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Dictionnaire en ligne: ENTRAILLES, substantif féminin pluriel.

Publié le 29/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ENTRAILLES, substantif féminin pluriel. A.— 1. Ensemble des organes contenus dans l'abdomen et dans la cage thoracique de l'homme et des animaux. Ils [les paysans] font bouillir ses entrailles [de la taupe tuée] dans du vin et en composent un remède contre l'épilepsie (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, page 230) : Ø 1. On fit l'autopsie du dernier mort sans rien trouver. Les entrailles envoyées à Paris furent analysées et ne révélèrent la présence d'aucune substance toxique. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Moiron, 1887, page 1145. — Spécialement. · ANTIQUITÉ. Consulter, examiner, interroger les entrailles des victimes (Dictionnaire de l'Académie Française). · ART CULINAIRE. Abats. On le [le « garum »] tirait par expression des entrailles marinées du scombre ou maquereau (JEAN-ANTELME BRILLAT-SAVARIN, Physiologie du goût ou Méditations de gastronomie transcendante, 1825, page 92 ). — Vieilli. Viscères abdominaux et en particulier intestins. Douleurs d'entrailles; avoir, mourir d'une inflammation d'entrailles (confer Aurore Dupin, baronne Dudevant, dite George Sand, Mauprat, 1837, page 371). Des maux d'entrailles se déclarèrent (GUSTAVE FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, tome 1, , 1880, page 35) : Ø 2. Il fit encore quelques pas en avant et courbé en deux, les tempes glacées, ouvrit la bouche pour vomir. Ses entrailles en révolte se soulevèrent d'un coup. JULIEN GREEN, Moïra, 1950, page 43. — Poétique. L'estomac, le ventre (considéré comme le siège de la faim). Entendre crier ses entrailles. C'est comme la faim naturelle qui vous prend aux entrailles. On laisse tout en place pour aller se mettre à table (PAUL CLAUDEL, Le Soulier de satin, 1944, 4e. journée, 8, page 907 ). · Par brachylogie. Contenu de l'estomac : Ø 3. Pendant la traversée, où mollement étendus dans l'entrepont, nous saurons distraire les nautonniers de Calais en expectorant, sous leurs yeux, nos entrailles, si nous daignons jouir du mal de mer. PHILIPPE AUGUSTE MATHIAS DE VILLIERS DE L'ISLE-ADAM, Correspondance, 1879, page 265. 2. Littéraire. Les organes de la gestation. Écouter le tressaillement de ses entrailles. Un désespoir obstiné de mère, qui achève de mettre au jour l'enfant mal venu de ses entrailles (ÉMILE ZOLA, La Joie de vivre, 1884, page 1102 ). Madeleine confirma mes soupçons : les bébés se forment dans les entrailles de leur mère (SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 86 ). — [Par allusion à l'Évangile Saint Luc I, 42-43] Fruit des entrailles. Enfant considéré par rapport à la mère. Et Jésus le fruit de vos entrailles est béni (CHARLES PÉGUY, Le Mystère de la charité de Jeanne-d'Arc, 1910, page 7 ). — Par métonymie, vieux. Les enfants : Ø 4. Ses dix-sept ans mutins et maigres, ... Captivèrent mon coeur et dictèrent mon choix De lui pour fils, puisque, mon vrai fils, mes entrailles On me le cache en manière de représailles. PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 2, Amour, 1888, page 99. B.— Par analogie. [En parlant d'une chose] Partie la plus profonde. Les entrailles de la terre, du sol; les entrailles d'un bateau, d'une maison. Autour de la bombe, on voit pêle-mêle des briques brisées, des moellons, des plâtras, les entrailles de la voûte (VICTOR HUGO, Le Rhin, 1842, page 44 ). — Littéraire. Partie essentielle et intime. Leurs oeuvres [des grands écrivains] sont (...) les entrailles même de l'esprit humain (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Essai sur la littérature anglaise, tome 1, 1836, page 278) : Ø 5. L'un [Hugo] commence par le détail, l'autre [Delacroix] par l'intelligence intime du sujet; d'où il arrive que celui-ci n'en prend que la peau, et que l'autre en arrache les entrailles. CHARLES BAUDELAIRE, Curiosités esthétiques, 1867, page 76. C.— Au figuré, littéraire. [En parlant d'une personne] Partie profonde de l'être sensible, siège des émotions et des sentiments. Être ému jusqu'au fond des entrailles; prendre quelqu'un aux entrailles. Belette elle-même (...) sentait ses entrailles tordues par la haine de l'ennemi héréditaire (MARCEL AYMÉ, La Vouivre, 1943, page 26 ). · Avoir des entrailles. Être sensible. N'avoir pas d'entrailles, avoir des entrailles de fer. Être impitoyable. L'amour, voyez-vous, c'est dur, ça n'a pas d'entrailles, ça pourrait même rire de tout, comme une tête de mort (GEORGES BERNANOS, La Joie, 1929, page 618) : Ø 6. — À vous entendre, clama-t-il amèrement, on pourrait croire que je ne l'aime pas, cet enfant; on pourrait croire que je n'ai pas d'entrailles, que je suis une brute et un bourreau. GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, La Passion de Joseph Pasquier, 1945, page 175. · Avoir des entrailles (de père, de mère) pour quelqu'un ou quelque chose Aimer profondément. Annah est ma filleule : j'avais pour elle des entrailles de mère (CHARLES NODIER, La Fée aux miettes, 1831, page 118 ). Il n'y a que moi qui, dans le roman peuple, ait eu de la tendresse, des entrailles pour la canaille (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1879, page 16 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 362. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 237, b) 2 905; XXe. siècle : a) 1 993, b) 1 127.

« ... Captivèrent mon coeur et dictèrent mon choix De lui pour fils, puisque, mon vrai fils, mes entrailles On me le cache en manière de représailles. PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 2, Amour, 1888, page 99. B.— Par analogie.

[En parlant d'une chose] Partie la plus profonde.

Les entrailles de la terre, du sol; les entrailles d'un bateau, d'une maison.

Autour de la bombe, on voit pêle- mêle des briques brisées, des moellons, des plâtras, les entrailles de la voûte (VICTOR HUGO, Le Rhin, 1842, page 44 ). — Littéraire.

Partie essentielle et intime.

Leurs oeuvres [des grands écrivains] sont (...) les entrailles même de l'esprit humain (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Essai sur la littérature anglaise, tome 1, 1836, page 278) : Ø 5.

L'un [Hugo] commence par le détail, l'autre [Delacroix] par l'intelligence intime du sujet; d'où il arrive que celui-ci n'en prend que la peau, et que l'autre en arrache les entrailles. CHARLES BAUDELAIRE, Curiosités esthétiques, 1867, page 76. C.— Au figuré, littéraire.

[En parlant d'une personne] Partie profonde de l'être sensible, siège des émotions et des sentiments.

Être ému jusqu'au fond des entrailles; prendre quelqu'un aux entrailles.

Belette elle-même (...) sentait ses entrailles tordues par la haine de l'ennemi héréditaire (MARCEL AYMÉ, La Vouivre, 1943, page 26 ). · Avoir des entrailles.

Être sensible.

N'avoir pas d'entrailles, avoir des entrailles de fer.

Être impitoyable. L'amour, voyez-vous, c'est dur, ça n'a pas d'entrailles, ça pourrait même rire de tout, comme une tête de mort (GEORGES BERNANOS, La Joie, 1929, page 618) : Ø 6.

— À vous entendre, clama-t-il amèrement, on pourrait croire que je ne l'aime pas, cet enfant; on pourrait croire que je n'ai pas d'entrailles, que je suis une brute et un bourreau. GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, La Passion de Joseph Pasquier, 1945, page 175. · Avoir des entrailles (de père, de mère) pour quelqu'un ou quelque chose Aimer profondément.

Annah est ma filleule : j'avais pour elle des entrailles de mère (CHARLES NODIER, La Fée aux miettes, 1831, page 118 ).

Il n'y a que moi qui, dans le roman peuple, ait eu de la tendresse, des entrailles pour la canaille (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1879, page 16 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 362.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 2 237, b) 2 905; XXe. siècle : a) 1 993, b) 1 127. 2. »

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