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Commentaire rêne char

Publié le 13/05/2014

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« Tu as bien fait de partir, Arthur Rimbaud ! » René Char Introduction Si Arthur Rimbaud fut un poète inspiré, il fut également un poète inspirant. En effet, après sa mort, plusieurs écrivains lui dédièrent leurs ?uvres ou empruntèrent les voies ouvertes par ce poète. Ce fut notamment le cas de René Char dans Tu as bien fait de partir, Arthur Rimbaud en 1948. Né au début du XXème siècle, cet auteur et poète s'engagea également dans la résistance pendant la seconde guerre mondiale. Dans le poème ici présenté, Char n'évoque pas seulement le nom de Rimbaud : il reprend aussi ses pensées et son utopie. Dans quelles mesures ce poème est-il influencé par Arthur Rimbaud ? Pour répondre, il est nécessaire d'articuler le texte sous trois aspects : premièrement l'hommage à Arthur Rimbaud, ensuite le thème du voyage et pour finir la vision de l'homme et du monde. Tout d'abord, on remarque nettement l'hommage rendu à Rimbaud. Les deux apostrophes l 1 et 15 « Arthur Rimbaud » ainsi que les nombreux tutoiements ( l 1,4,5,15,16 ) donnent l'impression d'une certaine proximité. René Char apporte plusieurs références à la vie du poète, particulièrement dans le premier paragraphe. Il évoque « ses dix huit ans », « sa famille [?] un peu folle » et dresse ainsi un constat de la situation de Rimbaud au sortir de l'enfance. Il énumère ce qui, dans cette situation, ne correspondait pas plus à l'idéal auquel il aspirait. L'auteur ne se réfère pas simplement à la vie d'Arthur Rimbaud, il s'inspire de son style. Il est premièrement apparent la forme du poème : comme Rimbaud qui avait rompu les règles strictes de la versification, Char reprend la prose alinéaire. Il utilise quelques ponctuations fortes avec le point et le point d'exclamation mais surtout de nomb...
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« Si le poème évoque Arthur Rimbaud dans sa forme et de par ses références, il l’évoque aussi au travers des thèmes abordés : notamment celui du voyage et du départ que Rimbaud a exploré de manière récurrente. Le texte aborde donc la notion du voyage, plus précisément celui d’Arthur Rimbaud.

De ce voyage, il centre, le développement sur le départ.

Comme l’a dit Rimbaud « Assez vu […] Assez eu […] Assez connu » ( cf.

« départ » les Illuminations ) : le départ est provoqué par une inadéquation entre le personnage et la vie qu’il a connue. En partant Rimbaud a réussi à fuir « l’amitié, la malveillance » ( l 2 ) ainsi que « la sottise des abeilles de Paris » et le « ronronnement d’abeille stérile » : il s’est éloigné de toutes les choses contraires à la liberté de l’âme et à la liberté poétique.

Il laisse de côté le « boulevard des paresseux », « les estaminets des pisse-lyres », c’est-à-dire du commun des mortels, des vices qui envahissent les hommes. De plus, Arthur Rimbaud ne se contente pas de tout quitter.

Il « abandonne » ceux qui paralysent le monde, il « jette » et « éparpille » les faiblesses et les bassesses : en partant, il se débarrasse donc des imperfections du monde pour faire peau neuve Même si la destination du voyage n’est pas exprimée précisément le poète ne part pas pour autant vers nulle part.

René Char évoque « l’enfer des bêtes, pour le commerce des rusés et le bonjour des simples » : ces lieux ne sont pas des références réelles mais les rusés, les bêtes et les simples s’opposent ici aux paresseux, aux pisse-lyre et aux abeilles stériles.

L’absence de place concrète peut être interprétée comme la marque d’un voyage physique autant que spirituel. Le poème de René Char semble légitimer la décision de départ de Rimbaud.

L’anaphore « Tu as bien fait de partir » ( l 1 ) va décrescendo jusqu’à « tu as » ( « eu raison » ) l 6 puis réapparaît dans son entier à l’avant dernière ligne.

On découvre ainsi une célébration de la voie choisie par Rimbaud. René char dépeint donc les différents aspects du départ de Rimbaud: les raisons, la façon et la destination en allant jusqu’à justifier et donner raison au poète.

L’auteur en profite alors pour faire une approche poétique de leur ( à Rimbaud et lui-même ) vision des hommes, des relations humaines et du monde. Si l’on se penche encore sur le poème, on voit que l’auteur y développe aussi son approche de la vie, et cela majoritairement dans le deuxième verset.

Il utilise dans cette partie des métaphores abondantes et joue avec les sonorités : l’allitération du [l] s’entremêle avec l’assonance en [ã] ( « en » ou « an » ) ce qui donne un caractère rythmé au poème, de par l’alternance d’un son marqué et d’un autre plus doux. Char introduit des termes forts et violents, reprenant ainsi la démolition du monde et construction du chaos caractéristiques de Rimbaud.

« jeter », « couteau », « guillotine » ( l 5 ), « enfer » ‘ l 7 ), « boulet de canon » ( l 9 ), « éclater » ( l 10 ), « étrangler » ( l 12 ) sont autant de mots qui reflètent la violence de l’existence vue par René Char.

De son point de vue, la « vie d’un homme » n’est qu’ « un élan absurde du corps et de l’âme » ; l’image du « boulet de canon qui atteint sa cible en la faisant éclater » ( l 10 ) laisse à penser à une destiné inéluctable, à la fatalité d’une présence violente dans nos êtres.

Nous pouvons alors nous demander si le départ de Rimbaud n’a pas un double sens : serait-il aussi la signification de sa mort, du moment où il a quitté ce monde ? De plus, l’auteur, qui fut résistant pendant la guerre de 1939-1945, est opposé à la violence, surtout menée par l’idéologie religieuse irraisonnée ( Rimbaud reçut une éducation religieuse de laquelle il a su se détacher et remettre le monde autour de lui en cause ). Ainsi, il considère que devenir un homme ne réside pas dans le fait de blesser les. »

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