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Dictionnaire en ligne: DÉFAIT, -AITE, participe passé et adjectif.

Publié le 12/12/2015

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Dictionnaire en ligne: DÉFAIT, -AITE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de défaire* II.— Adjectif. Qui n'est plus fait, qui a perdu sa forme, son ordre. A.— [En parlant d'une chose] : Ø 1. Sur le serre-tête blanc, défait, sa cornette avait légèrement glissé, et les deux grandes ailes battaient, effrayées et désunies. OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 220. B.— [En parlant d'une personne] 1. Affaibli, désemparé. On voyait des hommes hâves, défaits, demi-nus, grelottants avec leur chemise mouillée (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Mon frère Yves, 1833, page 140 ). Avec Ève, à son bras défaite et languissante (ALBERT SAMAIN, Le Chariot d'or, 1900, page 195) : Ø 2. Mariette, toute défaite et tout affolée, rattrapait Anne-Marie sur la place, lui remettait un panier, qu'elle l'adjurait de garder avec elle. HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, La Tour du Levant, 1931, page 7. — Par métonymie. [En parlant de la physionomie, de la voix d'une personne] Sa voix défaite mais solennelle tremblait (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 2, 1891, page 64 ). Le visage défait, point reconnaissable (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1922, page 103 ). 2. Vaincu par les armes, mis en défaite : Ø 3. Tandis que la majorité de la population acceptait le joug de l'occupant, une poignée d'hommes de l'armée défaite, réfugiée dans la montagne, commençait contre les envahisseurs une lutte qui, gagnant pied à pied, au cours de huit siècles, aboutissait il y a vingt-sept ans à la libération totale du territoire. HENRI DE MONTHERLANT, Le Maître de Santiago, 1947, page 609. — Au figuré : Ø 4. Soudain défait, vaincu, suffoqué de tendresse, il serrait contre son coeur cette chair tiède, héroïque, douce comme une pluie de printemps... JULIEN GRACQ, Un Beau ténébreux, 1945, page 195. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 089. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 051, b) 1 008; XXe. siècle : a) 1 774, b) 2 131. Forme dérivée du verbe "défaire" défaire DÉFAIRE, verbe transitif. I.— Défaire quelque chose ou quelqu'un. A.— Défaire quelque chose. Détruire ce qui a été fait pour lui rendre sa forme primitive. Une maille de moins défait tout le tricot (VICTOR HUGO, La Légende des siècles, tome 6, 1883, page 144 ). Un noeud qu'il ne pouvait défaire (ÉMILE ZOLA, La Joie de vivre, 1884, page 1092) : Ø 1. Elle s'appelait Charlotte et défaisait pour se vieillir l'ourlet de ses robes qu'elle jugeait trop courtes. JULIEN GREEN, Journal, 1928-34, page 284. — Au figuré. Défaire une affaire, un contrat, un mariage. Les rompre. As-tu défait cette affaire? (...) Mais pourquoi la défaire? Elle me semble admirable (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 2, 1836, page 419 ). — Emploi pronominal. Cesser d'être fait, construit, ordonné. Une épingle se défit, les cheveux coulèrent dans son cou, l'ensevelirent de leurs ténèbres (ÉMILE ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, page 593 ). Puis les conversations se défirent (ANDRÉ GIDE, Les Nourritures terrestres, 1897, page 203) : Ø 2. Nous devons faire au moins un million de noeuds à l'heure, et ces noeuds ont ceci de bon qu'une fois faits ils ne se défont pas. ALFRED JARRY, Ubu Roi, 1895, V, 4, page 91. — En particulier. Dénouer, enlever un vêtement, un bijou. La femme défait lentement les noeuds de rubans multicolores qu'elle a sur la poitrine (PAUL ÉLUARD, Donner à voir, 1939, page 23) : Ø 3. Son ombrelle et ses gants posés sur le lit, elle défit sa robe, et, songeant à sa jolie toilette, elle marchait dans la chambre, un peu rêveuse, prenant au passage une lime à ongles, un peigne, allant de sa glace à la fenêtre ouverte, où un souffle tiède frôlait ses épaules nues. JACQUES CHARDONNE, L'Épithalame, 1921, page 236. — Vieilli, emploi pronominal. Ôter un vêtement, un bijou, se dévêtir. Tu ne te défais pas? (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Histoire comique, 1903, page 46) : Ø 4. Toi qui cherches une belle fille, sans la trouver!... Elle va se défaire. Défais-toi, ma chérie, défais-toi un peu, pour qu'il voie. ÉMILE ZOLA, L'Œuvre, 1886, page 114. B.— Défaire quelqu'un. 1. Modifier l'apparence physique, le comportement, l'état d'esprit de quelqu'un (par une grande fatigue, une émotion violente, etc.). Rien ne défait le prêtre comme d'aimer une femme (VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, page 433 ). — Emploi pronominal. Se transformer physiquement ou moralement. Maintenant que je me défais peu à peu et que dans le miroir peu à peu je lui ressemble (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Naissance du jour, 1928, page 6 ). — Par métonymie. [En parlant de la physionomie, de la voix d'une personne] Le visage qui fut si beau s'est défait (ROGER VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, page 24 ). 2. Vieux. Modifier le rang social de quelqu'un (en le destituant de sa charge). Le despotisme qui faisoit et défaisoit les évêques presque à son gré (FÉLICITÉ-ROBERT DE LAMENNAIS, Articles publiés dans le journal L'Avenir, 1831, page 213 ). La grandeur de son pouvoir, (...) qui aurait pu, s'il eût voulu, faire des rois, et les défaire (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Les Amies, 1910, page 1091 ). 3. Défaire un ennemi, une armée, un pays en guerre. Les mettre en déroute, les vaincre. Le maréchal Jean de Villiers de L'Isle-Adam défit les Anglais entre Épinay et Saint-Denis (PHILIPPE AUGUSTE MATHIAS DE VILLIERS DE L'ISLE-ADAM, Correspondance, 1875, page 202 ). Même chez Zévaco jamais preux ne défit plus de vingt truands à la fois (JEAN-PAUL SARTRE, Les Mots, 1964, page 122) : Ø 5.... Sighebert revint victorieux de sa campagne d'outre-Rhin, reprit ses villes une à une, et, poursuivant son frère jusque sous les murs de Soissons, le défit dans une bataille, et entra de force dans la capitale de la Neustrie. AUGUSTIN THIERRY, Récits des temps mérovingiens, tome 1, 1840, page 324. — Vieux. · " Faire mourir " (Dictionnaire de l'Académie Française). " Cette malheureuse a défait son fruit, son enfant " (Dictionnaire de l'Académie Française). · Emploi pronominal. Se donner la mort : Ø 6. L'an passé, Jean Choinart, fermier de la commune de Toucigny, (...) trouve sa récolte trop belle (il avait spéculé sur la hausse des grains), rentre chez lui et se défait. (...) On aime mieux maintenant être mort que ruiné. PAUL-LOUIS COURIER, Pamphlets politiques, Gazette du village, 1823, page 182. Remarque : On rencontre dans la documentation a) Défaisable, adjectif. Que l'on peut défaire. Un filet aux mailles faisables et défaisables à volonté (Henri Bergson, L'Évolution créatrice, 1907, page 203). b) Défaiseur, euse, substantif. Celui, celle qui défait. " La grande défaiseuse de miracles " (Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1869, page 523). II.— Défaire quelqu'un de quelque chose, de quelqu'un.. Débarrasser quelqu'un d'une chose ou d'une personne gênantes, importunes. Vous voyez, mes amis, toujours ce maudit égoïsme qui perce (...) mais vous me déferez de cela, vous autres (OCTAVE FEUILLET, Scènes et comédies, 1854, page 47 ). Bonté du ciel! s'écria Michu... je ne pourrai donc jamais vous défaire tranquillement de Malin? (HONORÉ DE BALZAC, Une Ténébreuse affaire, 1841, page 171 ). — Emploi pronominal. Se défaire de.. Se séparer, se débarrasser de quelque chose, de quelqu'un. Et quant à ma maison, je ne puis m'en défaire (JEAN-PIERRE CLARIS DE FLORIAN, Fables, 1792, page 48 ). Il parlait un peu plus haut qu'il n'était nécessaire, ne pouvant se défaire du ton d'orateur qu'il avait pris l'après-midi (MAURICE DRUON, Les Grandes familles, tome 2, 1948, page 61) : Ø 7.... hier matin vous m'aviez (...) convoqué. N'était-ce que pour me parler de la petite Clément? et de votre obligation de vous défaire de moi? GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Naissance du jour, 1928, page 52. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 172. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 494, b) 1 484; XXe. siècle : a) 1 611, b) 1 943.

« d?faite, r?fugi?e dans la montagne, commen?ait contre les envahisseurs une lutte qui, gagnant pied ? pied, au cours de huit si?cles, aboutissait il y a vingt-sept ans ? la lib?ration totale du territoire. HENRI DE MONTHERLANT, Le Ma?tre de Santiago, 1947, page 609.

? Au figur?: ? 4.

Soudain d?fait, vaincu, suffoqu? de tendresse, il serrait contre son coeur cette chair ti?de, h?ro?que, douce comme une pluie de printemps... JULIEN GRACQ, Un Beau t?n?breux, 1945, page 195.

STATISTIQUES?: Fr?quence absolue litt?raire?: 1 089.

Fr?quence relative litt?raire?: XIXe.

si?cle?: a) 1 051, b) 1 008; XXe.

si?cle?: a) 1 774, b) 2 131.

Forme d?riv?e du verbe "d?faire" d?faire D?FAIRE, verbe transitif.

I.? D?faire quelque chose ou quelqu'un.

A.? D?faire quelque chose.

D?truire ce qui a ?t? fait pour lui rendre sa forme primitive.

Une maille de moins d?fait tout le tricot (VICTOR HUGO, La L?gende des si?cles, tome 6, 1883, page 144 ).

Un noeud qu'il ne pouvait d?faire (?MILE ZOLA, La Joie de vivre, 1884, page 1092) : ? 1.

Elle s'appelait Charlotte et d?faisait pour se vieillir l'ourlet de ses robes qu'elle jugeait trop courtes. JULIEN GREEN, Journal, 1928-34, page 284.

? Au figur?.

D?faire une affaire, un contrat, un mariage.

Les rompre.

As-tu d?fait cette affaire? (...) Mais pourquoi la d?faire? Elle me semble admirable (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 2, 1836, page 419 ).

? Emploi pronominal.

Cesser d'?tre fait, construit, ordonn?.

Une ?pingle se d?fit, les cheveux coul?rent dans son cou, l'ensevelirent de leurs t?n?bres (?MILE ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, page 593 ).

Puis les conversations se d?firent (ANDR? GIDE, Les Nourritures terrestres, 1897, page 203) : ? 2.

Nous devons faire au moins un million de noeuds ? l'heure, et ces noeuds ont ceci de bon qu'une fois faits. »

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