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Des goûts et des couleurs, pourquoi ne pourrait-on pas discuter ?

Publié le 27/02/2008

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Le problème posé par le sujet est suggéré par l'opposition des termes « discuter « et « goûts et couleurs «. La discussion suppose en effet un terrain commun entre ceux qui discutent. Ils ne peuvent être en désaccord que s'ils parlent de la même chose, sans quoi la discussion n'est que malentendu. La discussion suppose donc l'universel. En revanche, le goût paraît subjectif. Ne dit-on pas que « des goûts et des couleurs, on ne doit pas discuter«? C'est donc cette évidence massive du sens commun qu'il faut mettre en cause. Pour cela, on se demandera si dans l'ensemble de nos goûts, il n'y en a pas certains qui invitent à dépasser cette opposition trop nette de l'objectif et du subjectif. Or c'est précisément le cas avec le « jugement de goût « qui porte sur la beauté. Ainsi, quand nous disons que quelque chose est beau, nous signifions à la fois que cela nous fait plaisir (nous nous référons donc à un état subjectif) et que cette beauté doit être reconnue par autrui (qu'elle est donc universelle). Comment ces deux aspects contradictoires peuvent-ils coexister? La priorité accordée par le devoir au problème de la beauté est ainsi justifiée. Mais dans un premier temps, vous devez partir du sens le plus général de la notion de goût. Le goût inclut les goûts alimentaires, vestimentaires... C'est donc en partant de ce sens général, que le sujet doit en venir à se recentrer sur la beauté.

• Problème du jugement esthétique selon Kant.  On trouvera un exposé intéressant de la problématique kantienne ainsi que nombre de réflexions concernant le sujet proposé dans De la Philosophie de Michel Gourinat (Hachette), tome I, pages 237 à 257 :  — l'appréciation de l'agréable est individuelle (page 238);  — le goût juge universellement (page 238);  — le jugement scientifique manque la beauté (page 239);  — le jugement rattache le particulier au général (page 239);  — dans le jugement déterminant (empirique ou scientifique) le général est donné d'avance (page 240);  — le jugement réfléchissant (esthétique) prétend sans preuve à l'universalité (page 240);  — on peut discuter, mais non disputer du goût (page 248);  — l'universalité du jugement de goût est purement subjective (page 251).

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