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Discuter cette opinion de Montaigne que le doute est un mol oreiller pour une tête bien faite. ?

Publié le 14/06/2009

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montaigne

La formule cartésienne précédemment discutée répond à des intentions nettement métaphysiques : fixer la valeur de connaissance et la valeur de réalité du doute et de l'affirmation. La formule présente, par laquelle on transcrit habituellement l'opinion de Montaigne pourrait, superficiellement prise, être considérée comme symétriquement opposée, puisqu'elle fait du doute l'expression de la sagesse. Mais, pour interpréter ainsi, il faudrait comprendre "tête bien faite" comme signifiant la réflexion bien conduite, le jugement droit en matière de philosophie, alors que Montaigne y met d'ordinaire plutôt le sens d'organisation, et de sagesse, dans la conduite de la vie. D'ailleurs, le texte précis de Montaigne porte : ignorance et incuriosité «, qu'il donne comme le "mol chevet" pour la tête bien faite. Ces deux termes accouplés indiquent beaucoup plus nettement une attitude, et une attitude pratique : l'idée de l'homme qui n'a nul souci d'une science, et s'intéresse beaucoup plus au jeu de la pensée en lui-même qu'à ses résultats; non pas tant se refuser à l'affirmation (ce qui est devenu le sens habituel de "doute"), que vouloir examiner et enquêter, sans se soucier des solutions. Alors le problème devient plus psychologique que critique ou métaphysique. Il faudra chercher comment cette in-inquiétude de savoir peut être une méthode de repos, sinon de béatitude, ce qui exige toute une analyse de sentiments, d'attitudes, et aussi, demande qu'on établisse les moyens d'accord avec les conditions de la vie. On pourrait construire le plan à partir des remarques précédentes, qui fourniraient une ample introduction. Mais elles engagent déjà en fait la discussion du sujet (détermination de la position traduite dans la formule). — Les expressions de Montaigne suggèrent l'idée d'un équilibre de la vie et du sentiment (mol oreiller = quiétude dans le repos) : cette idée engagera convenablement la question. Introduction. — En présence des contradictions, des oppositions de doctrines, certains ont prétendu trouver l'équilibre dans l'indifférence : ainsi délibérer et surtout vouloir conclure est une peine, le doute apporte le repos. Ce serait, dit-on d'après Montaigne, un mol oreiller pour une tête bien faite. Que veut-on au juste signifier par là ? Et le doute peut-il apporter la quiétude que l'on y prétend trouver ?

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