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Diderot, repères biographiques

Publié le 08/01/2020

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qu’il définit comme une «tragédie domestique», par opposition à la tragédie classique du xviie siècle. La peinture des conditions sociales l’emporte sur celle des caractères. Deux pièces illustrent les théories de Diderot : Le Fils naturel (1757) et Le Père de famille (1758). Parallèlement, il expose ses idées en matière de théâtre dans deux ouvrages théoriques : Les Entretiens sur le Fils naturel (1757) et le Discours sur la poésie dramatique.

UN ROMANCIER CONTESTATAIRE

L’activité de Diderot s’étend également à la création romanesque. Dès 1748, il publie un roman libertin, Les Bijoux indiscrets. De 1760 à 1761, il écrit et remanie La Religieuse, qui ne sera publié qu’en 1796, douze ans après la mort de l’auteur. Présentant la vie dans les couvents comme antinaturelle, le roman est violemment anticlérical.

Entrepris en 1762, modifié en 1777, Le Neveu de Rameau sera édité pour la première fois en France en 1891. Seul Jacques le Fataliste paraît du vivant de Diderot (du moins en feuilleton).

À chaque fois Diderot s’affirme comme un romancier contestataire : non seulement par ses prises de position qui vont a l’encontre de la morale et des pratiques dominantes, mais aussi et surtout parce qu'il remet profondément en question le genre romanesque lui-même. Bannissant toute intrigue «romanesque», linéaire et cohérente, refusant la traditionnelle omniscience du romancier sur ses personnages, brisant et dénonçant toutes les conventions narratives, Diderot écrit, avec Le Neveu de Rameau et plus encore avec Jacques le Fataliste, des romans qui sont des antiromans1 2.

LE CRITIQUE D’ART

Depuis 1757, Diderot rédige par ailleurs des comptes rendus sur les expositions de peinture et de sculpture qui se tiennent tous les

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« (1645).

Il se fait surtout connaître par ses Pensées philosophiques (1746).

L'ouvrage est aussitôt condamné par le Parlement de Paris, qui le juge "contraire à la religion et aux bonnes mœurs., : Diderot y développe en effet des thèses ouvertement matérialistes Il récidive dans la Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient (1749), ouvrage qui lui vaut, cette fois, d'être incarcéré au château de Vincennes du 24 juillet au 3 novembre 1749.

L'ENCYCLOPÉDIE Depuis 17 46, Diderot assume en outre la direction de !'Encyclopédie.

À l'origine, il ne s'agit que de traduire en français la Cyclopedia, un dictionnaire de !'Anglais Chambers.

Mais très vite, Diderot imagine un tout autre projet : celui de publier un "dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers», qui soit la première encyclopédie moderne.

L'entreprise est immense : Diderot s'entoure de plus de deux cents collaborateurs, et il y consacrera près de vingt ans de sa vie.

Au fur et à mesure que paraissent les différents volumes de l'Ency­ clopédie, il se heurte à l'opposition croissante et virulente des pou­ voirs politiques et religieux.

Diderot et les encyclopédistes sont tour à tour accusés d'hérésie 2, d'impiété et de subversion.

L'ouvrage est condamné en 1752, en 1757 et en 1759.

Diderot n'en poursuit pas moins son travail, parfois clandestinement.

Avec la parution des planches et dessins en 1772 s'achève la bataille de l'Encyclopédie 3• C'est le triomphe des philosophes et des Lumières.

UN DRAMATURGE NOVATEUR Infatigable, Diderot, tout en assumant la direction de !'Ency­ clopédie, se passionne pour le théâtre.

Il invente le drame bourgeois, 1.

Matérialisme: doctrine philosophique selon laquelle il n'existe pas d'autre substance que la matière et qui rejette, par voie de conséquence, toute explication religieuse du monde.

2.

Hérésie : toute doctrine déviant de l'enseignement de l'Église et que celle-ci condamne.

3.

Les volumes contenant les différents «articles» du dictionnaire ont fini d'être publiés six ans plus tôt, en 1766.

8 REPËRES BIOGRAPHIQUES. »

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