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Définition: ÉTHER, substantif masculin.

Publié le 03/02/2016

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Définition: ÉTHER, substantif masculin. I.— [En parlant d'un fluide hypothétique ou, par référence à celui-ci] A.1.— [Dans le domaine de l'astronomie ancienne ou par référence à celle-ci et par opposition à l'air (confer air1 I A)] Fluide subtil supposé remplir l'espace au delà de l'atmosphère terrestre. Éther impalpable, insaisissable. Le globe du soleil, nageant dans l'éther au milieu de la voûte des cieux (CONSTANTIN-FRANÇOIS CHASSBOEUF, COMTE DE VOLNEY, Les Ruines ou Méditations sur les révolutions des empires, 1791, page 274) : Ø 1. CYRANO, rayonnant C'est à Paris que je retombe! (...) J'arrive — excusez-moi! — par la dernière trombe. Je suis un peu couvert d'éther. J'ai voyagé! J'ai les yeux tout remplis de poudre d'astres. J'ai Aux éperons, encor, quelques poils de planète! (...) Tenez, sur mon pourpoint, un cheveu de comète! EDMOND ROSTAND, Cyrano de Bergerac, 1898, III, 2, page 143. 2. Par extension, littéraire ou poétique. a) L'air, en particulier l'air pur. Éther limpide, pur, transparent. Aussi naturellement que les autres hommes se meuvent dans le monde de la matière, celui-là [Sir Richard Wadham] semblait aller et venir, respirer et agir, dans une sorte d'éther raréfié (PAUL BOURGET, L'Irréparable, 1884, page 96 ). Certes, l'éther des Andes n'est pas la brume gluante et épaisse de la côte Atlantique (PAUL MORAND, Air indien, 1932, page 7 ). b) Les espaces célestes (air1 I B, synonyme : ciel I A I et B, espace C 2). Fuyez, mes doux oiseaux! Évadez-vous tous deux loin de notre nuit froide et loin du mal hideux! Franchissez l'éther d'un coup d'aile! (VICTOR HUGO, Les Contemplations, tome 2, 1856, page 424) : Ø 2.... aucun nuage n'altérait le bleu de l'éther dont la pureté partout vive, et même à l'horizon, indiquait l'excessive raréfaction de l'air. HONORÉ DE BALZAC, Ursule Mirouët, 1841, page 4. SYNTAXE : Éther illimité, immense, infini, vaste; éther bleu, étoilé, radieux, serein; éther nébuleux, sombre, ténébreux; les plaines de l'éther; la profondeur, la sérénité de l'éther; au plus haut de l'éther. — En particulier. L'espace en tant que milieu dans lequel se transmettent les ondes radiophoniques. Les premières émissions de radio-diffusion dans le monde datent de la fin de la première guerre mondiale. Beaucoup d'ondes ont depuis lors sillonné l'éther (JEAN-JACQUES MATRAS, Radiodiffusion et télévision, 1958, page 10 ). c) Par métaphore ou au figuré. Éther religieux, spirituel. La naïveté du génie qui ne sait respirer que dans un éther où les billets à ordre sont inconnus (PAUL MORAND, L'Eau sous les ponts, 1954, page 56) : Ø 3.... des enthousiasmes qui l'emportaient si haut dans l'éther de la rêverie, qu'il perdait de vue les choses de la terre? HENRI MURGER, Scènes de la vie de bohème, 1851, page 275. B.— [Dans le domaine de la cosmogonie ancienne ou par référence à celle-ci] Le fluide subtil (confer supra A 1) considéré comme : 1. L'un des éléments fondamentaux ou la substance fondamentale d'où procède toute la création. Ô bleu regard dont l'azur est si pâle qu'il semble encore tenir de l'éther primitif (PHILIPPE AUGUSTE MATHIAS DE VILLIERS DE L'ISLE-ADAM, Contes cruels, 1883, page 115) : Ø 4.... ensuite venaient douze dieux célestes, six dieux mâles (...) et six dieux femelles : la lune, l'éther, le feu, l'air, l'eau, la terre. THÉOPHILE GAUTIER, Le Roman de la momie, 1858, page 303. 2. [Par opposition à la matière inerte] La substance ou la manifestation matérielle du principe qui l'anime et, par extension, le principe lui-même (confer astral exemple 5). L'on ne sait guère comment l'âme se distingue du corps dans cette fusion d'argile et d'éther qui est l'homme! (JULES BARBEY D'AUREVILLY, Memorandum 2, 1839, page 276) : Ø 5.... tous les monuments des antiques religions nous montrent le Dieu métaphysique, le Dieu être, conçu comme caché derrière la lumière ou l'éther qui le manifeste. PIERRE LEROUX, Humanité, de son principe et de son avenir, tome 2, 1840, page 847. — Spécialement. Le feu éther (Confer âme exemple 60, astre exemple 8). Les ames, en sortant du corps, étaient rarement assez purifiées pour se réunir au feu éther dont elles étaient émanées (CHARLES-FRANÇOIS DUPUIS, Abrégé de l'origine de tous les cultes, 1796, page 523 ). C.— PHYSIQUE MODERNE. Milieu hypothétique (et dont l'existence est actuellement infirmée) extrêmement ténu, élastique, universellement répandu dans le vide comme dans la matière et que l'on croyait lié à l'apparition ou à la transmission des phénomènes lumineux, électriques, calorifiques, magnétiques. Hypothèse, théorie de l'éther : Ø 6. Les électrons agissent (...) les uns sur les autres, mais cette action n'est pas directe, elle se fait par l'intermédiaire de l'éther. HENRI POINCARÉ, La Valeur de la science, 1905, page 190. SYNTAXE : Éther luminifère; atome, molécule, particule d'éther; tourbillon, vent d'éther; densité, élasticité, inertie, mouvement, vibration de l'éther; se propager dans l'éther. II.— [En parlant d'un corps chimiquement défini] A.— Éther sulfurique et, absolument, éther. Liquide incolore, mobile, d'odeur caractéristique, très volatil et inflammable, de formule C2 H5 — O — C2 H5 ou (C2 H5 )2 O, utilisé dans l'industrie comme solvant et, en médecine, comme antispasmodique, antiseptique et anesthésique. Synonymes : éther ordinaire, éther éthylique*, oxyde d'éthyle*, éthane-oxyéthane (confer éthane remarque 1) (13 novembre). Opéré le 2. Anéantissement de l'être sous l'action de l'éther (JULIEN GREEN, Journal, 1929, page 21 ). Avec un tampon imbibé d'éther, il nettoya la place de la piqûre (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 355) : Ø 7. L'infirmier vient de pousser sans bruit la porte. Garine se retourne encore; l'odeur humaine de la maladie domine de nouveau celle de l'éther. ANDRÉ MALRAUX, Les Conquérants, 1928, page 114. — En particulier (l'éther utilisé comme stupéfiant) Il vous faudra une certaine préparation, c'est-à-dire une certaine habitude, pour ressentir dans toute leur plénitude les singuliers effets de l'éther (...) différents des effets du haschich, des effets de l'opium et de la morphine (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Rêves, 1882, page 783 ). SYNTAXE : Volatilisation de l'éther; vapeurs, effluves d'éther; inhalation d'éther; sirop d'éther; bouteille, fiole d'éther; être endormi à l'éther; boire, prendre de l'éther; (mouchoir) imprégné d'éther; (substance) soluble dans l'éther. Remarque : Sous la forme éthéro-, éther entre comme 1er. élément de composition dans la formation de quelques mots savants. Une injection d'huile éthérocamphrée (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibaut, Épilogue, 1940, page 1006). Confer aussi COMPOSÉS : infra. B.— CHIMIE. 1. Vieilli. Éther ou éther(-)sel. Composé organique naturel ou synthétique, souvent volatil et odorant, résultant de la condensation d'une molécule d'alcool et d'une molécule d'acide avec élimination d'eau. Synonyme : ester*. Éther acétique (synonyme acétate d'éthyle*) éther chlorhydrique (synonyme chlorure d'éthyle*); éther à hydracide, à oxacide. Chaque Ether porte le nom de l'Acide qui a servi à le préparer (Code pharmaceutique. 1821, page 435 ). Un éther-sel, facile à saponifier, avec production d'alcool éthylique et régénération de l'acide (EUGÈNE SCHNEIDER. Le Charbon, son histoire, destin, 1945, page 327 ). — Par métonymie. L'odeur, l'arôme d'un éther. La fumée des cigares, les éthers des alcools l'indisposaient malgré les portes ouvertes (JOSEPH PEYRÉ, Matterhorn, 1939, page 102) : Ø 8.... pareil à la Sulamite qui demandait qu'on la soutînt avec des pommes, c'est l'éther exquis de celles-ci que je respire, de préférence à la douceur obtuse du moût. ANDRÉ GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, page 467. Remarque : Éther est parfois encore usité à la place d'ester dans les syntagmes éthers halohydriques, éthers d'oxacides minéraux (confer Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, Encyclopædia Universalis, au mot ester) pour désigner les esters d'acides minéraux par opposition aux esters d'acides carboxyliques (confer carbo-). 2. Usuel. Éther ou Éther(-)oxyde. Composé organique résultant de la condensation de deux molécules d'alcool identiques ou différentes avec élimination d'eau (notamment en présence d'acide sulfurique). L'éther sulfurique est un éther oxyde (Dictionnaire de l'Académie française. 1932). 3. Éther de pétrole. Liquide incolore, inflammable, volatil, utilisé comme solvant (confer Jean-Jacques Chartrou, Pétroles naturels et artificiels, 1931, page 10). Remarque : 1. On rencontre dans la documentation l'adjectif éthérique. Qui concerne l'éther (confer supra 1). Elles [les abeilles qui partent butiner au loin] baignent à la façon des cellules de notre être, dans le même fluide vital qui est pour elles beaucoup plus étendu, plus élastique, plus subtil, plus psychique, ou plus éthérique que celui de notre corps (Maeterlinck, Vie termites, 1926, page 206). 2. Éther entre comme dernier élément de composition dans la formation de quelques termes savants. Après dessiccation, fixer par l'alcool-éther et colorer par la thionine phéniquée (Dopter dans Nouveau Traité de médecine, fascicule 1, 1926, page 400). Oxyde d'éthyle ou éther ordinaire Synonymes : (...) Ethyléther (P. Lebeau, G. Courtois, Traité de pharmacie chimique, tome 1, 1929, page 516). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 552. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 652, b) 1 397; XXe. siècle : a) 742, b) 595. DÉRIVÉS : Éthéréen, -enne, adjectif. [Correspond à éther I] . a) Synonyme : éthéré A 2 a. Si lyrique que soit le poëte, peut-il donc ne jamais descendre des régions éthéréennes, ne jamais sentir le courant de la vie ambiante (CHARLES BAUDELAIRE, L'Art romantique, 1867, page 459 ). b) Synonyme : éthéré A 3 a. Son corps éthéréen [de la naïade] se déroule avec grâce Courbé sur une hanche, et brille dans l'espace, Léger comme un oiseau qui va prendre son vol (THÉODORE DE BANVILLE, Les Exilés, 1874, page 78 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 4. COMPOSÉS : Éthéromane, substantif masculin [Correspond à éther II A] . Celui qui fait usage de l'éther comme stupéfiant Un véritable sérail d'hystéro-épileptiques et d'éthéromanes (HUYSMANS, Là-bas, tome 2, 1891, page 173). Remarque : On rencontre dans la documentation éthéromanie, substantif féminin « Maladie des éthéromanes » (Dictionnaire de l'Académie Française 1932). — Ds Dictionnaire de l'Académie Française 1932. — 1re. attestation 1890 (Larousse 19e. Supplément); composé du substantif éther et de l'élément suffixe -mane*. — Fréquence absolue littéraire : 2.

« Ø 3....

des enthousiasmes qui l'emportaient si haut dans l'éther de la rêverie, qu'il perdait de vue les choses de la terre? HENRI MURGER, Scènes de la vie de bohème, 1851, page 275. B.— [Dans le domaine de la cosmogonie ancienne ou par référence à celle-ci] Le fluide subtil (confer supra A 1) considéré comme : 1.

L'un des éléments fondamentaux ou la substance fondamentale d'où procède toute la création.

Ô bleu regard dont l'azur est si pâle qu'il semble encore tenir de l'éther primitif (PHILIPPE AUGUSTE MATHIAS DE VILLIERS DE L'ISLE-ADAM, Contes cruels, 1883, page 115) : Ø 4....

ensuite venaient douze dieux célestes, six dieux mâles (...) et six dieux femelles : la lune, l'éther, le feu, l'air, l'eau, la terre. THÉOPHILE GAUTIER, Le Roman de la momie, 1858, page 303. 2.

[Par opposition à la matière inerte] La substance ou la manifestation matérielle du principe qui l'anime et, par extension, le principe lui-même (confer astral exemple 5). L'on ne sait guère comment l'âme se distingue du corps dans cette fusion d'argile et d'éther qui est l'homme! (JULES BARBEY D'AUREVILLY, Memorandum 2, 1839, page 276) : Ø 5....

tous les monuments des antiques religions nous montrent le Dieu métaphysique, le Dieu être, conçu comme caché derrière la lumière ou l'éther qui le manifeste. PIERRE LEROUX, Humanité, de son principe et de son avenir, tome 2, 1840, page 847. — Spécialement.

Le feu éther (Confer âme exemple 60, astre exemple 8).

Les ames, en sortant du corps, étaient rarement assez purifiées pour se réunir au feu éther dont elles étaient émanées (CHARLES-FRANÇOIS DUPUIS, Abrégé de l'origine de tous les cultes, 1796, page 523 ). C.— PHYSIQUE MODERNE.

Milieu hypothétique (et dont l'existence est actuellement infirmée) extrêmement ténu, élastique, universellement répandu dans le vide comme dans la matière et que l'on croyait lié à l'apparition ou à la transmission des phénomènes lumineux, électriques, calorifiques, magnétiques.

Hypothèse, théorie de l'éther : Ø 6.

Les électrons agissent (...) les uns sur les autres, mais cette action n'est pas directe, elle se fait par l'intermédiaire de l'éther. HENRI POINCARÉ, La Valeur de la science, 1905, page 190. SYNTAXE : Éther luminifère; atome, molécule, particule d'éther; tourbillon, vent d'éther; densité, élasticité, inertie, mouvement, vibration de l'éther; se propager dans l'éther. II.— [En parlant d'un corps chimiquement défini] A.— Éther sulfurique et, absolument, éther.

Liquide incolore, mobile, d'odeur caractéristique, très volatil et inflammable, de formule C2 H5 — O — C2 H5 ou (C2 H5 )2 O, utilisé dans l'industrie comme solvant et, en médecine, comme antispasmodique, antiseptique et anesthésique.

Synonymes : éther ordinaire, éther éthylique*, oxyde d'éthyle*, éthane- oxyéthane (confer éthane remarque 1) (13 novembre).

Opéré le 2.

Anéantissement de l'être sous l'action de l'éther (JULIEN GREEN, Journal, 1929, page 21 ).

Avec un tampon imbibé 2. »

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