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Deuxième (2eme) partie du Discours de la méthode de Descartes (commentaire)

Publié le 04/04/2011

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SCHÉMA DE LA IIe PARTIE La science doit être une comme Test l'intelligence humaine. Descartes en a eu la révélation au cours d'une intense méditation. Il se propose de la reconstruire selon un plan harmonieux, non sans avoir au préalable résolu de tout remettre en question afin de mieux échapper au scepticisme et de retrouver par un doute rationnel les vérités incontestables dont l'esprit a besoin pour élever sur elles un édifice inébranlable. Pour effectuer ce travail, il dispose d'une méthode dont il veut bien donner les règles essentielles : 1° N'accepter que l'évidence rationnelle, rechercher la certitude indubitable dans les idées claires et distinctes qui brillent en la lumière de l'intuition. 2° Analyser les difficultés, résoudre les notions et les problèmes en éléments plus simples et plus intelligibles. 3° Ordonner les idées en séries selon une progression déductive du simple au complexe et du principe à la conséquence. 4° Compléter ces opérations par une revue exacte de toutes les notions ainsi enchaînées, pour les tenir sous le regard de l'esprit et préparer la transformation de la déduction en intuition rationnelle. Ainsi se formule une logique nouvelle, inspirée des mathématiques, et dont l'auteur lui-même a pu mesurer l'éclatante fécondité.

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« sensible, loin de l'évidence rationnelle. En quelques mots il indique l'initiative hardie qu'il a résolu de prendre, la décision réfléchie d'un doute lucide etvolontaire qui a pour objet de préparer le terrain à la parfaite certitude, d'ajuster les idées au niveau de la raisoncomme fait le maçon qui vérifie l'aplomb des pierres en élevant son mur.

Ou encore : Supposons qu'un homme ait unpanier plein de pommes, dont il craigne que certaines ne soient gâtées et qu'il veuille les enlever pour éviter que lesautres ne se corrompent, comment procéderait-il? Est-ce qu'il ne les jetterait pas toutes d'abord en vidantentièrement son panier ? Après quoi les examinant par ordre les unes après les autres, il reprendrait celles qu'iljugerait bonnes et les remettrait dans le panier, en éliminant les autres.

C'est à ce tri qu'il faut procéder dans lemonde de la connaissance, quitte à reprendre les idées que l'on reconnaîtra indubitablement vraies: l'essentiel n'estpas tant de découvrir des vérités nouvelles que de donner aux idées la place et le sens qui leur revient dans l'ordreinventé par la méthode. A l'occasion de ce principe, Descartes, soucieux que l'on ne confonde pas sa réforme avec une révolution d'ordrepolitique, se défend avec insistance de vouloir appliquer sa méthode à la chose publique et nous livre incidemmentsa pensée politique dont nous devons à M.

Gouhier la parfaite interprétation.

Selon la logique du système, Descartespourrait être soit conservateur — puisqu'il est le philosophe de l'ordre — soit révolutionnaire puisqu'il est lephilosophe de la reconstruction radicale du savoir.

Et l'on peut dire que l'impulsion critique donnée par le Discoursdevait se transposer naturellement sur le plan des institutions et des régimes.

En fait, si Descartes affirme qu'il n'apas dessein de réformer l'État, c'est qu'il est persuadé que le grand maître en ce domaine est l'usage qui rode lesinstitutions et en corrige peu à peu les défauts.

Pour lui, la société a son ordre qui est sans commune mesure aveccelui de la science.

Ce qui est vrai de l'ordre rationnel ne l'est pas de l'ordre social qui est historique et comme teld'une totale irrationalité.

Faire une révolution au nom de la Raison serait déraisonnable.

Ce serait traiter la sociétécomme si pouvait en être éliminé; le temps qui seul fait évoluer les institutions dans le sens de l'améliorationsouhaitable; ce serait substituer un ordre historique à un autre, sans pouvoir assurer le règne de la Raison qui n'estni sociale ni temporelle.

Les paroles de Descartes ne sont donc pas ici de simples propos tendant à le disculper.D'ailleurs, même dans l'ordre rationnel, le parti pris de tout remettre en question, pour construire sur des fondementsnouveaux, ne convient pas à n'importe qui et cela en raison même des dangers que présente le maniement du douteradical.

Descartes en est tellement conscient qu'il n'ose pas exposer dans le Discours, ouvrage de vulgarisation, lesarguments sceptiques qu'il réserve pour les Méditations, à l'usage des gens plus savants et mieux informés enphilosophie.

La décision de tout révoquer en doute ne convient ni à ceux qui ont coutume de juger par précipitation,avant de connaître l'évidence et sans circonspection, ni à ceux qui n'ont pas une suffisante puissance critique.

Lesuns risquent de s'égarer, en sombrant dans l'anarchie intellectuelle; les autres ont intérêt à faire confiance auxinventeurs de vérité, en suivant modestement la voie ouverte.

Atténuant ainsi la déclaration relative à l'égalité dubon sens, Descartes nous invite à ne pas confondre deux choses bien distinctes : la puissance de discerner le vraidu faux lorsque la vérité et l'erreur se trouvent déjà placées sous le regard de la pensée — et la faculté dedécouvrir la vérité quand on ne la connaît pas encore et pour la substituer à l'erreur.

Ici tous les esprits ne sont pasà égalité : sans avoir plus d'esprit que le commun on ne doit pas espérer de rien faire d'extraordinaire touchant lessciences humaines.

C'est rétablir le privilège du génie dont le rôle est d'apporter aux autres des idées qui soient à lafois vraies et nouvelles : encore que plusieurs ne soient pas capables de trouver d'eux-mêmes le droit chemin, il yen a peu toutefois qui ne le puissent assez reconnaître lorsqu'il leur est clairement montré par quelque autre. Descartes use de patience et de circonspection; pourtant la perspicacité ne lui fait point défaut.

Après avoirremarqué les divers visages d'une philosophie tout incertaine, il constate dans les mœurs et les coutumes une égalediversité.

Le voyage et l'étude lui enseignent l'imperfection d'une connaissance privée des garanties objectives.

Siles philosophes en restent au domaine du probable, les hommes ne sont guère plus exigeants en fait de certitude.Ainsi il rejoint Montaigne et annonce Pascal, tous deux grands dénonciateurs du pouvoir de la coutume et de cetterelativité des croyances qui semble ébranler le prestige de la Raison.

Mais il n'en tire pas les mêmes conclusions; ilse contente de dénoncer dans le consentement universel ou la pluralité des voix un critère de vérité dont l'autoritéest usurpée et qui ne saurait rivaliser avec l'évidence.

Déjà, dans l'ordre moral, bien que l'on doive se dévouer àautrui, il reste vrai que si un homme vaut plus, lui seul, que tout le reste de sa ville, il n'aurait pas raison de sevouloir perdre pour la sauver.

A fortiori, dans Tordre intellectuel, est-on fondé à avoir confiance en soi-même, si l'onuse mieux que d'autres de la lumière naturelle immanente à tous.

C'est pourquoi ce cavalier dont parle Péguys'engage seul, d'un si bon pas, à la recherche de la vérité, comme s'il allait à la conquête du monde.

Entreprised'une extrême hardiesse dont il n'ignore pas les difficultés.

Durant de longues années, de 1618 à 1628, il poursuitses recherches, cultive les mathématiques, met au point l'instrument méthodologique dont les Règles pour ladirection de l'esprit devaient enseigner l'usage.

Puis, renonçant à publier cette œuvre qui fut retrouvée inachevéeaprès sa mort, il attend encore jusqu'en 1637, pour exposer dans le Discours cette invention admirable qu'il avaitconçue dès le 11 novembre 1620; mais alors il condense en quatre règles l'expérience et la doctrine d'une penséeparfaitement maîtresse d'elle-même et qui a conduit son aventure dans un ordre rigoureux, en contact incessantavec les sciences où s'appliquent les procédés généraux de l'esprit.

Ainsi les précautions nécessaires ont été prisespour éviter le scepticisme alors même qu'on se met à rejeter toutes les opinions reçues en sa créance.

La voie estlibre pour l'instauration d'une logique nouvelle. Descartes trouve devant lui une logique, une géométrie et une algèbre qui ne le satisfont guère.

1° La logique qu'onlui a enseignée est celle d'Aristote, prolongée par les scolastiques.

Elle a pour centre la théorie du syllogisme.

Maisqu'est-ce que le syllogisme ? Un simple procédé didactique qui appartient à la rhétorique plutôt qu'à la philosophie etqui est sans valeur inventive.

Il conduit à penser mécaniquement au détriment de la spontanéité de l'esprit.

La vraielogique est la science des démonstrations nécessaires et non pas cette dialectique qui nous enseigne à discourir de. »

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