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Définitions et philosophes: Pourquoi les philosophes s'intéressent-ils aux définitions ?

Publié le 04/04/2011

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   « La définition fait connaître ce qu'est la chose «. C'est ainsi qu' Aristote définit le concept de définition. La définition, considérée come opération de l'esprit, consiste à déterminer la compréhension caractérisant un objet. C'est l'ensemble des termes connus dont la combinaison détermine le concept défini. La définition est donc l'énonciation des caractères essentiels, des qualités propres à un individu ou à une chose, autrement dit la signification du mot qui les désigne. Le philosophe, qui réfléchit avec sa raison sur le monde et la pensée pour accéder à la sagesse ou pour comprendre le sens de la vie, et qui est donc en quête de vérité, porte un intérêt particulièrement fort aux définitions. L'utilisation de la définition pour le philosophe représente à la fois un avantage mais nécessite également toute son attention. L'intérêt que porte le philosophe pour la définition montre bien toute son importance. Ainsi, quelles sont les fins visées par le philosophe quand ce dernier a recours aux définitions ? Dans quelle mesure l'intérêt porté par les philosophes sur les définitions est-il fondamental ? La définition crée de nouvelles certitudes, dans un but de vérité. Chez Socrate et Platon, l'exigence de définition est primordiale alors que Spinoza utilise la définition comme démarche rationnelle.

  

« sans doute devenir laide ou moins belle.

Ainsi, ce qui gêne Platon, c'est que si l'on n'a rien de stable, rien ne peutfonder la connaissance ou les définitions.

Il faut quelque chose qui soit susceptible de fonder un savoir sûr etcertain.

Comme dans le monde qui nous entoure, tout change sans arrêt, alors il faut qu'il y ait un autre monde quecelui-ci pour Platon. Spinoza enfin traite de la définition dans le Traité de la Réforme de l'Entendement.

« Connaître les conditions d'unebonne définition et donner le moyen d'en trouver » : c'est le point capital pour mettre en ½uvre la méthode de l'idéevraie, justement parce que cette méthode n'est pas la méthode cartésienne des idées claires et distinctes.

L'idéevraie sera convoquée pour chaque esprit qui ne la possède pas, par le support des définitions qui ne sont pas desimples dénominations mais de véritables désignations, voire d'authentiques déterminations.

En arrière-plan de laquestion des définitions, il y a chez Spinoza une polémique feutrée à l'égard de Descartes.

Le Traité de la réformede l'entendement contient une critique fondamentale de la méthode cartésienne, où l'idée claire ne nous donne riensinon une certaine connaissance des propriétés de la chose et ne nous mène à rien sinon à une connaissancenégative de la cause.

Pour Spinoza, qui retrouve Aristote contre Descartes, « définir, c'est atteindre l'essencemême et non les accidents et c'est s'élever à la connaissance de la cause.

La définition est une démarcherationnelle qui nous permet de saisir une unité de sens qui devient l'identification d'une essence ».

Bien plus, «définir, c'est remonter de l'effet à la cause et par là même raisonner justement en authentifiant une jeunesse desens qui exprime exactement les objets convoqués ».

Pour Descartes au contraire, il n'y a pas besoin de définitions.Spinoza, en se servant de bonnes définitions, fait aussi la guerre à l'imagination.

On n'a plus des mots quis'associent aux images mais à un sens réel.

Ainsi, si « la bonne méthode montre comment l'esprit doit être dirigéselon la norme de l'idée vraie donnée », les définitions sont par excellence ce qui autorise l'établissement de cettenorme.

Mais pour parvenir à cette mise en ½uvre de l'idée vraie à ce travail d'entendement, il faut se débarrasserde la puissance de l'imagination qui ne s'exerce pas simplement dans notre perception du monde mais dans notreusage du langage.

Les définitions seront par excellence la discipline de l'imagination puisque « les mots sont unepartie de l'imagination ».

Il y a une puissance d'énonciation dans les définitions qui établit la justesse de ce qui esténoncé.

Il faut abandonner les idées générales, les représentations vagues de notre esprit au profit d'identificationsrigoureuses.

Les bonnes définitions établissent ce qui est propre aux objets étudiés et non ce qui s'y rapporte parde vagues associations.

Finalement, les définitions comme pivots de tout exercice de notre entendement nousouvrent aux démonstrations comme déductions nécessaires opérées à partir de la nécessité même, de ce qui esténoncé dans leur formulation.

Définir c'est établir une compréhension nécessaire des objets de connaissance mis enforme ensuite dans une démonstration.

La définition est donc ce qui permet d'obtenir une perception complète d'uneidée à partir de sa cause, c'est-à-dire en lui donnant toutes ces déterminations.

Par la définition, l'idée estadéquate à ce qu'elle convoque puisque par-delà le terme qui la résume, il y a le contenu de pensée quil‘engendre.

La définition du cercle ne s'intéresse pas à la propriété de cette figure géométrique mais à ce quifait que le cercle est cercle.

Les définitions ne sont donc jamais arbitraires, elles ne témoignent pas d'uneorthodoxie de la pensée mais plutôt d'une orthométrie, c'est à dire d'une juste mesure.

Ce modèle permet à Spinozade mettre en ½uvre une représentation d'ensemble de na nature qui procède des déterminations de représentationspremières, qui, dans leur enchaînement, offrent le point de départ d'une démarche déductive.

Commencer par desdéfinitions comme le fait Spinoza dans l'Ethique, c'est donner une armature à la pensée à même de coïncider ainsiavec les objets étudiés. La définition est donc un outil fondamental au service de la philosophie.

Pour éviter des erreurs et des illusions dansle sens commun, le recours à l'outil qu'est la définition est indispensable.

Le philosophe, afin de ne pas s'égarer dansses réflexions, va toujours s'attacher à une définition claire et précise, malgré les difficultés à la mettre en place.Des philosophes antiques comme Socrate ou Platon aux philosophes contemporains, la définition est ainsi à la basede toute philosophie. \Sujet désiré en échange : Ce qui est légal est-il nécessairement légitime?. »

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