice s’accomplit dans un pays qui a établi seslois d’après la pensée de Dieu.

C’est ce que stipule la chrétienté.

En ce qui concerne l’Islam, aucun citoyen ne peutêtre emprisonné tant que sa culpabilité n’a été prouvée par une cour de justice.

Ici, c’est le cas, même si les peinessont relativement démesurées par rapport aux fautes commises : le premier galérien qui a été pris en flagrant délitde vol est condamné « à trois ans de gourapes » (p.244).

La Justice doit être Juste car elle est l’intermédiaire deDieu, et il est évident ici, qu’il y a un abus du pouvoir judiciaire et c’est ce que dénonce le chevalier errant.

Maisaussi, don Quichotte n’a pas compris tous les propos des galériens concernant leurs peines de par sa naïveté.

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