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Commentaire de texte : Texte de Kant sur les Lumières

Publié le 14/09/2011

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Qu’est-ce que les Lumières ? – La sortie de l’homme de sa minorité, dont il porte lui-même la responsabilité.  La minorité est l’incapacité de se servir de son entendement sans la direction d’autrui, minorité dont il est lui-même responsable s’il est vrai que la cause en réside non dans une insuffisance de l’entendement mais dans un manque de courage et de résolution pour en user sans la direction d’autrui. […] Si on pose à présent la question : « Vivons-nous maintenant dans un siècle éclairé ? «, la réponse est non, mais dans un siècle en marche vers les Lumières. […]  S’agissant des sciences et des arts, les maîtres qui nous gouvernent n’ont aucun intérêt à jouer le rôle de tuteur sur leurs sujets. […]  Mais les vues d’un dirigeant politique qui favorise les Lumières vont plus loin encore, et il estime que, même du point de vue de sa législation, il est sans danger de permettre à ses sujets de faire un usage public de leur propre raison, et d’exposer publiquement au monde leurs idées au sujet d’une meilleure conception de cette législation, même au prix d’une franche critique de celle qui est en vigueur. […] Quand la nature a développé sous cette rude écorce le germe sur lequel elle veille avec tendresse, à savoir le penchant et la vocation à la libre pensée, cette inclination agit en retour progressivement sur le mode de penser du peuple (ce qui le rend peu à peu plus capable d’une plus grande liberté d’agir), et finalement même sur les principes du gouvernement, lequel trouve alors profitable pour lui-même de traiter l’être humain, qui est désormais plus qu’une machine, conformément à sa dignité.

E. Kant, Réponse à la question, « Qu’est-ce que les Lumières ? « (1784)

Dans la première partie (« Qu’est-ce que les Lumières ? […] sans la direction d’autrui «), Kant définit ce qu’il entend par Lumières :  • On ne peut pas faire l’économie du mot Lumières  à rapporter au siècle des Lumières (lumière de la raison, de la connaissance  on peut penser à l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert) ;  • Revenir sur la définition de Kant : « sortie de l’homme de sa minorité «  minorité s’oppose à majorité. Pour Kant, majorité ≠ majorité légale  être mineur = être incapable de se servir de son entendement, autrement dit incapable de penser par soi-même (« sans la direction d’autrui «)  entendement = raison ;   

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« invitent. Dans la troisième partie (« S’agissant […] conformément à sa dignité »), Kant montre qu’aucun régime politiquedigne de ce nom n’a intérêt à tenir le peuple sous tutelle, autrement dit à maintenir le peuple à l’état de minorité ; ilrenverse le préjugé selon lequel la libre pensée met en péril le régime politique.• Peut-être est-ce vrai si le régime en place est un régime totalitaire mais si régime en place = démocratie, l’Etat n’aaucun intérêt à tenir le peuple sous tutelle.• Ni dans le domaine des sciences et des arts ni dans le domaine du politique :o Sciences et arts on pense aussitôt à Galilée.

Alors que l’Eglise semblait favoriser une forme d’obscurantisme,cherchant délibérément à maintenir le peuple dans l’obscurité, les Lumières favorisent au contraire la connaissance,démarche rationnelle on assiste à la naissance de la science moderne.

Ce qui vaut pour les sciences vaut pour lesarts aucun intérêt à contenir la liberté créatrice ;o Politique tout le reste du texte est consacré à la liberté de pensée et d’expression question = en quoi est-il «sans danger de permettre [aux sujets, autrement dit aux citoyens] de faire un usage public de leur propre raison »,autrement dit de s’exprimer librement ? En quoi le respect de la loi n’est-il pas mis en danger si la loi est exposée àla critique ?• Justement, nous dit Kant, parce que chaque citoyen est encouragé à exprimer son point de vue.

La pensée =moyen pacifique de contestation armes de la raison sont des armes qui ne font pas couler de sang mais quipermettent au peuple d’exprimer publiquement son mécontentement.

Moins on sait faire usage de sa raison, plus onest susceptible de violence.

La pensée = rempart contre la violence ;• J’expliquerai également la phrase, « Quand la nature a développé sous cette rude écorce le germe sur lequel elleveille avec tendresse, à savoir […] la libre pensée » raison = germe sur lequel la nature veille avec tendresse.C’est la faculté que la nature a impartie à l’homme.

L’homme n’est peut-être pas aussi fort que l’animal mais il estdoué de raison.

C’est la raison qui va lui permettre de s’équiper pour se protéger et conquérir la nature.

Que signifie« rude écorce » ? Peut-être est-ce la paresse.

La paresse est une rude écorce ; il va falloir la briser pour quel’homme parvienne à penser librement (comme il faut briser le mur derrière lequel sont dissimulés les marionnettistesdans l’allégorie de la caverne).

La libre pensée suppose un effort.• Parallèle entre « libre pensée » et libre arbitre je suis le seul arbitre de ma pensée ; on en revient au thème dela responsabilité ;• Pourquoi d’après Kant l’exercice de la libre pensée est-il même profitable ? Pourquoi est-il profitable d’éleverl’homme à la dignité d’homme plutôt que d’en faire une machine, un robot ? Kant fait le lien entre libre pensée etliberté d’agir la liberté d’agir est d’autant plus grande qu’on agit sous la direction de la raison d’abord, on agiten connaissance de cause ; ensuite, on assume ses actes. Partie commentaire La question 8 suggère une piste de réflexion l’idée que la liberté est une conquête historique ; l’idée d’unavènement progressif de la liberté à travers l’histoire ou encore d’un avènement progressif de notre humanité àtravers l’histoire.

C’est ce que semble suggérer le texte.

D’ailleurs, Kant fait le lien entre libre pensée et liberté d’agir la liberté d’agir est d’autant plus grande qu’on agit sous la direction de la raison qu’en pensez-vous ? C’est vraimais je ferais peut-être remarquer que l’avènement progressif de notre humanité (maîtrise toujours plus grande de lanature, progrès des connaissances) rend également possible des actes toujours plus inhumains.

En même temps quel’humanité progresse, la possibilité de l’inhumain progresse aussi (c’est une thèse développée par Herbert Marcuse).. »

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