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Dictionnaire en ligne: ERRANT1, -ANTE, adjectif.

Publié le 31/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ERRANT1, -ANTE, adjectif. Qui marche, qui voyage sans cesse. A.— Chevalier errant Chevalier qui ne cesse de parcourir le monde à la recherche d'exploits à accomplir, de torts à redresser, notamment au service d'une dame ou d'une bonne cause. Jadis les chevaliers errants allaient, malgré les enchantements et les périls, à la conquête d'un talisman d'amour et d'immortalité (MAXIME DU CAMP, Mémoires d'un suicidé, 1853, page 215) : Ø 1. LE CHEVALIER. — Je vois qu'on aime les chevaliers errants dans ces parages? AUGUSTE. — Nous les aimons mieux que les armées. Un chevalier errant, c'est signe que la guerre est finie. JEAN GIRAUDOUX, Ondine, 1939, I, 2, page 20. · Chevalerie errante On n'en était déjà plus en effet au règne des fabliaux naïfs et de la chevalerie errante (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Tableau historique et critique de la poésie et du théâtre français au XVIe. siècle, 1828, page 263 ). — Par métaphore. 1. [En parlant d'un personnage, utopiste mais décidé à tout pour défendre une bonne cause] Le chevalier errant d'aujourd'hui, c'est Garibaldi. Sa dame, c'est l'Italie (PROSPER MÉRIMÉE, Lettres à Madame de Rochejacquelein, 1870, page 309 ). 2. [En parlant d'un trait du tempérament] Fort jeune, sans doute, et d'humeur errante, comme alors beaucoup de moines mendiants, il avait le goût des choses merveilleuses (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Vie de Jeanne d'Arc, tome 1, 1908, page 256) : Ø 2. Il [un ancien camarade] avait dans sa jeunesse des yeux bleus, toujours riants, perpétuellement mobiles, en quête évidemment de quelque chose à quoi je n'avais pensé et qui devait être fort désintéressé, la Vérité sans doute, poursuivie en perpétuelle incertitude, avec une sorte de gaminerie, de respect errant pour tous les amis de sa famille. Or, devenu homme politique influent, capable, despotique, ces yeux bleus qui d'ailleurs n'avaient pas trouvé ce qu'ils cherchaient, s'étaient immobilisés, ce qui leur donnait un regard pointu, comme sous un sourcil froncé. Aussi l'expression de gaîté, d'abandon, d'innocence s'était-elle changée en une expression de ruse et de dissimulation. MARCEL PROUST, Le Temps retrouvé, 1922, page 941. B.— Juif errant Personnage légendaire condamné à marcher éternellement pour avoir outragé le Christ portant la croix : Ø 3. LE CHRIST. — Pourquoi l'as-tu-dit, Ahasvérus? C'est toi qui marcheras jusqu'au jugement dernier, pendant plus de mille ans. Va prendre tes sandales et tes habits de voyage; partout où tu passeras, on t'appellera : le Juif errant. EDGAR QUINET, Ahasvérus, 1833, 2e. journée, page 137. — Par comparaison. Il était comme le Juif errant : il ne pouvait demeurer en place (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Révolte, 1907, page 588 ). · Race errante. Juif(s) de la Diaspora. Race toujours errante, et de partout bannie par son indépendance et son inquiétude (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Révolte, 1907 page 628 ). Remarque : 1. Sur le modèle de Chevalier errant et de Juif errant, errant sert à déterminer d'autres substantifs évoquant des personnages que leur destin condamne à être itinérants, à voyager sans cesse. Antar, ce type de l'arabe errant (ALPHONSE DE LAMARTINE, Destinées poésie, 1834, page 392). L'assassin errant, promenant sa misère (PONSARD, Lucrèce, 1843, V, 3, page 94). Le métier peu récompensé d'écrivain errant, de batteur d'estrade littéraire sans compagnon (LÉON BLOY, Journal, 1904, page 213). 2. Oiseau errant se rencontre avec le sens d'oiseau migrateur. Nous avions encore près d'une heure à attendre le réveil des oiseaux errants (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Amour, 1886, page 739). Forme dérivée du verbe "errer" errer ERRER, verbe intransitif. A.— Vieux, littéraire. Commettre une erreur, se tromper. Il faut donc savoir trancher les questions, même au risque d'errer (CLAUDE BERNARD, Introduction à l'étude de la médecine expérimentale, 1865, page 65 ). Errer étant humain, faillir est véniel (VICTOR HUGO, La Fin de Satan, 1885, page 816) : Ø 1. Il n'est pas vrai que, pour être dans l'église, il faille nécessairement être en communion de foi avec le pontife romain; et les conciles oecuméniques qui ont défini le contraire, ont erré... FÉLICITÉ-ROBERT DE LAMENNAIS, De la Religion considérée dans ses rapports avec l'ordre politique et civil, 1826, page 180. B.— Usuel. 1. [Le sujet désigne un animé] Aller d'un côté et de l'autre sans but ni direction précise. a) [En parlant d'un homme, d'un animal ou d'une collectivité] La bête de l'Apocalypse erre maintenant dans la contrée et tout le monde est plein d'agitation (BLAISE CENDRARS, L'Or, 1925, page 190 ). Geneviève errait dans les champs, sans but (HENRI BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, page 61) : Ø 2. D'autres promeneurs couraient, jouaient à travers les avenues, chacun errant à sa guise, conduit seulement par sa libre fantaisie. HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Le Grand Meaulnes, 1913, page 103. — Errer après quelque chose. Mon amour errait après vos pensées (PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 1, La Bonne chanson, 1870, page 101 ). J'erre après un rêve vague et beau (STÉPHANE MALLARMÉ, Poésies, 1898, page 34 ). b) [En parlant d'un attribut de la personne] a ) [d'une partie de sa morphologie] Jeanne ouvrit le piano, laissa errer ses belles mains sur le clavier (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 1, 1859, page 307 ). Ses doigts [d'Odette] errent partout sur l'intérieur du meuble (PAUL BOURGET, Un Drame dans le monde, 1921, page 29 ). ß ) Au figuré. — [d'un phénomène lié à l'esprit, à la pensée] Divaguer, progresser sans retenue, sans discipline. La pensée, l'imagination errent. Je laissais ma pensée errer dans les plaines solitaires (ALEXANDRE DUMAS FILS, La Dame aux camélias, 1848, page 242 ). Jordan, les yeux au loin, par une des fenêtres, laissait sa songerie errer sous les grands arbres (ÉMILE ZOLA, Travail, tome 1, 1901, page 183) : Ø 3. Excusez-moi d'errer si loin de l'objet de cette lettre. J'aurai encore bien des choses à vous dire — mais mon quart de dimanche s'exténue, et demain nul loisir. PAUL VALÉRY, Lettres à quelques-uns, 1945, page 96. · Laisser errer sa plume. Donner libre cours à son inspiration. Elle [Alice] (...) laissa errer son crayon, obsédée par la chute musicale de la pluie sur le balcon (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Duo, 1934, page 170 ). · Laisser errer ses yeux, son regard sur quelque chose ou sur quelqu'un. Parcourir quelque chose ou quelqu'un du regard sans fixer son attention quelque part. Les yeux de Cosette erraient vaguement (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 84) : Ø 4. Il ne trouvait aucune parole à prononcer, lui si loquace, et, d'instinct, il ôta devant elle son béret. Ses regards hardis seuls le décelaient, et la jeune fille les sentait errer sur elle et s'attacher à sa figure levée comme une brûlante caresse. JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, page 228. — [d'une manifestation traduisant un état intermédiaire] · [Le sujet désigne un trait de la physionomie : un sourire, une moue] Apparaître brièvement, d'une manière fugace et presque imperceptible. Le sourire des anges tristes errait sur ses lèvres de corail rehaussées par de belles dents (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 30 ). · [Le sujet désigne une parole] errer sur les lèvres. Être sur le point d'être prononcé sans l'être toutefois. L'aveu a erré sur mes lèvres (MADAME COTTIN, Claire d'Albe, 1799, page 163 ). Yousouf sentit errer sur ses lèvres quelques représentations qu'il lui fut impossible de formuler (GÉRARD DE NERVAL, Voyage en Orient, tome 2, 1851, page 173 ). c) Au figuré. Hésiter, tergiverser.... mais vive La France encore mieux, puisque, sans plus errer, Il faut mourir ou revenir, proie ou convive! (PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 3, Chair, Paris, éditions de Cluny, 1896, page 128 ). Elle [Ida] continuait (...) d'errer, sans découvrir le prétexte à alléguer (ÉDOUARD ESTAUNIÉ, Madame Clapain, 1932, page 237 ). 2. [Le sujet désigne un inanimé] a) [Un inanimé mû par un agent extérieur] Être transporté d'un lieu à un autre sans se fixer quelque part. a ) [Un inanimé concret] Les flocons de neige, glissent, errent et flottent (...) À cet ensemencement se mêle une bise forcenée (VICTOR HUGO, L'Homme qui rit, tome 1, 1869, page 99) : Ø 5. On aperçut la pointe du mât (...). Cette pointe erra au haut des roches, et sembla s'y enfoncer. On ne la vit plus... VICTOR HUGO, L'Homme qui rit, tome 1, 1869 page 47. ß ) [Un inanimé du domaine des sens] Aucun blond parfum n'errait (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Chéri, 1926, page 114) : Ø 6. L'officier, impatient, balançait au bout de son bras sa lanterne dont la lumière errait sur d'incompréhensibles décors. JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, La Ville et les champs, 1907, page 55. b) [Un inanimé inerte] Être disposé çà et là sans ordre ni organisation. Le charme tout lunaire d'un léger édifice errant parmi les oliviers (JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, L'An prochain à Jérusalem, 1924, page 79) : Ø 7. Sur le manteau de la cheminée erraient un rasoir, une paire de pistolets, une boîte à cigares. HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 280. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2 118. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 3 518, b) 3 040; XXe. siècle : a) 3 159, b) 2 476.

« errante, et de partout bannie par son indépendance et son inquiétude (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Révolte, 1907 page 628 ). Remarque : 1.

Sur le modèle de Chevalier errant et de Juif errant, errant sert à déterminer d'autres substantifs évoquant des personnages que leur destin condamne à être itinérants, à voyager sans cesse.

Antar, ce type de l'arabe errant (ALPHONSE DE LAMARTINE, Destinées poésie, 1834, page 392).

L'assassin errant, promenant sa misère (PONSARD, Lucrèce, 1843, V, 3, page 94).

Le métier peu récompensé d'écrivain errant, de batteur d'estrade littéraire sans compagnon (LÉON BLOY, Journal, 1904, page 213).

2.

Oiseau errant se rencontre avec le sens d'oiseau migrateur.

Nous avions encore près d'une heure à attendre le réveil des oiseaux errants (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Amour, 1886, page 739). Forme dérivée du verbe "errer" errer ERRER, verbe intransitif. A.— Vieux, littéraire.

Commettre une erreur, se tromper.

Il faut donc savoir trancher les questions, même au risque d'errer (CLAUDE BERNARD, Introduction à l'étude de la médecine expérimentale, 1865, page 65 ).

Errer étant humain, faillir est véniel (VICTOR HUGO, La Fin de Satan, 1885, page 816) : Ø 1.

Il n'est pas vrai que, pour être dans l'église, il faille nécessairement être en communion de foi avec le pontife romain; et les conciles oecuméniques qui ont défini le contraire, ont erré... FÉLICITÉ-ROBERT DE LAMENNAIS, De la Religion considérée dans ses rapports avec l'ordre politique et civil, 1826, page 180. B.— Usuel. 1.

[Le sujet désigne un animé] Aller d'un côté et de l'autre sans but ni direction précise. a) [En parlant d'un homme, d'un animal ou d'une collectivité] La bête de l'Apocalypse erre maintenant dans la contrée et tout le monde est plein d'agitation (BLAISE CENDRARS, L'Or, 1925, page 190 ).

Geneviève errait dans les champs, sans but (HENRI BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, page 61) : Ø 2.

D'autres promeneurs couraient, jouaient à travers les avenues, chacun errant à sa guise, conduit seulement par sa libre fantaisie. HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Le Grand Meaulnes, 1913, page 103. — Errer après quelque chose.

Mon amour errait après vos pensées (PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 1, La Bonne chanson, 1870, page 101 ).

J'erre après un rêve vague et beau (STÉPHANE MALLARMÉ, Poésies, 1898, page 34 ). b) [En parlant d'un attribut de la personne] a ) [d'une partie de sa morphologie] Jeanne ouvrit le piano, laissa errer ses belles mains sur le clavier (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 1, 1859, page 307 ).

Ses doigts [d'Odette] errent partout sur l'intérieur du meuble (PAUL BOURGET, Un Drame dans le 2. »

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