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Dictionnaire en ligne: ÉPRENDRE (S'), verbe pronominal.

Publié le 31/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ÉPRENDRE (S'), verbe pronominal. A.— Vieux. S'allumer. Par métaphore : Ø 1. Contents d'ouvrir les esprits, ne les surchargez point. Mettez-y l'étincelle. D'eux-mêmes, ils s'éprendront par l'endroit où ils sont inflammables. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Jardin d'Épicure, 1895, page 200. B.— Au figuré. [Le sujet est généralement une personne ou un attribut de la personne : âme, coeur] Être saisi par un sentiment vif exprimant une relation affective, une passion. 1. [Le complément introduit par de désigne un sentiment : amitié, amour, intérêt, passion, tendresse] : Ø 2. Voilà le poëte, le peintre, le musicien qui se promène, flâne sur les boulevarts, marchande des cannes, achète de vieux bahuts, s'éprend de mille passions fugaces,... HONORÉ DE BALZAC, Théorie de la démarche, 1833, page 617. — [Le plus souvent suivi d'un complément secondaire, introduit par pour désignant la personne ou la chose à laquelle s'applique ce sentiment] Il s'éprit d'enthousiasme pour les chaînes hydro-électriques Pulvermacher : il en portait une lui-même (GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 2, 1857, page 203 ). Il affecta de s'éprendre pour Boris d'une affection subite (ANDRÉ GIDE, Les Faux-monnayeurs, 1925, page 1239) : Ø 3.... il était devenu l'ami de plusieurs étudiants bavards qui crachaient de la politique en buvant des bocks. Il s'éprit d'admiration pour eux... GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Le Protecteur, 1884, page 438. — [Par ellipse du complément désignant un sentiment] Éprouver de l'affection, de l'amour pour quelqu'un, du goût pour quelque chose. S'éprendre pour. Nous vivons dans un siècle bourgeois, môsieur, au milieu d'une nation qui s'éprend de plus en plus pour la camelotte (LOUIS REYBAUD, Jérôme Paturot à la recherche d'une position sociale, 1842, page 64 ). M. Cousin, après avoir été dur pour Pascal, s'est vivement épris pour sa soeur, et la lui a préférée (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 3, 1848, page 293 ). J'aimais l'étude; parmi les jeux, ne m'éprenais que pour ceux qui demandent ou recueillement ou effort (ANDRÉ GIDE, La Porte étroite, 1909, page 506 ). 2. [Le complément introduit par de désigne l'objet du sentiment de relation affective, de la passion] a) [Le complément désigne une chose concrète ou abstraite] Éprouver un goût marqué, concevoir un vif intérêt pour quelque chose. Confer se passionner. Je m'épris de cette idée de devenir utile après avoir été si longtemps nuisible (EUGÈNE FROMENTIN, Dominique, 1863, page 246 ). Une des deux femmes que j'ai le mieux connues (...) — quand je la rencontrai, venait de s'éprendre d'un tableau de Miro : « La danseuse espagnole » (PAUL ÉLUARD, Donner à voir, 1939, page 99) : Ø 4.... depuis un an, il s'était épris d'études sociales. Le désir de transformer l'humanité douloureuse en une autre selon son rêve et meilleure le passionnait. ÉDOUARD ESTAUNIÉ, L'Empreinte, 1896, page 163. — En particulier. [Le complément désigne un aspect, un attribut, une qualité d'une personne] M. de Vaudreuil (...) ayant rencontré Le Brun, s'éprit de son talent (...) il le poussa auprès de M. de Calonne. Celui-ci à son tour s'enflamma pour le poëte (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 5, 1851-62, page 158 ). Elle avait vingt ans de plus que lui. Elle s'éprit de sa gentille frimousse, de sa jeunesse, de sa force (MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 171 ). b) [Le complément désigne une personne] Éprouver un vif sentiment d'amitié, de sympathie ou d'admiration pour quelqu'un. Le directeur s'éprenait de lui et l'invitait quelquefois à dîner et (...) le retenait à causer (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1892, page 266 ). Je suis heureux de n'être pas le seul à n'avoir pu m'éprendre de Dumas père, lorsque mon compagnon d'ennui c'est Colette (ANDRÉ GIDE, Journal, 1941, page 70) : Ø 5.... ne faisons pas notre poète [Racine] plus intéressé qu'il ne fut en amitié; car il s'éprit fort, cette année-là, d'un garçon qui comptait dix-huit années de plus que lui et de qui il n'avait rien de plus à attendre que les agréments de son commerce : Jean de La Fontaine,... FRANÇOIS MAURIAC, Vie de Jean Racine, 1928, page 26. — En particulier. Devenir très amoureux d'une personne. [Il] s'éprit d'elle au point de vouloir l'épouser (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Boitelle, 1889, page 273 ). Qui peut dire pourquoi un être s'éprend d'un autre? (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Les Amies, 1910, page 1220 ). 3. emploi absolu. [L'objet est généralement suggéré par le contexte] a) Se passionner (pour quelque chose) : Ø 6.... quand le Comte de Carmagnola lui tomba entre les mains, le voilà [Goethe] qui s'éprend, qui s'enfonce dans l'étude de cette pièce [de Manzoni] , y découvrant mille intentions, mille beautés... CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 2, 1851-62, page 342. b) Se mettre à aimer quelqu'un d'un amour très vif. Grâce à mon âge, j'allais librement chez elle. À mesure que je m'éprenais davantage, je trouvais des prétextes pour m'y rendre plus souvent (RODOLPHE TOEPFFER, Nouvelles genevoises, 1839, page 478) : Ø 7.... les femmes par exemple, sont plus lentes à s'éprendre, mais, une fois éprises, bien plus fidèles; et leurs partenaires, au rebours, plus inflammables, mais plus volages;... VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, page 190. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 222. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 178, b) 348; XXe. siècle : a) 466, b) 323.

« selon son rêve et meilleure le passionnait. ÉDOUARD ESTAUNIÉ, L'Empreinte, 1896, page 163. — En particulier.

[Le complément désigne un aspect, un attribut, une qualité d'une personne] M.

de Vaudreuil (...) ayant rencontré Le Brun, s'éprit de son talent (...) il le poussa auprès de M.

de Calonne.

Celui-ci à son tour s'enflamma pour le poëte (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 5, 1851-62, page 158 ).

Elle avait vingt ans de plus que lui.

Elle s'éprit de sa gentille frimousse, de sa jeunesse, de sa force (MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 171 ). b) [Le complément désigne une personne] Éprouver un vif sentiment d'amitié, de sympathie ou d'admiration pour quelqu'un.

Le directeur s'éprenait de lui et l'invitait quelquefois à dîner et (...) le retenait à causer (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1892, page 266 ).

Je suis heureux de n'être pas le seul à n'avoir pu m'éprendre de Dumas père, lorsque mon compagnon d'ennui c'est Colette (ANDRÉ GIDE, Journal, 1941, page 70) : Ø 5....

ne faisons pas notre poète [Racine] plus intéressé qu'il ne fut en amitié; car il s'éprit fort, cette année-là, d'un garçon qui comptait dix-huit années de plus que lui et de qui il n'avait rien de plus à attendre que les agréments de son commerce : Jean de La Fontaine,... FRANÇOIS MAURIAC, Vie de Jean Racine, 1928, page 26. — En particulier.

Devenir très amoureux d'une personne.

[Il] s'éprit d'elle au point de vouloir l'épouser (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Boitelle, 1889, page 273 ).

Qui peut dire pourquoi un être s'éprend d'un autre? (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Les Amies, 1910, page 1220 ). 3.

emploi absolu.

[L'objet est généralement suggéré par le contexte] a) Se passionner (pour quelque chose) : Ø 6....

quand le Comte de Carmagnola lui tomba entre les mains, le voilà [Goethe] qui s'éprend, qui s'enfonce dans l'étude de cette pièce [de Manzoni] , y découvrant mille intentions, mille beautés... CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 2, 1851-62, page 342. b) Se mettre à aimer quelqu'un d'un amour très vif.

Grâce à mon âge, j'allais librement chez elle.

À mesure que je m'éprenais davantage, je trouvais des prétextes pour m'y rendre plus souvent (RODOLPHE TOEPFFER, Nouvelles genevoises, 1839, page 478) : Ø 7....

les femmes par exemple, sont plus lentes à s'éprendre, mais, une fois éprises, bien plus fidèles; et leurs partenaires, au rebours, plus inflammables, mais plus volages;... VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque- rien, 1957, page 190. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 222.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 178, b) 348; XXe. siècle : a) 466, b) 323. 2. »

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