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Commentaire composé les Fourberies de Scapin

Publié le 21/07/2010

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Le XVIIème siècle est la période de l’apogée du théâtre classique. Les comédies, étant précédemment considérées comme un art mineur, y retrouvent leurs lettres de noblesses, principalement en la figure de Molière. Dans cet extrait des Fourberies de Scapin daté de 1671, Molière reprend les caractéristiques de la farce et vise avant tout à faire rire le lecteur/spectateur. Son personnage principal, Scapin, est très largement inspiré de la Commedia Dell’Arte dans le rôle du valet fatécieux. Il veut ici se venger de Géronte et invite pour cela une tromperie des plus habile. Il fait croire à l’arrivée d’un personnage Gascon bien décidé à se venger de Géronte afin de faire cacher celui-ci dans un sac et le rouer de coups de bâton. Scapin se fait alors passer pour le défenseur de Géronte prétextant que c’est lui qui a pris les coups. On peut alors se demander comment Molière parvient-il de façon comique et crédible à inverser les rôles du maître et du valet dans cet extrait. Les différents procédés de vraisemblance et de comique seront donc d’abord exposés afin d’annoncer par la suite l’échange des rôles naturels des deux personnages Scapin et Géronte.    1) Vraisemblance des fourberies    a) Le double jeu de Scapin.    Beaucoup de procédés sont ici mis en œuvre afin de rendre les fourberies de Scapin crédibles aussi bien pour Géronte, qui se laisse berner, que pour le lecteur qui comprend pourquoi le maître se laisse « piéger «.  « Jé « qui nous est donné à la place de je, « abantage « pour avantage ou encore « cé « pour ce,sont des exemples des différentes transformations des mots afin de marquer l’accent du Gascon.  La politesse dont Scapin fait preuve en opposition avec les exclamations et injures qu’il fait dire au Gascon.  Le changement de ton et d’humeur entre les deux personnages que celui-ci joue. Le gascon est énervé, il jure avec des mots tels que : « Cadédis «, « Mordi «, il injurie Géronte « cé fat de Géronte, cé maraud, cé vélître «. On comprend ici la peur que Géronte peut ressentir et donc la confiance qu’il met dans les paroles de Scapin. Scapin quand à lui, lorsqu’il joue son propre rôle garde un discours calme et posé : « Et pour quelle affaire Monsieur ? «.    b) Parodie du registre épique et héroïques    Scapin joue dans cette scène un monologue où il se fait passer pour deux personnages distincts.  - Le rôle d’un spadassin Gascon tout d’abord, dont le discours est vif et où l’on peut trouver le champ lexical de la violence avec des mots comme : « mourir «, « tuer «, « coups de bâton «, « frapper «, « offense «. Une hyperbole est utilisée dans « le faire mourir sous les coups de bâton « ainsi qu’une énumération des injures contre Géronte dans : « cé fat de Géronte, cé maraud, cé vélître «.  - Son propre rôle ensuite, dans lequel il caricature son dévouement à l’égard de Géronte : « Je défend comme je dois un homme d’honneur que l’on offense ! «. Il y fait semblant de défendre Géronte même sous peine d’être roué de coups : « -Est tu des amis de cé Géronte ? –Oui, Monsieur, j’en suis. «. Il pousse ensuite de faux cris de douleur exagérant encore sa prestation (« Ha, Monsieur, tout beau ! «).  Ces descriptions des deux rôles que prend Scapin dans l’extrait nous montre clairement l’utilisation, sous forme de parodie, du registre épique à héroïque.    2) Les aspects comiques et divertissants    Le respect de la vraisemblance tout au long du texte renforce l’action des différents procédés comiques que l’on y retrouve.    a) Les comiques de caractères, mots, gestes et situation.    On retrouve ici le comique de mots dans l’accent du personnage gascon joué par Scapin. Les transformations dans l’écriture des mots faites par Molière tels que « vonne hure « pour bonne heure font rire le spectateur par la sonorité que prend alors le language de Scapin.  Le comique de caractère se retrouve dans la malignité de Scapin qui parvient à donner des coups de bâton à Géronte, tout en se faisant passer pour son plus dévoué serviteur. La crédulité de Géronte renforce ici le caractère comique.  Le comique de situation de la scène réside dans la situation de Géronte. Scapin l’a en effet fait caché dans un sac sous prétexte de le protéger, alors que durant ce temps il en profite pour se venger et jouer des tours à Géronte. Il finit d’ailleurs par lui donner des coups de bâton, impunément et de façon à ne pas se faire soupçonner.  Le comique de gestes est ici présent dans les coups de bâton qu’administre Scapin à Géronte sans que celui-ci ne cherche même qu’à se défendre. On le retrouve aussi dans les fausses exclamations de douleurs de Scapin lorsqu’il fait mine de se faire frapper lui-même par le Gascon.  Les didascalies jouent un rôle fondamental dans l’utilisation de ces différents comiques, car elles permettent de décrire non seulement les jeux de scène de Scapin (« Il donne plusieurs coups de bâton «) mais aussi ses changements de voix « en contrefaisant sa voix «, de ton « en prenant un ton naturel « ou d’humeur « En se plaignant «.  b) La double énonciation.  La double énonciation des propos de Scapin à Géronte ainsi que pour les spectateurs, fait que les spectateurs sont au courant des fourberies que joue Scapin et dont Géronte ne se doute pas. Par exemple lorsque Géronte se fait passer pour la victime des coups de bâton : « Ah !Monsieur je suis tout moulu, et les épaules me font un mal épouvantable. «et que Géronte finit par le croire même s’il est bien persuadé d’avoir reçu des coups :  « Comment !C’est sur les miennes qu’il a frappé ! «.  c) Comédie reliée à la farce.  Les différentes formes de comiques utilisées rapprochent cette comédie d’une farce car ses objectifs sont plus le rire du lecteur/spectateur que de faire passer une réflexion à celui-ci. Cette comédie reprend aussi beaucoup de caractéristiques de la commedia dell’arte comme le personnage de Scapin qui rappelle Mascarille dans sa maîtrise des fourberies. La prose dans la comédie était elle aussi une des techniques utilisées dans la commedia dell’arte tout comme les jeux de scène de Scapin, qui jongle entre l’accent Gascon et sa propre voix, qui peuvent faire penser aux lazzis.    3) L’échange des rôles serviteur-maître    Les différentes procédés de vraisemblance et de comique de ce passage permettent une inversion des rôles du maître et du serviteur de la pièce.    a) Les ordres données à Géronte.    Scapin tout d’abord, se permet de donner des ordres à Géronte tels que « Cachez-vous «, « Ne branlez pas « ou encore « ne vous montrez pas «. Géronte malgré le manque de respect que cela implique venant d’un serviteur, obéis car Scapin lui fait croire qu’il est entrain de le protéger d’un spadassin Gascon. Cette inversion de rôle entre le donneur d’ordre et la personne devant obéir est permise par le contexte bien particulier installé par Molière : la volonté de vengeance de Scapin, la tromperie qu’il met en place et le fait que Géronte y croit.    b) Les coups de bâton permis par le théâtre dans le théâtre.    Scapin est bien déterminé à ,faire payer Géronte de l’avoir desservi auprès de Léandre. Il fait croire à Géronte qu’un spadassin s’approche d’eux et veut le frapper. Il fait donc cacher Géronte dans un sac et en profite pour lui donner de violents coups de bâton. Géronte se plaint bien entendu des coups reçus(« Comment ! C’est sur les miennes[épaules] qu’il a frappé. «) et Scapin se justifie en disant qu’il n’a reçu que les coups du « bout du bâton « alors que lui recevait le reste. Dans toute cette situation, Scapin joue alors son rôle ainsi que celui du Gascon. C’est ce jeu de théâtre dans le théâtre qui permettra au serviteur de frapper le maître mais aussi de se venger.  c) Vengeance de Scapin.  Le rôle de héros que s’attribue Scapin en faisant mine de défendre Géronte lui permet de dépasser son simple rôle de serviteur, il n’hésite alors pas à le contredire à plusieurs reprises :  «Nenni, Monsieur, c’était sur les miennes qu’il frappait. « ou « Non, vous dis-je, ce n’était que le bout du bâton qui a été jusque sur vos épaules. «.    Ce texte nous présente donc une scène vraisemblable par les différents jeux de scène de Scapin afin de faire croire à la présence de deux personnes en plus de Géronte : le spadassin Gascon et lui-même. Cette scène est décrite de façon comique, par le biais des mots (accent gascon), des gestes (coups de bâtons) ou encore de situation avec la présence de Géronte dans le sac pendant la fourberie de Scapin. Cette mise en scène de Scapin lui permet de se retrouver dans le rôle du maître et ainsi de se venger de Géronte.  Dans la dernière phrase nous pouvons aussi remarquer que malgré « l’aide « que Scapin a pu apporter à Géronte, ce dernier n’est absolument pas reconnaissant envers son serviteur. Cela peut nous faire réfléchir sur l’ingratitude que peuvent avoir certains maîtres et sur le désir compréhensible de vengeance qu’ont certains serviteurs à leurs égards, tel Scapin.

« passer pour la victime des coups de bâton : « Ah !Monsieur je suis tout moulu, et les épaules me font un malépouvantable.

»et que Géronte finit par le croire même s'il est bien persuadé d'avoir reçu des coups : « Comment !C'est sur les miennes qu'il a frappé ! ».c) Comédie reliée à la farce.Les différentes formes de comiques utilisées rapprochent cette comédie d'une farce car ses objectifs sont plus lerire du lecteur/spectateur que de faire passer une réflexion à celui-ci.

Cette comédie reprend aussi beaucoup decaractéristiques de la commedia dell'arte comme le personnage de Scapin qui rappelle Mascarille dans sa maîtrisedes fourberies.

La prose dans la comédie était elle aussi une des techniques utilisées dans la commedia dell'arte toutcomme les jeux de scène de Scapin, qui jongle entre l'accent Gascon et sa propre voix, qui peuvent faire penser auxlazzis. 3) L'échange des rôles serviteur-maître Les différentes procédés de vraisemblance et de comique de ce passage permettent une inversion des rôles dumaître et du serviteur de la pièce. a) Les ordres données à Géronte. Scapin tout d'abord, se permet de donner des ordres à Géronte tels que « Cachez-vous », « Ne branlez pas » ouencore « ne vous montrez pas ».

Géronte malgré le manque de respect que cela implique venant d'un serviteur,obéis car Scapin lui fait croire qu'il est entrain de le protéger d'un spadassin Gascon.

Cette inversion de rôle entre ledonneur d'ordre et la personne devant obéir est permise par le contexte bien particulier installé par Molière : lavolonté de vengeance de Scapin, la tromperie qu'il met en place et le fait que Géronte y croit. b) Les coups de bâton permis par le théâtre dans le théâtre. Scapin est bien déterminé à ,faire payer Géronte de l'avoir desservi auprès de Léandre.

Il fait croire à Géronte qu'unspadassin s'approche d'eux et veut le frapper.

Il fait donc cacher Géronte dans un sac et en profite pour lui donnerde violents coups de bâton.

Géronte se plaint bien entendu des coups reçus(« Comment ! C'est sur lesmiennes[épaules] qu'il a frappé.

») et Scapin se justifie en disant qu'il n'a reçu que les coups du « bout du bâton »alors que lui recevait le reste.

Dans toute cette situation, Scapin joue alors son rôle ainsi que celui du Gascon.

C'estce jeu de théâtre dans le théâtre qui permettra au serviteur de frapper le maître mais aussi de se venger.c) Vengeance de Scapin.Le rôle de héros que s'attribue Scapin en faisant mine de défendre Géronte lui permet de dépasser son simple rôle deserviteur, il n'hésite alors pas à le contredire à plusieurs reprises :«Nenni, Monsieur, c'était sur les miennes qu'il frappait.

» ou « Non, vous dis-je, ce n'était que le bout du bâton qui aété jusque sur vos épaules.

». Ce texte nous présente donc une scène vraisemblable par les différents jeux de scène de Scapin afin de faire croireà la présence de deux personnes en plus de Géronte : le spadassin Gascon et lui-même.

Cette scène est décrite defaçon comique, par le biais des mots (accent gascon), des gestes (coups de bâtons) ou encore de situation avec laprésence de Géronte dans le sac pendant la fourberie de Scapin.

Cette mise en scène de Scapin lui permet de seretrouver dans le rôle du maître et ainsi de se venger de Géronte.Dans la dernière phrase nous pouvons aussi remarquer que malgré « l'aide » que Scapin a pu apporter à Géronte, cedernier n'est absolument pas reconnaissant envers son serviteur.

Cela peut nous faire réfléchir sur l'ingratitude quepeuvent avoir certains maîtres et sur le désir compréhensible de vengeance qu'ont certains serviteurs à leurségards, tel Scapin.. »

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