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Définition: ESCLAVAGE, substantif masculin.

Publié le 31/01/2016

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esclavage
Définition: ESCLAVAGE, substantif masculin. A.— État d'esclave (au sens A). L'esclavage antique; l'esclavage des nègres; abolir l'esclavage. L'esclavage aux États-Unis! Y a-t-il un contresens plus monstrueux? (...); la liberté portant une chaîne, (...) c'est inouï (VICTOR HUGO, Correspondance, 1851, page 20 ). Quand, après l'effondrement de la société antique et du régime romain fondé sur la conquête, l'esclavage fut amendé en servage, les serfs aussi furent sur la glèbe objets de quelque propriété individuelle (JEAN JAURÈS, Études socialistes, 1901, page 152) : Ø 1. De là à l'idée que tous avaient une égale valeur en tant qu'hommes, et que la communauté d'essence leur conférait les mêmes droits fondamentaux, il n'y avait qu'un pas. Mais le pas ne fut pas franchi. Il eût fallu condamner l'esclavage, renoncer à l'idée grecque que les étrangers, étant des barbares, ne pouvaient revendiquer aucun droit. HENRI BERGSON, Les Deux sources de la morale et de la religion, 1932, page 77. SYNTAXE : Esclavage civil, domestique; dur, pénible, vil esclavage; les chaînes de l'esclavage; abolition, suppression de l'esclavage; partisans de l'esclavage; tomber en esclavage; réduire, soumettre en esclavage; affranchir de l'esclavage; arracher à l'esclavage. B.— Par extension. État de dépendance totale d'une personne à l'égard de quelqu'un ou de quelque chose. 1. État d'une personne ou d'une collectivité soumise au pouvoir tyrannique d'une autre personne ou d'un groupe de personnes dans l'ordre politique et social. Esclavage politique; esclavage nazi; esclavage d'une nation; esclavage du peuple; esclavage des femmes; réduire les citoyens en esclavage; tenir quelqu'un en esclavage. À cette époque d'esclavage dans l'ordre religieux correspond, dans l'ordre politique, le plein développement de l'absolutisme (FÉLICITÉ-ROBERT DE LAMENNAIS, Articles publiés dans le journal L'Avenir, 1830-31, page 214 ). — Dans l'ordre moral. L'oisiveté de l'homme sans place est auprès des femmes une qualité puisqu'elle le met à leur service. Disraëli se soumit avec joie à ce ravissant esclavage (ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, La Vie de Disraëli, 1927, page 86) : Ø 2. À peine l'amour vous est-il accordé que là aussi, comme dans vos fausses amitiés, de ce don libre vous faites une servitude et un esclavage et commencez de la minute où on vous aime, à vous découvrir lésé. Et à infliger, pour mieux asservir, le spectacle de votre souffrance. ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, page 648. 2. État de celui dont la volonté, la liberté personnelle sont dominées par des forces contraignantes intérieures ou extérieures à lui-même. L'esclavage de l'âme, de l'esprit; l'esclavage du péché, de l'habitude. St Paul n'entend la liberté que par opposition à l'esclavage des passions et du monde (MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN, Journal, 1823, page 388 ). L'esprit ne dort pas dans le sommeil, mais il semble appartenir tout aux sens et tomber, la nuit, sous l'esclavage des sensations physiques qui le régissent (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1860, page 740) : Ø 3. Le principe des passions réside dans un certain esclavage, que l'âme se donne à elle-même : l'âme se lie elle-même. Cet esclavage n'a rien à voir avec le déterminisme qui n'est que la règle de nécessité qui lie des objets pour une conscience théorique. L'esclavage des passions est quelque chose qui arrive à un sujet, c'est-à-dire à une liberté. PAUL RICOEUR, Philosophie de la volonté, 1949, pages 25-26. — Par métonymie. Ce qui crée un état de dépendance, contrainte intolérable. Au diable tous les esclavages, même celui de la langue! (JULES BARBEY D'AUREVILLY, 2e. Memorandum, 1838, page 280 ). Voltaire qui déplorait l'esclavage de la rime estimait pourtant que nous devions à cette contrainte bien des chefs-d'oeuvre (Jeux et sports (sous la direction de Roger Caillois) 1968, page 751 ). C.— [Par référence à la chaîne portée par l'esclave (confer supra A)] Objet de parure féminine, chaîne ou collier orné de diamants ou de pierres précieuses, descendant en demi-cercle sur la poitrine. Je lui ai donné (...) ma jeannette d'or, mon esclavage, mon épinglette (JULES BARBEY D'AUREVILLY, L'Ensorcelée, 1854, page 211 ). Robe brodée en esclavage. Petits médaillons enfermés dans une guirlande de différentes fleurs (d'après L'Observateur des modes, revue morale et littéraire, 1822, page 192). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 134. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 461, b) 1 516; XXe. siècle : a) 728, b) 1 471. DÉRIVÉS : Esclavager, verbe transitif. rare (et souvent proche de l'emploi figuré). Rendre esclave. La pauvre Antigone esclavagée par la candidature perpétuelle de son père (ALPHONSE DAUDET, L'Immortel, 1888, page 252 ). Dans les régions que nous avons traversées ce n'étaient que races piétinées, non tant viles peut-être qu'avilies, esclavagées, n'aspirant qu'au plus grossier bien-être (ANDRÉ GIDE, Voyage au Congo, 1927, page 815 ). Emploi pronominal réfléchi. Se rendre esclave. Nous nous sommes enrichis [par des idées étrangères] sans nous esclavager (CAMILLE MAUCLAIR, De Watteau à Whistler, 1905, page 106 ). Forme dérivée du verbe "esclavager" esclavager tiré de l'article " ESCLAVAGE, " ESCLAVAGE, substantif masculin. A.— État d'esclave (au sens A). L'esclavage antique; l'esclavage des nègres; abolir l'esclavage. L'esclavage aux États-Unis! Y a-t-il un contresens plus monstrueux? (...); la liberté portant une chaîne, (...) c'est inouï (VICTOR HUGO, Correspondance, 1851, page 20 ). Quand, après l'effondrement de la société antique et du régime romain fondé sur la conquête, l'esclavage fut amendé en servage, les serfs aussi furent sur la glèbe objets de quelque propriété individuelle (JEAN JAURÈS, Études socialistes, 1901, page 152) : Ø 1. De là à l'idée que tous avaient une égale valeur en tant qu'hommes, et que la communauté d'essence leur conférait les mêmes droits fondamentaux, il n'y avait qu'un pas. Mais le pas ne fut pas franchi. Il eût fallu condamner l'esclavage, renoncer à l'idée grecque que les étrangers, étant des barbares, ne pouvaient revendiquer aucun droit. HENRI BERGSON, Les Deux sources de la morale et de la religion, 1932, page 77. SYNTAXE : Esclavage civil, domestique; dur, pénible, vil esclavage; les chaînes de l'esclavage; abolition, suppression de l'esclavage; partisans de l'esclavage; tomber en esclavage; réduire, soumettre en esclavage; affranchir de l'esclavage; arracher à l'esclavage. B.— Par extension. État de dépendance totale d'une personne à l'égard de quelqu'un ou de quelque chose. 1. État d'une personne ou d'une collectivité soumise au pouvoir tyrannique d'une autre personne ou d'un groupe de personnes dans l'ordre politique et social. Esclavage politique; esclavage nazi; esclavage d'une nation; esclavage du peuple; esclavage des femmes; réduire les citoyens en esclavage; tenir quelqu'un en esclavage. À cette époque d'esclavage dans l'ordre religieux correspond, dans l'ordre politique, le plein développement de l'absolutisme (FÉLICITÉ-ROBERT DE LAMENNAIS, Articles publiés dans le journal L'Avenir, 1830-31, page 214 ). — Dans l'ordre moral. L'oisiveté de l'homme sans place est auprès des femmes une qualité puisqu'elle le met à leur service. Disraëli se soumit avec joie à ce ravissant esclavage (ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, La Vie de Disraëli, 1927, page 86) : Ø 2. À peine l'amour vous est-il accordé que là aussi, comme dans vos fausses amitiés, de ce don libre vous faites une servitude et un esclavage et commencez de la minute où on vous aime, à vous découvrir lésé. Et à infliger, pour mieux asservir, le spectacle de votre souffrance. ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, page 648. 2. État de celui dont la volonté, la liberté personnelle sont dominées par des forces contraignantes intérieures ou extérieures à lui-même. L'esclavage de l'âme, de l'esprit; l'esclavage du péché, de l'habitude. St Paul n'entend la liberté que par opposition à l'esclavage des passions et du monde (MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN, Journal, 1823, page 388 ). L'esprit ne dort pas dans le sommeil, mais il semble appartenir tout aux sens et tomber, la nuit, sous l'esclavage des sensations physiques qui le régissent (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1860, page 740) : Ø 3. Le principe des passions réside dans un certain esclavage, que l'âme se donne à elle-même : l'âme se lie elle-même. Cet esclavage n'a rien à voir avec le déterminisme qui n'est que la règle de nécessité qui lie des objets pour une conscience théorique. L'esclavage des passions est quelque chose qui arrive à un sujet, c'est-à-dire à une liberté. PAUL RICOEUR, Philosophie de la volonté, 1949, pages 25-26. — Par métonymie. Ce qui crée un état de dépendance, contrainte intolérable. Au diable tous les esclavages, même celui de la langue! (JULES BARBEY D'AUREVILLY, 2e. Memorandum, 1838, page 280 ). Voltaire qui déplorait l'esclavage de la rime estimait pourtant que nous devions à cette contrainte bien des chefs-d'oeuvre (Jeux et sports (sous la direction de Roger Caillois) 1968, page 751 ). C.— [Par référence à la chaîne portée par l'esclave (confer supra A)] Objet de parure féminine, chaîne ou collier orné de diamants ou de pierres précieuses, descendant en demi-cercle sur la poitrine. Je lui ai donné (...) ma jeannette d'or, mon esclavage, mon épinglette (JULES BARBEY D'AUREVILLY, L'Ensorcelée, 1854, page 211 ). Robe brodée en esclavage. Petits médaillons enfermés dans une guirlande de différentes fleurs (d'après L'Observateur des modes, revue morale et littéraire, 1822, page 192). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 134. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 461, b) 1 516; XXe. siècle : a) 728, b) 1 471. DÉRIVÉS : Esclavager, verbe transitif. rare (et souvent proche de l'emploi figuré). Rendre esclave. La pauvre Antigone esclavagée par la candidature perpétuelle de son père (ALPHONSE DAUDET, L'Immortel, 1888, page 252 ). Dans les régions que nous avons traversées ce n'étaient que races piétinées, non tant viles peut-être qu'avilies, esclavagées, n'aspirant qu'au plus grossier bien-être (ANDRÉ GIDE, Voyage au Congo, 1927, page 815 ). Emploi pronominal réfléchi. Se rendre esclave. Nous nous sommes enrichis [par des idées étrangères] sans nous esclavager (CAMILLE MAUCLAIR, De Watteau à Whistler, 1905, page 106 ).
esclavage

« la nuit, sous l'esclavage des sensations physiques qui le régissent (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1860, page 740) : Ø 3.

Le principe des passions réside dans un certain esclavage, que l'âme se donne à elle-même : l'âme se lie elle- même.

Cet esclavage n'a rien à voir avec le déterminisme qui n'est que la règle de nécessité qui lie des objets pour une conscience théorique.

L'esclavage des passions est quelque chose qui arrive à un sujet, c'est-à-dire à une liberté. PAUL RICOEUR, Philosophie de la volonté, 1949, pages 25-26. — Par métonymie.

Ce qui crée un état de dépendance, contrainte intolérable.

Au diable tous les esclavages, même celui de la langue! (JULES BARBEY D'AUREVILLY, 2e. Memorandum, 1838, page 280 ).

Voltaire qui déplorait l'esclavage de la rime estimait pourtant que nous devions à cette contrainte bien des chefs-d'oeuvre (Jeux et sports (sous la direction de Roger Caillois) 1968, page 751 ). C.— [Par référence à la chaîne portée par l'esclave (confer supra A)] Objet de parure féminine, chaîne ou collier orné de diamants ou de pierres précieuses, descendant en demi-cercle sur la poitrine.

Je lui ai donné (...) ma jeannette d'or, mon esclavage, mon épinglette (JULES BARBEY D'AUREVILLY, L'Ensorcelée, 1854, page 211 ).

Robe brodée en esclavage. Petits médaillons enfermés dans une guirlande de différentes fleurs (d'après L'Observateur des modes, revue morale et littéraire, 1822, page 192). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 134.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 2 461, b) 1 516; XXe. siècle : a) 728, b) 1 471. DÉRIVÉS : Esclavager, verbe transitif.

rare (et souvent proche de l'emploi figuré).

Rendre esclave.

La pauvre Antigone esclavagée par la candidature perpétuelle de son père (ALPHONSE DAUDET, L'Immortel, 1888, page 252 ).

Dans les régions que nous avons traversées ce n'étaient que races piétinées, non tant viles peut-être qu'avilies, esclavagées, n'aspirant qu'au plus grossier bien-être (ANDRÉ GIDE, Voyage au Congo, 1927, page 815 ).

Emploi pronominal réfléchi.

Se rendre esclave.

Nous nous sommes enrichis [par des idées étrangères] sans nous esclavager (CAMILLE MAUCLAIR, De Watteau à Whistler, 1905, page 106 ). Forme dérivée du verbe "esclavager" esclavager tiré de l'article " ESCLAVAGE, " ESCLAVAGE, substantif masculin. A.— État d'esclave (au sens A).

L'esclavage antique; l'esclavage des nègres; abolir l'esclavage.

L'esclavage aux États-Unis! Y a-t-il un contresens plus monstrueux? (...); la liberté portant une chaîne, (...) c'est inouï (VICTOR HUGO, Correspondance, 1851, page 20 ).

Quand, après l'effondrement de la société antique et du régime romain fondé sur la conquête, l'esclavage fut amendé en servage, les serfs aussi furent sur la glèbe objets de quelque propriété individuelle (JEAN JAURÈS, Études socialistes, 1901, page 152) : Ø 1.

De là à l'idée que tous avaient une égale valeur en 2. »

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