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Dictionnaire en ligne: DISANT, -ANTE, participe présent, adjectifet substantif.

Publié le 16/01/2016

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Dictionnaire en ligne: DISANT, -ANTE, participe présent, adjectifet substantif. I.— Participe présent de dire* II.— Adjectif et substantif. A.— En emploi épithète ou en apposition. 1. Littéraire et rare. Qui dit. Elle [Lise] parlait avec une vraie voix française, détaillante avant tout, disante sans ampleur (JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, La Tourmente, 1948, page 97) : Ø 1. De la gêne et du noir cachot s'élèvent les voix exténuées Des âmes gémissantes et disantes : Ô mon fils, tu es arrivé! Jusqu'à ce que le vivant lui-même demande passage à ce seuil de la mort qu'il n'a point créée, Et que précédant l'âme-Dieu, au samedi de sa descente, Un ange d'un coup formidable heurte aux portes retentissantes! PAUL CLAUDEL, Corona Benignitatis Anni Dei, 1915, page 463. 2.— Populaire. Synonyme : causant. Elle était pas disante pour deux sous (MARC STÉPHANE, Ceux du trimard, 1928, page 183 ). B.— Dans des locutions. 1. (Le) bien-disant, (la) bien-disante, confer bien-disant. Remarque : L'absence de trait d'union se rencontre fréquemment. Hommes d'esprit fort bien disants, fort moraux, fort bien reçus dans le monde (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 2, 1836, page 403). Une courtoisie bien disante (GEORGES DUHAMEL, Jardin des bêtes sauvages, 1934, page 15). 2. (Le) mieux disant Ce régime représentatif est une comédie peu amusante; tout le monde y ment avec effronterie et néanmoins se laisse prendre par le mieux disant (PROSPER MÉRIMÉE, Lettres à une inconnue, tome 2, 1870, page 362) : Ø 2. N'oublions pas que tous les rôles féminins étaient alors tenus par des adolescents, que les plus aimables ou les mieux disants étaient étrangement à la mode,... ALBERT THIBAUDET, Réflexions sur la littérature, 1936, page 90. 3. DROIT ADMINISTRATIF. (Le) moins/ (le) plus disant (Le) moins/ (le) plus offrant « Le coordonnateur élimine les offres non conformes à l'objet de la consultation [...] Le coordonnateur retient le candidat le moins disant si le cahier des charges l'a prévu » (Code des marchés publics dans Journal Officiel. édition mise à jour au 10 février 1975, article 375, page 131 ). 4. Soi-disant. a) En emploi adjectival, généralement invariable. — [En parlant d'une personne] Qui dit, prétend être telle ou telle chose. Le quatrième se nomme Pansoult, c'est l'oncle de la soi-disant Mme. Pradonet (RAYMOND QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, page 132) : Ø 3. Tout le mal du monde est venu de ce que les soi-disant purs ont voulu déterrer les secrets et les ont mis en plein soleil. JEAN GIRAUDOUX, Électre, 1937, II, 4, page 147. — Abusivement. [En parlant d'un inanimé concret ou abstrait] Qui n'est pas vraiment, présumé, prétendu. Les restaurants luxueux, ou soi-disant tels (HENRI DE MONTHERLANT, Les Lépreuses, 1939, page 1408 ). Une monnaie soi-disant française, fabriquée par l'étranger (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1956, page 224) : Ø 4.... je n'accepterai en aucun cas qu'une soi-disante souveraineté extérieure vienne m'obliger à accepter une interprétation de la norme ou d'une norme nouvelle. C'est là, essentiellement, la notion de souveraineté étatique. GEORGES SCELLE, Le Fédéralisme européen et ses difficultés politiques, 1952, page 5. Ø 5.... il [le gouvernement royal] peut déclarer qu'on n'a jamais communiqué le soi-disant document secret, dont par suite il est impossible d'apprécier l'authenticité. L'Affaire Dreyfus d'après les archives diplomatiques. 1959, page 196. b) En emploi adverbial, populaire. Synonymes : prétendument, apparemment. Un monsieur, qui est dans les affaires, lui a soi-disant proposé une situation d'avenir (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, Le 6 octobre, 1932, page 281 ). — Soi-disant (que c'est) pour + substantif ou infinitif. Chercher le seau et les balais, soi-disant pour faire le ménage (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 216 ). Un peu plus tard, on s'est demandé où qu'il était passé le Dudule?. Il était sorti depuis deux heures... soi-disant pour ses besoins (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936 page 624 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 6 479. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 8 157, b) 13 852; XXe. siècle : a) 12 369, b) 5 730. Forme dérivée du verbe "dire" dire DIRE1, verbe transitif. I.— [Le sujet désigne une ou plusieurs personnes; il est censé se trouver face à face avec le destinataire du propos] Énoncer un propos par la parole physiquement articulée avec l'intention de le communiquer et d'appeler éventuellement une réponse ou une réaction. Dire quelque chose à quelqu'un. A.— [Processus de la communication : forme des constructions syntaxiques] 1. [Le destinataire est pris en considération, le complément d'objet désigne un propos] a) [Le complément d'objet est un propos rapporté au style direct, entouré de guillemets et précédé de 2 points] Il (lui) dit alors : " Bon ". — Spécialement. [Le verbe dire est placé en incise ou en fin de propos, dans les 2 cas avec inversion du sujet] La séance est ouverte, dit le président; dit-il, dis-je, qu'il dit. · emploi absolu. [En énoncé indépendant (pour clore un discours)] J'ai dit! J'ai fini de parler. b) [Le complément d'objet est un nom ou un pronom] Je lui ai dit toute ma pensée, ce que je pense. · Se dire + attribut de l'objet. Se dire satisfait de. · Emploi réciproque. Se dire ses quatre vérités. c) [Le complément est une proposition subordonnée complétive ou interrogation indirecte à l'indicatif ou au conditionnel] Je lui dis que c'est possible, que ce serait possible, comment je crois pouvoir faire. — Cas particulier. [La communication se fait par un code, par exemple écrit, dérivé de la parole articulée, généralement précisé par le contexte] Il me dit dans sa lettre que. Par métonymie. [La personne émettrice étant exprimée par un adjectif possessif ou suggérée par le contexte] Son télégramme dit que. · [Sujet parlant et destinataire sont la même personne] Se dire à soi-même, dire en soi-même. Remarque : Quasi-synonyme entre dire en soi et penser. d) [Le complément d'objet est un infinitif, le sujet de dire et de l'infinitif complément désignant la même personne] Littéraire. Il dit préférer. 2. [Le destinataire est pris en considération, le complément d'objet désigne une invitation à agir] a) [Le destinataire du propos et le sujet de l'action à faire désignent la même personne] Dire à quelqu'un de + infinitif. — [En manière d'insistance, dire que + indicatif ou conditionnel d'un auxiliaire de mode exprimant l'obligation] Je leur ai dit qu'ils devront veiller, auraient à prendre garde. b) [Le destinataire du propos et le sujet de l'action désignent des personnes différentes] Dire que + verbe au subjonctif. 3. [Le destinataire n'est apparemment pas pris en considération] a) [Par référence à des propos entendus] On dit que; dit-on. b) [Par référence à des manières de parler usuelles] Il est, comme on dit, complètement fauché. B.— [Processus de la communication : valeurs sémantique] 1. Exprimer par la parole un propos. a) Emploi transitif direct. a ) Faire connaître par la parole, énoncer, exprimer. Dire quelque chose à, de quelqu'un, dire que, dire comment, se dire à soi-même. Antonymes : partiel faire, écrire. Chaque fois que le jeune Ernest sortait de chez son père, il subissait un interrogatoire inquisitorial sur tout ce que le comte avait fait et dit (HONORÉ DE BALZAC, Gobseck, 1830, page 427 ). J'aime mieux te dire tout, mon ami. Je suis partie hier avec l'intention de ne plus revenir (JULES FLEURY-HUSSON, DIT CHAMPFLEURY, Les Aventures de Mademoiselle Mariette, 1853, page 43 ). Dans la morale, comme dans l'art, dire n'est rien, faire est tout (ERNEST RENAN, Vie de Jésus, 1863, page 97) : Ø 1. J'ai recueilli, consigné, jour par jour, tout ce que j'ai vu de Napoléon, tout ce que je lui ai entendu dire, durant les dix-huit mois que j'ai été auprès de sa personne. Or, dans ces conversations du dernier abandon, et qui se passaient comme étant déjà de l'autre monde, il devra s'être peint lui-même comme dans un miroir... EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 3. Ø 2. — (...) Qu'est-ce que tu m'écrivais? — Je t'écrivais... Non, vois-tu, je n'ose même pas te le dire. Tu vas encore t'emporter. — Penses-tu! Je comprends trop bien ton ennui. Raconte-moi l'affaire tranquillement et on y réfléchira ensemble. MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 136. SYNTAXE : Dire son nom (confer FLAUB., Tentation, 1849, page 290). Finir par dire (que). Un jour, après un emportement de son mari dont on a toujours ignoré la cause, cet homme finit par lui dire : « Allez dans votre chambre, madame! » (BARBEY D'AUREVILLY, Memorandum pour l'A... B..., 1864, page 438). Dire la raison de (confer BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 143). Avoir raison de dire. J'avais raison de dire qu'il n'était pas fait pour naître parmi les pauvres (PROUST, Sodome, 1922, page 847). Dire des absurdités (confer FLAUB., Correspondance, 1857, page 210, 211). Dire des âneries (confer GIDE, Faux-monn., 1925, page 1087). Dire des riens (confer BALZAC, opere citato, page 49). Dire des sornettes (confer DUHAMEL, Terre promise, 1934, page 60). — Locutions. · [Dans des énoncés de la langue parlée souvent familière et du style direct, à caractère généralement exclamatif, adversatif, interrogatif] C'est tout dire, c'est beaucoup dire, c'est dire si...; ce n'est pas pour dire, mais...; c'est moi qui vous le dis! Je ne vous le fais pas dire; je ne vous dis que ça. Va me le chercher [Agénor] (...) je ne te dis que ça (EUGÈNE LABICHE, Le Prix Martin, 1876, III, 8, page 99 ). À qui le dites-vous? Je lui en ai dit (confer Gabrielle Collette, dite Colette, L'envers du music-hall, 1913, page 112). Ne pas s'en faire et laisser dire (ROLAND LECALELÉ, DIT ROLAND DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, page 171 ). Avoir beau dire et beau faire (confer Louis-Ferdinand Destouches, dit Céline, Mort à crédit, 1936, page 509 ); Georges Bernanos, Un Mauvais rêve, 1948, page 881; Confer aussi beau, exemples 112 à 114. Que tu dis, qu'il dit. Le gros mec s'approche. Tu me cherches des crosses, qu'il me dit. Pan, pan, aussi sec, mon poing dans chaque oeil, et toc, mon gauche dans le creux de l'estomac, total, voilà le gros par terre, sans dire ouf (RAYMOND QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, page 19 ). Vous m'en direz des nouvelles. Entrez, automatiques comme tout, dans les Ordres de l'Harmonie Bien-Veillante! Et vous m'en direz des nouvelles (JULES LAFORGUE, Moralités légendaires, 1887, page 168 ). · [Dans des énoncés à caractère narratif] Sans dire une parole (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 264 ). Ne dire mot ( ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Le Buisson ardent, 1911, page 1304 ). Sans mot dire (GEORGES CLEMENCEAU, L'Iniquité, 1899, page 37 ). Ce n'est pas une chose à dire. Il sait/ne sait pas ce qu'il dit; il ne veut pas qu'il soit dit; il n'est pas dit (que). Ne pas se le faire dire deux fois. Voilà qui est dit; tout n'est pas dit; et tout est dit. Puisque je suis sur le chapitre du grand critique encore quelques anecdotes, et tout est dit (JULES VALLÈS, Le Réfractaire, 1865, page 131 ). Proverbes. Qui ne dit mot consent (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, 1932, page 42 ). Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es. On dit communément : je te dirai qui tu es, dis-moi qui tu hantes; on peut dire avec tout autant de certitude : dis-moi ce que tu lis, je te dirai qui tu es (VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée-d'Antin, tome 3, 1813, page 289 ). — Spécialement. Exprimer des sentiments. Dire ses craintes (confer Jules Michelet, Journal, 1842, page 383); Dire sa tendresse (confer Guy de Maupassant, Contes et nouvelles, tome 1, Nos lettres, 1888, page 1106). Encore un mot dont il usait souvent : « Pourrai-je dire mon sentiment? » (JULES VALLÈS, Le Réfractaire, 1865 page 124 ). · Se dire (que). Ils s'étaient dit qu'une grande fille de quatorze ans n'est plus une enfant, et n'a pas été créée pour vivre seule (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Le Mariage de Loti, 1882, page 26) : Ø 3. La musique plate et les charmants pas de Mademoiselle Elssler lui causèrent un enchantement qui l'étonna. Il se disait vaguement qu'il ne jouirait pas longtemps encore de toutes ces belles choses, et à cause de cela elles ne lui donnaient pas d'humeur. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 3, 1835, page 368. Ø 4.... le menton est opiniâtre, le front raisonnable et volontaire sous les bandeaux modestes. Je me suis dit en examinant ce visage qu'on eût cru modelé par la douleur d'une longue vie, que la France battue chercherait en elle-même les raisons de continuer sa route... JULIEN GREEN, Journal, 1940, page 13. Ø 5. Malaisé de se sentir bon quand on se laisse tout penser, tout se dire. Mais alors l'on n'est même pas... mauvais. Tout se dire, c'est enfin rejeter tous les attributs, — tendre vers le moi pur. PAUL VALÉRY, Mauvaises pensées et autres, 1942, page 173. ß ) Exposer, raconter, narrer. · Répandre une nouvelle. On dit; les mauvaises langues disent (que); (le) qu'en dira-t-on. Moi, un écrivain, rédacteur au Mercure (...) je suis soumis aux qu'en-dira-t-on du personnel subalterne de la maison (PAUL LÉAUTAUD, Journal littéraire, tome 3, 1910-21, page 375 ). · Dire l'avenir, la bonne aventure, les cartes. Lorsqu'on fut revenu au salon, il [Gontran] se fit dire les cartes par Louise, qui savait fort bien annoncer l'avenir (GUY DE MAUPASSANT, Mont-Oriol, 1887, page 207 ). · Dire le droit. (Confer droit3 I B 2). ? ) Exprimer un avis, une opinion. Puisque vous me permettez de dire mon avis (JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, La Chaumière indienne, 1791, page 102 ). Après tout, il me semble qu'ici chacun a bien le droit de dire son opinion (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 175) : Ø 6. Je livre ce système, si c'en est un, aux méditations des penseurs. Ils verront facilement quelles doivent être ses heureuses conséquences, et combien il est appuyé par tout ce que nous avons dit précédemment de l'esprit et des principes des différents gouvernements... ANTOINE-LOUIS-CLAUDE DESTUTT DE TRACY, Commentaire sur l'Esprit des lois de Montesquieu. 1807, page 209. Ø 7. Mais quoi que l'on puisse dire sur la richesse doctrinale et sur la poésie de ces pièces liturgiques, leur plus grande gloire est d'avoir inauguré le culte public du coeur de Jésus; priorité mémorable, qu'on a vainement essayé de contester et sur laquelle il n'est pas inutile de dire encore quelques mots. ABBÉ HENRI BREMOND, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, tome 3, 1921, page 638. · On dirait (d') + substantif Le buste de cet homme [le maître de poste] était un bloc; vous eussiez dit d'un taureau relevé sur ses deux jambes de derrière (HONORÉ DE BALZAC, Ursule Mirouët, 1841, page 5 ). On dirait un essaim qui grouille (JEAN PAPADIAMANTOPOULOS, DIT JEAN MORÉAS, Les Syrtes, 1884, page 7 ). C'est vitreux, mou, aveugle, bordé de rouge, on dirait des écailles de poisson (JEAN-PAUL SARTRE, La Nausée, 1938, page 33 ). · On dirait que. On dirait volontiers d'eux qu'ils ignorent ce que Taine, parlant de Michelet, appelait « l'imagination du coeur » (JULIEN BENDA, La France byzantine ou le Triomphe de la littérature pure, 1945, page 143 ). On aurait dit que Robert avait entendu le murmure de mes pensées (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 335 ). · Familier et argotique. (C'est) comme qui dirait. Non pas une part de la moitié, non... ce serait trop;... mais, comme qui dirait une prime de cinquante pour cent (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Jocaste; le Chat maigre 1879, page 108 ). · Dire son fait à quelqu'un. Nous quittons le municipal après lui avoir bien dit son fait (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Vie de Henry Brulard, tome 2, 1836, page 475 ). Je voulais dire son fait à la critique (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1889, page 898) : Ø 8. J'ai vu aussi qu'il avait le goût de la justice, qu'il avait du courage dans les relations, une espèce de longanimité, de bienveillance pour les crétins, mais tout à coup susceptible de dire son fait. MAURICE BARRÈS. Mes cahiers, tome 2, 1899-1901, page 145. · Se dire, dire quelqu'un ou quelque chose + attribut de l'objet. Elle se disait fort malade (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 3, 1855, page 141 ). Les personnes dites immorales (MARCEL PROUST, La Fugitive, 1922, page 678) : Ø 9. Vous tombez, chère Athéna, dans un moment de l'entretien qu'il n'est pas exagéré de dire pathétique. GEORGES DUHAMEL. Chronique des Pasquier, Cécile parmi nous, 1938, page 49. · Dire + infinitif. Et vous dites aimer votre fille! (NÉPOMUCÈNE LEMERCIER, Pinto, 1800, I, 3, page 14 ). Vous calculez, et vous dites aimer (HONORÉ DE BALZAC, La Duchesse de Langeais, 1834, page 276) : Ø 10. Il expliquait que la mine ne pouvait être la propriété du mineur, comme le métier est celle du tisserand, et il disait préférer la participation aux bénéfices, l'ouvrier intéressé, devenu l'enfant de la maison. ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1382. d ) Énoncer une objection, une critique. Qu'avez-vous à dire à cela, contre cela? Synonyme : redire : Ø 11. Ô Brisson, que de belles choses vous disiez, sous l'Empire, contre les ministres qui organisaient des tumultes comme celui que vous avez voulu et préparé hier! GEORGES CLEMENCEAU, Vers la réparation, 1899, page 263. SYNTAXE : N'avoir rien à dire, il n'y a pas à dire, trouver quelque chose à dire. e ) [À l'impératif ou avec participe, suivi généralement d'une précision numérique ou d'un adverbe] Convenir, arrêter, fixer. À heure dite (EUGÈNE FROMENTIN, Dominique, 1863, page 204; MALLARMÉ, Correspondance, 1875, page 67) : Ø 12. Ne parlons donc pas ici d'esprits différents du nôtre. Disons simplement qu'ils ignorent ce que nous avons appris. HENRI BERGSON, Les Deux sources de la morale et de la religion, 1932, page 158. · [Avec litote] Bon, ça va, grasseya le principal. Mais ne dites pas que j'ai fait pression sur vous (HENRI DE MONTHERLANT, Les Célibataires, 1934, page 797 ). b) Emploi transitif indirect. Dire de + infinitif/dire que.. Ordonner, commander : Ø 13.... je lui dis précipitamment de sortir, que j'avais à parler en particulier à ma bonne. GABRIEL SÉNAC DE MEILHAN, L'Émigré, 1797, page 1775. · Locution (avec emploi absolu) N'avoir qu' (un mot) à dire et... · Se dire de + infinitif. Projeter de. Fauriel s'était épris tout d'abord du poëme de la Parthénéide [de Baggesen] , et s'était dit de le traduire (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Portraits contemporains, tome 4, 1846-69, page 174 ). 2. Exprimer, énoncer par écrit. Dire dans une lettre que. J'ai dit le motif secret qui l'éloignoit de la solitude, et cette différence de conduite fit naître l'idée qu'elle pourroit renoncer à la vie religieuse (MADAME COTTIN, Mathilde, tome 2, 1805, page 38 ). — Spécialement, littéraire. [En parlant d'un penseur, d'un écrivain] Exprimer, révéler quelque chose de nouveau, de personnel, célébrer (un événement). Puis, la guerre venue, les temps noirs, il a dit Tarascon, et sa défense héroïque, l'esplanade torpillée (ALPHONSE DAUDET, Tartarin sur les Alpes, 1885, page 28 ). Je dirai le soleil levé et le printemps (JEAN PAPADIAMANTOPOULOS, DIT JEAN MORÉAS, Le Pèlerin passionné, 1891, page 82 ). Ø 14. Si donc l'on m'interroge; si l'on s'inquiète (...) de ce que j'ai « voulu dire » dans tel poème, je réponds que je n'ai pas voulu dire, mais voulu faire, et que ce fut l'intention de faire qui a voulu ce que j'ai dit... PAUL VALÉRY, Variété III, 1936, page 63. Ø 15.... je n'ai pas assez dit cette ombre des dieux qui tient tout le ciel, qui marche avec l'ombre des nuages... JEAN GIONO, L'Eau vive, 1943, page 29. — Par métonymie. [En parlant d'un texte, d'une pensée considérée comme référence] Comme dit admirablement la métaphore grecque (VICTOR HUGO, Les Feuilles d'automne, 1831, page 714 ). Comme dit la Bible et comme dit la vraisemblance (ALPHONSE DE LAMARTINE, Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient (1832-1833) ou Note d'un voyageur, tome 2, 1835, page 25 ). L'article 731 du Code civil dit : « Les successions sont déférées aux enfants » (JEAN JAURÈS, Études socialistes, 1901, page 188 ). 3. [Dans le discours écrit et oral] Emploi pronominal. a) Sens réfléchi + attribut de l'objet. Se dire content de. [Mme. Aubin à Peltier] Dites, Monsieur, si vous avez jamais eu le droit de vous dire mon amant (PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 4, Louise Leclercq, 1886, page 172 ). b) Sens réciproque. Se dire ses quatre vérités. c) Sens passif. [Le sujet désigne la signification ou l'emploi possibles d'un mot] L'un ou l'autre se dit ou se disent. II.— [Le sujet désigne une personne qui parle (mais n'attend pas de réponse du destinataire du propos) ou qui écrit; l'accent est mis sur la forme du message] A.— Exprimer par la parole, en articulant à voix plus ou moins forte. 1. [L'accent est mis sur la plus ou moins bonne articulation des sons] Réciter, lire ou chanter à plus ou moins haute voix. Dire un poème, une chanson; l'art de dire. J'avais un voisin aimable, ancien économe de lycée disgracié, qui savait beaucoup et disait bien (JULES VALLÈS, Le Réfractaire, 1865, page 59) : Ø 16. Dur et pitoyable métier : je me suis tourmenté pour la composition, la manière de dire ou de prononcer et tout cela pour l'effet d'un moment, oublié ou perdu le moment d'après par ceux même qui ont écouté avec intérêt, absolument nul pour le plus grand nombre qui n'entend pas et ne se soucie nullement des paroles...! MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN, Journal, 1820, page 297. Ø 17. Avec l'élégance actuelle de nos façons polies, qu'est-ce qu'une femme peut connaître d'un jeune homme « correct », après cinquante visites, si ce n'est son degré d'esprit et le plus ou moins de progrès qu'il a pu faire dans l'art de dire élégamment des choses insignifiantes? HENRI BEYLE, DIT STENDHAL. Lucien Leuwen, tome 2, 1835, page 67. — Spécialement. · Dire un office, une/la messe. Célébrer. L'on disait autrefois, et je crois bien que l'on dit encore une messe à leur intention [des toreros] pendant la course (THÉOPHILE GAUTIER, Tra los montes, 1843, page 88 ). · Dire ses heures, son chapelet, le rosaire, le bénédicité, ses oraisons. Tous deux vont à la messe et disent leur rosaire (VICTOR HUGO, La Légende des siècles, tome 1, 1859, page 334 ). En l'enveloppant d'un regard d'angoisse, elle [Félicité] implorait le Saint-Esprit, et contracta l'habitude idolâtre de dire ses oraisons agenouillée devant le perroquet (GUSTAVE FLAUBERT, Trois contes, Un Coeur simple, 1877, page 66 ). Personne ne dit le bénédicité? demanda Boche (ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 451) : Ø 18.... et quand les garçons reviendront du bois, en bonne santé s'il plaît au Bon Dieu, trois autres [messes] pour le repos de son âme, pauvre garçon! Et tous les dimanches nous dirons un chapelet pour lui. LOUIS HÉMON, Maria Chapdelaine, 1916, page 146. Remarque : L'accent peut être mis sur le caractère itératif et par là-même dégradé de l'acte de dire. Dire son chapelet peut signifier débiter son chapelet. Nous ne manquons pas de vieilles pies dévotes qui disent leurs patenôtres toute la journée (ALFRED DE MUSSET, Histoire d'un merle blanc, 1842, page 56). — Par analogie. [En parlant d'une composition artistique] Il arrive souvent qu'un morceau pauvre en lui-même, mais exécuté par une jeune fille sous l'empire d'un sentiment profond, fasse plus d'impression qu'une grande ouverture pompeusement dite par un orchestre habile (HONORÉ DE BALZAC, Ursule Mirouët, 1841, page 151 ). 2. [L'accent est mis sur une prononciation qui s'écarte de l'usage] [Kléber] lui dit avec son accent demi-allemand : — Tiens! voilà Ali-Bonaparte qui va nous faire une des siennes (ALFRED DE VIGNY, Servitude et grandeur militaires, 1835, page 150 ). Puis il dit avec un accent marseillais : « Zé oublié ma bourse, té, il a fallu revenir. Autrement, je crois que tu dormais de bon coeur » (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Marroca, 1882, page 793 ). · Façon(s) de dire. Bamban était loin d'appartenir à une famille aristocratique. Cela se voyait sans peine à ses manières, à ses façons de dire, et surtout aux belles relations qu'il avait dans le pays (ALPHONSE DAUDET, Le Petit Chose, 1868, page 73 ). Tu sais qu'il observait exactement toutes les bienséances. Il avait de vieilles façons de dire qui étaient excellentes (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Crainquebille, La Cravate, 1904, page 132) : Ø 19. Voyons, bon ermite, cher saint Antoine! Homme pur, homme illustre! Homme qu'on ne saurait assez louer! Ne vous effrayez pas; c'est une façon de dire exagérée, prise aux orientaux. GUSTAVE FLAUBERT, La Tentation de Saint Antoine, 1874, page 115. B.— [Avec un adverbe ou une tournure adverbe] Exprimer par le langage écrit ou oral; rendre sa pensée de telle ou telle manière. Il ne croit pas si bien dire. Ne te fâche pas si je dis mal les choses (JACQUES AUDIBERTI, Les Femmes du Boeuf, 1948, page 120) : Ø 20. ANDROMAQUE. — Avoue que certains jours tu l'aimes [la guerre] . HECTOR. — Si l'on aime ce qui vous délivre de l'espoir, du bonheur, des êtres les plus chers... ANDROMAQUE. — Tu ne crois pas si bien dire... On l'aime. JEAN GIRAUDOUX, La Guerre de Troie n'aura pas lieu, 1935, I, 3, page 22. — Dire d'une manière + adjectif Ce sourire et ce mouvement en disaient autant qu'un bien long discours; ils disaient d'une manière concise et frappante à peu près ceci : (...) (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Le Mariage de Loti, 1882, page 176 ). — Dire en aparté, cachette, confidence. Tu n'as pas encore l'habitude, et tu conduis mal tes affaires : je te le dis en confidence (GÉRARD DE NERVAL, Le second Faust, 1840, 2e. partie, page 152 ). — Dire + adverbe (adverbe d'au moins 10 occurrences dans la documentation). Dire affectueusement (confer Mirbeau, Journal femme, 1900, page 283), dire aigrement (confer Georges Bernanos, Journal d'un curé de campagne, 1936, page 1243), dire aimablement (confer Simone de Beauvoir, Les Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 178), dire amèrement (confer Jean-Paul Sartre, La Mort dans âme, 1949, page 11), dire amicalement (confer Eugène Fromentin, Un Été au Sahara, 1857, page 215), dire (tout) bêtement (confer Alfred de Musset, Lettres de Dupuis et Cotonet, 1836, page 665), dire (tout) bonnement (confer Charles-François Dupuis, Abrégé de l'origine de tous les cultes, 1796, page 335), dire (plus, assez) brièvement (confer Augustin Cournot, Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique, 1851, page 44), dire brusquement (confer Guy de Maupassant, Contes et nouvelles, tome 2, Moiron, 1887, page 1147), dire brutalement (confer Henri Murger, Scènes de la vie de jeunesse, 1851, page 136), dire calmement (confer Albert Camus, Peste, 1947, page 421), dire carrément (confer Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1852, page 84), dire clairement (confer Jean-François Marmontel, Essai sur les romans, 1799, page 328), dire confidentiellement (confer Victor Hugo, Correspondance, 1822, page 352), dire couramment (confer Henri Bergson, Les Deux sources de la morale et de la religion, 1932, page 80), dire crûment (confer Honoré de Balzac, Le Cousin Pons, 1847, page 197), dire distraitement (confer Goncourt, Journal, 1890, page 1098), dire doucement (confer Michelet, Journal, 1820, page 103), dire (assez) durement (confer Idem, ibidem, 1842, page 377), dire fièrement (confer Sartre, Nausée, 1938, page 176), dire formellement (confer Joseph de Maistre, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, tome 2, 1821, page 186), dire fortement (confer Léon Bloy, Journal, 1892, page 53), dire franchement (confer Petrus Borel, Rhapsodies, 1831, page 13), dire froidement (confer Gabriel Sénac de Meilhan, L'Émigré, 1797, page 1698), dire gaiement (confer Las Cases, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 2, 1823, page 429), dire gentiment (confer Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1832, page 542), dire gravement (confer André Gide, Les Faux-monnayeurs, 1925, page 1037), dire hardiment (confer Germaine de Staël, De l'Allemagne, tome 4, 1810, page 37), dire hautement (confer Marie-Françoise-Pierre Goncthier de Biran, dit Maine de Biran, Journal, 1820, page 274), dire incidemment (confer Raymond Abellio, Heureux les Pacifiques, 1946, page 245), dire ironiquement (confer Gustave Flaubert, Correspondance, 1846, page 218), dire justement (confer Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1890, page 1168), dire laconiquement (confer Victor Hugo, Les Misérables, tome 1, 1862, page 385), dire lentement (confer Gustave Flaubert, 1re Éducation sentimentale, 1845, page 36), dire mollement (confer Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1893, page 364), dire naïvement (confer Maxence Van der Meersch, Invasion 14, 1935, page 330), dire négligemment (confer Germaine de Staël, Lettres à Louis de Narbonne, 1792, page 36), dire nettement (confer Émile Zola, L'Assommoir, 1877, page 455), dire obligeamment (confer Charles-Amédée de Sainte-Beuve, Port-Royal, tome 5, 1859, page 19), dire ouvertement (confer Sénac de Meilhan, Émigré, 1797, page 1604), dire paisiblement (confer Honoré de Balzac, La Cousine Bette, 1846, page 300), dire plaisamment (confer Sénac de Meilhan, L'Émigré, 1797, page 1809), dire poliment (confer Alfred de Vigny, Servitude et grandeur militaire, 1835, page 40), dire posément (confer Arthur de Gobineau, Nouvelles asiatiques, 1876, page 263), dire précisément (confer Germaine de Staël, Lettres diverses, 1794, page 609), dire rageusement (confer Sartre, Mort dans âme, 1949, page 269), dire railleusement (confer François Mauriac, Le Noeud de vipères, 1932, page 186), dire rapidement (confer Henri de Latouche, Louis-François L'Héritier, Dernières lettres de deux amans de Barcelone, 1821, page 105), dire résolument (confer Stendhal, Lamiel, 1842, page 175), dire respectueusement (confer Goncourt, Journal, 1863, page 1216), dire sèchement (confer Idem, Mme Gervaisais, 1869, page 152), dire sérieusement (confer Gustave Flaubert, Correspondance, 1853, page 256), dire sévèrement (confer Mirbeau, Journal femme, 1900, page 93), dire (tout) simplement (confer Antoine-Louis-Claude Destutt de Tracy, Commentaire sur l'Esprit des lois de Montesquieu, 1807, page 366), dire sincèrement (confer Jules Fleury-Husson, dit Champfleury, Les Souffrances du professeur Delteil, 1855, page 181), dire sourdement (confer Charles Péguy, Victor-Marie, comte Hugo, 1910, page 764), dire spirituellement (confer Victor-Joseph Étienne, dit de Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, tome 2, 1812, page 292), dire timidement (confer Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1832, page 549), dire tranquillement (confer André Chénier, Épîtres, 1794, page 194), dire tristement (confer Pierre Mille, Barnavaux, 1908, page 163), dire vulgairement (confer Gustave Flaubert, Correspondance, 1853, page 401). C.— [Dire, outil de discours] 1. [Dire introduit le style direct pour citer des paroles, un juron, une interjection, etc.] Tu es bête, tu peux bien me dire « tu », dit Alban, à celui qui dans dix minutes n'aurait plus à dire ni « tu » ni « vous » (HENRI DE MONTHERLANT, Le Songe, 1922, page 154) : Ø 21. La première fois que le père se formalisa de ce dédaigneux rayonnement qui l'atteignit comme un éclair, il dit cette phrase que je me suis rappelée : — Si vous me regardez encore ainsi, Lambert, vous allez recevoir une férule! HONORÉ DE BALZAC, Louis Lambert, 1832, page 59. Ø 22. — Justin, tu m'agaces. Lyon-Després a dit au censeur, en te désignant du menton, il a dit exactement : « Extraordinaire, le petit Juif! Il est extraordinaire! » GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Jardin des bêtes sauvages, 1934, page 11. · Dire merde. Bon! — je me dis — en nous couchant, tu vas me faire des lamentations sur ton vase, mais je te dirai merde! (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1860, page 683 ). Ah! Cambronne n'a pas dit merde aux Anglais. Eh bien, je dis merde à Lucas! (VICTOR HUGO, Correspondance, 1862 page 395 ). · Dire ouf. L'enfant n'eut pas le temps de dire ouf (LÉON FRAPIÉ, La Maternelle, 1904, page 23 ). Chevalme s'approcha de son copain et lui assena une énorme baffe. Sans dire ouf, le copain s'effondra (ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs. 1945, page 392 ). 2. [En incise, dire annonce que les propos sont rapportés ou fait référence à des propos connus, entendus] Dit-il, dis-je, dit-on, ou familier qu'il dit. a) [À l'intérieur de la proposition] Hélas! dit-elle, s'il eût été ici dix ans plus tôt, j'aurois épousé mon doux Tobie (STÉPHANIE FÉLICITÉ DUCREST DE SAINT-AUBIN, COMTESSE DE GENLIS, Les Chevaliers du Cygne, tome 1, 1795, page 96) : Ø 23. Si elle n'a pas de peine à croire ce qu'on lui commande dans cet ordre des choses divines, c'est (elle le dit expressément) parce que Dieu lui a fait la grâce de lui donner la foi... CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 4, 1859, page 95. b) [En fin de proposition] Faites, faites, Monsieur Grandet, charbonnier est maître chez lui, dit sentencieusement le président (HONORÉ DE BALZAC, Eugénie Grandet, 1834, page 40 ). « Ils ne reconnaissent pour gens de valeur que leurs amis », disait-on (ANDRÉ GIDE, Journal, 1940, page 47 ). c) [L'incise est introduit par comme] Monnaie de singe, comme on dit énergiquement (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1931, page 998 ). Le ciel est pavé de bonnes intentions, non l'enfer, comme on le dit assez sottement (JULIEN GREEN, Journal, 1950, page 355) : Ø 24.... il est certain que c'en est fait de la noblesse, si, au lieu de chercher à se créer des alliances, elle continue, comme vous l'avez dit excellemment, de s'isoler dans ses terres, et de s'enfermer dans son orgueil. JULES SANDEAU, Mademoiselle de la Seiglière, 1848, page 249. Ø 25.... Paris est devenu, comme on dit en argot de chemin de fer, tête de ligne de toutes les fortunes faites en pro-vince. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1861, page 940. Ø 26. Mon père, fils de petites gens, mi-paysans, mi-jardiniers, s'était détourné de la terre pour « s'élever par le savoir », comme il disait volontiers. GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Vue de la Terre promise, 1934, page 116. Remarque : 1. Dit-on est exceptionnellement employé substantivement avec un sens proche du qu'en dira-t-on. Pas la faute de ces grands seigneurs, qui, tellement aimés, faisaient bien mentir le dit-on (Jean de la Varende, Manants du Roi, 1938, page 3). 2. La documentation permet d'observer les fréquences suivantes des différentes formes d'incise avec pronom : dit-il représente 45% des formes d'incise aux temps simples, dis-je près de 30%, dit-elle environ 18%; dis-tu, disions-nous, disent-ils, à peine 1,5% chacun, puis avec un nombre plus faible d'occurrences disent-elles et dit-on. 3. [Dire ponctue la fin d'une déclaration] J'ai dit! Puisse notre union durer autant que la terre et le soleil! j'ai dit (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 196 ); Confer aussi page 424). 4. [Dire, en syntaxe expressive, permet dans des locutions figées] a) [l'enchaînement du raisonnement] Ceci dit, cela dit (confer ceci, cela). b) [la notation de figures de pensées, nuançant la portée d'un énoncé, d'une opinion] · [Effet d'hyperbole ou de quantification] Que dis-je? Il ne semble pas exagéré de dire que, dès le séminaire, Renan est tout formé et en possession des données essentielles qu'il développera plus tard (HENRI MASSIS, Jugements, 1923, page 37 ). · [Effet d'atténuation] J'allais dire, je ne saurais dire, que dire de plus, si j'ose dire. Voici, Messieurs les jurés, le simple récit de ce meurtre. Que dire de plus pour sa défense? (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, L'Assassin, 1887, page 594 ). Le plus prudent des hommes dira tout au plus là-dessus qu'il faut qu'il en soit ainsi (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1931, page 1005 ). Tous les Descartes de ce monde sont toujours à constater si cela est, ou disons plus modestement, si ces apparitions sont bien telles que l'imagination les décrit (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1932, page 1104 ). Je dirais volontiers qu'un orage menace, si nous n'étions si tôt dans la saison (GEORGES BERNANOS, Dialogues des carmélites, 1948, page 1574) : Ø 27.... un ordre de mouvement dramatique, un rythme de pas pressés ou ralentis (j'allais dire de ballet) qui commence, et ne s'arrêtera qu'à la fin sur une mesure originale... ALBERT THIBAUDET, Réflexions sur la littérature, 1936, page 79. · [Effet de prétérition, d'allusion] Soit dit entre nous, soit dit en passant Soit dit en passant, c'est une justice à rendre aux Allemands que leurs camps étaient très visibles, très reconnaissables, et généralement situés assez loin des agglomérations pour que tout danger de bombardement en fût écarté (FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, page 343 ). · [Effet de substitution] Autrement dit (confer autrement). · [Effet de congruence] Proprement dit. L'image proprement dite d'une suppression de tout n'est donc jamais formée par la pensée (HENRI BERGSON, L'Évolution créatrice, 1907, page 279 ). Même si elle n'acquiert pas chez autrui un pouvoir de gestion proprement dit, elle agit par conseil, recommandation, information (FRANÇOIS PERROUX, L'Économie du XXe. siècle. 1964, page 209 ). · [Effet d'insistance] . Je le dis et je le répète. Hier j'ai relu les Consolations pour me consoler de ce que j'entrevois. Elles sont ravissantes, je le dis et je le répète; c'est ce que je préfère dans la poésie française intime (ALPHONSE DE LAMARTINE, Correspondance générale. 1830, page 36) : Ø 28.... comme je l'ai dit ici et redit, à peine la « volonté » s'en mêle, ce « vouloir-être-sincère-avec-soi » est un principe inévitable de falsification. PAUL VALÉRY, Variété II, 1929, page 107. c) [Suivi de donc, dire permet toutes formes d'expression de sentiment (emportement, agacement...) manifestées à propos du dire d'un interlocuteur] Dis donc! (confer donc). 5. Locutions ou expressions formées avec l'infinitif dire. a) Avec à. · C'est-à-dire*. · Il y aurait beaucoup à dire. Il y aurait beaucoup à dire (...) sur cette justice des nations polies, dont les vengeances sont plus cruelles que le crime même (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Contes de Jacques Tournebroche, 1908, page 155 ). Il y aurait beaucoup à dire sur ce point (HENRI BERGSON, Les Deux sources de la morale et de la religion, 1932, page 260 ). · Est-ce à dire? Qu'est-ce à dire? Qu'est-ce à dire, sinon qu'on ne peut concevoir de tendances données par la nature, mais qu'elles surgissent du mouvement même de la liberté (...)? (JULES VUILLEMIN, L'Être et le travail, 1949, page 18) : Ø 29. Est-ce à dire, qu'une fois la victoire remportée et la justice rendue, la France de demain voudra se figer dans une attitude de rancoeur à l'égard d'un peuple longtemps dévoyé mais que rien de fondamental ne devrait séparer de nous? CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1956, page 536. Remarque : Emploi substantival exceptionnel de la locution Il jeta un — « Qu'est-ce à dire? » qui révélait plus le maître brutal que l'homme amoureux (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Inutile beauté, 1890, page 1147). · À vrai dire. Ils ne deviennent des caractères typiques que par l'habitude acquise de n'en développer qu'un seul, à laquelle nous cédons à vrai dire généralement. (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 332) : Ø 30.... c'est qu'il s'agit d'un livre dont Jésus-Christ a dit que pas un « iota » ne passerait jamais et qui est à vrai dire le seul livre qui mérite ce nom. JULIEN GREEN, Journal, 1947, page 83. · À dire vrai. Quant à restreindre mes aises, mes plaisirs, j'y suis prêt. À dire vrai, mon corps vieillissant n'en a cure (ANDRÉ GIDE, Journal, 1940, page 53 ). L'étonnant chez Jacques Blanche, c'était que son insatiable curiosité vous donnait l'illusion de lui apporter plus encore qu'on n'avait reçu de lui. À dire vrai, sur toute question son esprit retenait peu du solide qu'il attendait de vous (FRANÇOIS MAURIAC, Journal du temps de l'occupation, 1940-44, page 345 ). b) Avec sans. Cela/il va sans dire. Que la correspondance en souffrît, il va sans dire; et ses amies, peu au courant de cette gêne, s'étonnaient qu'elle restât parfois si longtemps sans répondre à leurs affectueux messages (ANDRÉ GIDE, Et nunc manet in te, 1951, page 1140 ). c) Avec ainsi. Pour ainsi dire (confer ainsi). d) Avec mieux. Pour mieux dire. Sur l'avis ou, pour mieux dire, par l'ordre du général, le Père Magitot retourna chez monsieur Chauvel (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Dieux ont soif, 1912, page 184 ). e) Avec que. [Avec une valeur concessive] (Et) dire que : Ø 31. Dire qu'il était si joyeux, le jour où il avait quitté le service, après la guerre d'Italie, à l'idée de n'être plus un traîneur de sabre, un tueur de monde! ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 500. III.— [Le sujet ne désigne pas une personne] Exprimer au moyen d'un code quelconque, d'un signe ou par l'aspect. A.— [L'accent est mis sur la révélation que peut apporter le sujet] 1. [Par personnification d'une partie du corps, d'un objet familier, etc.] Indiquer. Mon petit doigt me l'a dit. Elle a les plus beaux yeux, comme vous avez vu, et des yeux qui disent tout ce qu'ils veulent (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 1, 1835, page 76 ). Angolio, dont les vêtements usés et propres disaient en effet la misère décente, répondit (ÉMILE ZOLA, Rome, 1896, page 463) : Ø 32.... dans la calèche, des éternuements convulsifs, une sorte de gloussement continu, disaient que la baronne étouffait. GUY DE MAUPASSANT, Une Vie, 1883, page 95-96. Ø 33. Le marquis regarda tour à tour sa femme immobile, muette, mais dont le calme visage disait éloquemment la pureté et l'innocence; puis Daï-Natha, qui se tordait dans les convulsions de l'agonie et blasphémait... PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 3, 1859, page 296. — Emploi pronominal à valeur réciproque. Elle [la grosse brune] sourit en apercevant Duroy, comme si leurs yeux se fussent dit déjà des choses intimes et secrètes (GUY DE MAUPASSANT, Bel-Ami, 1885, page 18 ). 2. [En parlant d'une chose plus ou moins énigmatique] Révéler, exprimer. Dans les Merveilles de nature, il est dit : « Le papier, ce silence qui dit tout. » (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1856, page 272 ). L'ombre est un silence; mais ce silence dit tout (VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, page 303) : Ø 34. Que ce soit ici un dernier adieu, ou que je doive vous revoir encore, Céluta, quelque chose me dit que ma destinée s'accomplit; si ce n'est pas aujourd'hui même, elle n'en sera que plus funeste : René ne peut reculer que vers le malheur. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 439. · Locution. En dire long (sur). Elle [la vieille] (...) paya, non sans renfoncer ensuite son porte-monnaie dans sa poche, d'un geste qui en disait long sur les méfiances de la province (ALPHONSE DAUDET, Le Nabab, 1877, page 150) : Ø 35. Le mécanisme des tentations est si curieux que je m'étonne toujours qu'on ne l'étudie pas de plus près. Il en dit long sur notre âme, sur sa fragilité... JULIEN GREEN, Journal, 1941, page 87. — Spécialement. [En parlant d'une production de l'homme, à caractère général esthétique] Exprimer. Ces trois dessins différents [de Delacroix, Daumier, Ingres] ont ceci de commun (...) qu'ils disent juste ce qu'ils veulent dire (CHARLES BAUDELAIRE, Curiosités esthétiques, 1867, page 19 ). Tout est dit, exprimé, traduit [dans Tannhäuser] par la parole et la musique, d'une manière si positive qu'il est presque impossible de concevoir une autre manière de le dire (CHARLES BAUDELAIRE, L'Art romantique, 1867, page 500) : Ø 36. Elle pensait à de petits pas sur le sable des plages napolitaines, à ces belles expressions naïves qui disent si vivement l'amour, l'étonnement et le plaisir. ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, Ariel ou la Vie de Shelley, 1923, page 260. 3. [En parlant d'un acte qui demande une explication] Vouloir dire Il regarda la baronne d'un air qui voulait dire : « Ai-je de l'esprit! » (HONORÉ DE BALZAC, La Cousine Bette, 1846, page 286 ). Cela ne veut rien dire (ALBERT CAMUS, L'Étranger, 1942, page 1125) : Ø 37. L'un dans l'autre, s'il me reste cinquante, quarante-cinq francs, c'est-à-dire un franc cinquante par jour pour mon petit déjeuner, dix sous, au bar, debout, mes déplacements, et les femmes, tu te rends compte... ça veut dire que dix francs à moi, comme argent de poche, ça ne me fait pas moins d'une semaine, soit dit sans reproche. LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 362. Ø 38.... n'osant lui demander ce que cela signifiait, je trouvai plus expédient de demander comment il fallait écrire : ah. Il répondit aussitôt, avec un peu d'impatience : « Peu m'importe : a ou ah. »... Et je compris alors qu'il s'agissait de l'expression d'une durée. Cela voulait dire : le temps de dire : a (ou ah!). ANDRÉ GIDE, Journal, 1936, page 1258. · Locution. Savoir ce que parler veut dire (confer Gaston Leroux, Le Mystère de la chambre jaune, 1907, page 104 :: Ø 39. Alors le vieux éclata tout d'un coup : — Me prends-tu pour un imbécile et crois-tu que je ne sache pas ce que parler veut dire? Comme si ton manège n'a pas trop duré. ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 262. B.— [L'accent est mis sur l'effet produit par l'aspect d'une chose sur l'interlocuteur, avec un complément indirect de personne] Présenter un intérêt. Cela ne me dit rien de bon! (HONORÉ DE BALZAC, Annette et le criminel, tome 3, 1824, page 78 ). Quelque chose me disait d'aller (HONORÉ DE BALZAC, Le Médecin de campagne, 1833, page 122 ). · Locution. Si le coeur vous/lui en dit. En tout cas, vous pouvez lui montrer cette lettre, si le coeur vous en dit (PAUL CLAUDEL, Correspondance [avec André Rivière] , 1899-1926, page 216 ); Confer aussi Alain, Propos, 1929, page 866) : Ø 40. On ne cesse de me redemander en France, et pour peu que le coeur en dise au ministère, je suis aussi disposé à le quitter, qu'il est disposé à la malveillance pour moi. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Correspondance gén, tome 2, 1789-1824, page 173. Ø 41. Quand pourrait-il avoir le plaisir de vous trouver, si le coeur lui en dit? — Si le coeur lui en dit (...) reprit madame de Maurescamp... Eh bien! voyons... demain soir... après le dîner... OCTAVE FEUILLET, L'Histoire d'une Parisienne, 1881, page 105. Remarque : On rencontre dans la documentation a) Disette, substantif féminin, vieilli, régionalisme, généralement au pluriel Propos badins, commérages. Elle [Boulette] lui avait fait oublier [à Charlot] tout cela et lui avait appris de jolies prières et un tas d'amusettes et de disettes gentilles qu'il arrangeait à sa mode et qui réjouissaient tout le monde (George Sand, Maîtres sonneurs, 1853, page 247). Il lui eut bientôt défilé tout son chapelet de disettes (Idem, ibidem, page 280). Attesté dans Grand dictionnaire universel du XIXe et du XXe. siècle (Pierre Larousse). b) Disable, adjectif, familier, régionalisme, généralement en tournure négative. Synonyme de dicible. C'est pas tant la beauté, comme je vous disais tantôt, que cette douceur qu'elle vous a dans le regard et qui est pas disable (Germaine Guèvremont, Le Survenant, 1945, page 237). Et les chimères qu'il lui contait après, c'est pas disable! (Idem, ibidem, page 268). Elle [Anne de Galard] disait tout ce qui lui passait par la tête; seulement (...) il ne lui passait rien que de disable (Jean de la Varende, Bric-à-brac, 1953, page 64). Attesté dans le Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, Dictionnaire universel de la langue française (Louis-Nicolas Bescherelle) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe et du XXe. siècle (Pierre Larousse), Dictionnaire des dictionnaires (sous la direction de Paul Guérin) 1892 et considéré comme vieux ou inusité.

« soleil. JEAN GIRAUDOUX, Électre, 1937, II, 4, page 147. — Abusivement.

[En parlant d'un inanimé concret ou abstrait] Qui n'est pas vraiment, présumé, prétendu.

Les restaurants luxueux, ou soi-disant tels (HENRI DE MONTHERLANT, Les Lépreuses, 1939, page 1408 ).

Une monnaie soi-disant française, fabriquée par l'étranger (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1956, page 224) : Ø 4....

je n'accepterai en aucun cas qu'une soi-disante souveraineté extérieure vienne m'obliger à accepter une interprétation de la norme ou d'une norme nouvelle.

C'est là, essentiellement, la notion de souveraineté étatique. GEORGES SCELLE, Le Fédéralisme européen et ses difficultés politiques, 1952, page 5. Ø 5....

il [le gouvernement royal] peut déclarer qu'on n'a jamais communiqué le soi-disant document secret, dont par suite il est impossible d'apprécier l'authenticité. L'Affaire Dreyfus d'après les archives diplomatiques. 1959, page 196. b) En emploi adverbial, populaire.

Synonymes : prétendument, apparemment.

Un monsieur, qui est dans les affaires, lui a soi-disant proposé une situation d'avenir (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, Le 6 octobre, 1932, page 281 ). — Soi-disant (que c'est) pour + substantif ou infinitif. Chercher le seau et les balais, soi-disant pour faire le ménage (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 216 ).

Un peu plus tard, on s'est demandé où qu'il était passé le Dudule?.

Il était sorti depuis deux heures... soi-disant pour ses besoins (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936 page 624 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 6 479.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 8 157, b) 13 852; XXe.

siècle : a) 12 369, b) 5 730. Forme dérivée du verbe "dire" dire DIRE1, verbe transitif. I.— [Le sujet désigne une ou plusieurs personnes; il est censé se trouver face à face avec le destinataire du propos] Énoncer un propos par la parole physiquement articulée avec l'intention de le communiquer et d'appeler éventuellement une réponse ou une réaction.

Dire quelque chose à quelqu'un. A.— [Processus de la communication : forme des constructions syntaxiques] 1.

[Le destinataire est pris en considération, le complément d'objet désigne un propos] a) [Le complément d'objet est un propos rapporté au style direct, entouré de guillemets et précédé de 2 points] Il (lui) dit alors : " Bon ". — Spécialement.

[Le verbe dire est placé en incise ou en fin de propos, dans les 2 cas avec inversion du sujet] La séance est ouverte, dit le président; dit-il, dis-je, qu'il dit. · emploi absolu.

[En énoncé indépendant (pour clore un discours)] J'ai dit! J'ai fini de parler. b) [Le complément d'objet est un nom ou un pronom] Je lui ai dit toute ma pensée, ce que je pense. 2. »

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