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DE LA DÉFINITION, DE LA DIVISION ET DES CLASSIFICATIONS

Publié le 16/06/2011

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I. De la Définition.

1. La première connaissance nécessaire aux développements intellectuels de tous genres, c'est la connaissance d'une langue, et cette connaissance renferme, entre autres, celle du sens des mots de la langue. Examinons comment on détermine le sens des mots. 2. Si les objets désignés par les mots tombent sous l'expérience externe, le sens des mots se détermine à mesure que l'expérience a lieu. 3. Les phénomènes de conscience se dénomment facilement, à la condition de se manifester par quelque effet extérieur : c'est ainsi qu'on apprend aux enfants le sens des mots pitié, colère, sagesse, etc. 4. Les mots qui expriment des rapports, les prépositions, conjonctions, etc., reçoivent leur signification d'une manière analogue.

« éléments , en physique celles des agents naturels, etc.20.

Ainsi les définitions ne sont pas d'une même sorte, ni d'une même forme, et elles se font ou par l'énumérationdes parties composantes, ou par le genre et la différence, ou par les effets propres du défini.21.

Dans tous les cas la définition doit, 1° être claire; 2° convenir à tout le défini et au seul défini; 3° êtreréciproque ou supporter le renversement des termes dans la proposition qui l'exprime.

(Ex.) II.

De la Division. 1.

Au premier coup d'oeil que l'on jette sur les choses que l'on se propose d'étudier dans une science quelconque, ons'aperçoit de leur multiplicité, et, ne pouvant aborder toutes à la fois les questions qui surgissent de toutes parts,on les sépare et on les réserve dans l'ordre que détermine l'esprit général de la méthode.

C'est ce procédé qu'onappelle division.2.

Les premières divisions se déterminent naturellement par les traits les plus saillants qui distinguent les objets de lascience.

En philosophie, par exemple, nous avons du premier coup d'oeil distingué la science du monde spirituel fini,humain, du monde spirituel infini, divin, ou la psychologie de la théodicée.

Puis, nous avons distingué dans lapremière la partie théorique de la partie pratique, ou la psychologie proprement dite de la logique et de la morale;ces deux parties elles-mêmes se séparant naturellement, l'une comme règle de la pensée, l'autre de la conduite,etc.

En abordant ensuite les parties ainsi séparées, l'étude même qu'on en fait introduit de nouvelles divisions etsubdivisions qui peuvent s'étendre à l'infini.

On peut prendre des exemples dans toutes les sciences indifféremment.3.

On distingue, par rapport aux objets, deux sortes de division : 1° celle qui porte sur un tout réel, totum, etconsiste dans l'énumération ou le dénombrement de ses parties.

Telle est la division géographique du globe, etc.; 2°celle qui porte sur un tout collectif, omne, et consiste dans une décomposition graduelle des points de vue.4.

Cette seconde espèce de division engendre les classifications , dont nous allons parler.5.

Les différences sur lesquelles elle s'appuie sont distinguées en essentielles et accidentelles.6.

Elle est soumise aux trois règles suivantes : 1° Reposer sur des caractères incompatibles;2° Ne pas donner des parties qui rentrent les unes dans les autres;3° Embrasser la totalité de son objet. III.

Des Classifications. 1.

Il n'y a point de science de l'individu, ou de ce qui passe, mais seulement du général ou de ce qui subsiste : leslois des êtres, voilà le véritable objet de toutes nos investigations intellectuelles.

Il est vrai que ces loiss'accomplissent dans les individus , et ne sont saisissables pour nous que dans le cercle de ces réalisationsparticulières; mais l'observation ne peut nous servir de point de départ pour nous élever aux généralités, que sid'abord les individus se trouvent classés, et qu'ainsi de l'observation de quelques-uns nous puissions légitimementconclure ou induire à la classe tout entière.

Les classifications sont donc le travail premier de toute science.2.

Elles ne sont pas également faciles à établir.

En mathématiques, elles dérivent immédiatement des abstractionsfondamentales, et sont formulées dès le début de la science dans de rigoureuses définitions (Ex.); dans les sciencesnaturelles, elles exigent des recherches immenses; c'est seulement dans les temps modernes qu'on leur a donné uneforme durable.

Dans les sciences noologiques, l'oeuvre est encore plus difficile et moins avancée; en philosophie, lesclassifications sont encore à l'état d'élaboration; en histoire, on s'essaie; en grammaire, en rhétorique, en politique,les classes formées par Aristote n'ont plus leur antique autorité; mais il ne s'est encore point rencontré de grandgénie qui ait su en former de nouvelles, et remplir à cet égard l'attente universelle.3.

On distingue les classifications en classifications artificielles et classifications naturelles.4.

Les unes et les autres consistent également à observer les individus, les comparer, puis les rapprocher ou lesséparer suivant leurs ressemblances ou leurs différences.

(Et ici par individus il faut entendre non pas seulement desêtres réels, mais les objets particuliers de chaque science, comme les maladies en médecine, les phénomènes deconscience en psychologie, etc.) Les individus ainsi réunis ou séparés forment des espèces, les espèces des genres,etc.5.

Mais les classifications artificielles reposent sur des ressemblances et des différences qui ne tiennent pas à lanature même des objets classés , et qu'on choisit, ou parce que ce sont les premières qui se présentent àl'observation, ou parce qu'on croit former à leur aide des cadres plus simples.6.

Les classifications naturelles au contraire reposent sur des ressemblances et des différences essentielles auxobjets, qui tiennent à leur nature.7.

Les premières classifications dans chaque branche de sciences sont artificielles.

C'est à la longue et par deschangements successifs qu'on parvient à les remplacer par des classifications naturelles.

La première raison de cefait est que les caractères essentiels des individus ne sont pas les plus apparents, et qu'ils ne se manifestent qu'àune observation profonde et déjà éclairée.8.

Mais cette explication ne suffit point pour rendre compte de l'introduction des classifications naturelles au lieu etplace des classifications artificielles.

La seule distinction de ces deux sortes de classifications est mi fait capital,inconnu des anciens, et qui suppose la solution d'un problème immense posé par le moyen âge dans ces termes :Les genres et les espèces existent-ils dans la nature?9.

Les premiers philosophes crurent, les uns que le inonde n'est rempli que d'invididualités, d'où le scepticisme; carles individualités périssent sans cesse; les autres, que les seules existences réelles sont des types éternels dont lesréalités apparentes ne sont que les images imparfaites, d'où le scepticisme encore; car les types nous sont inconnus. »

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