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Comment comprendre : "ne pas savoir ce que l'on fait" ?

Publié le 29/01/2004

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Mais alors il semble que dans toute action il y ait cette part d'aveuglement. Sait-on jamais ce que l'on fait ? Il n'est donc pas seulement question de connaissance, de savoir, du pouvoir de la raison, mais des rapports entre la conscience et l'action. Est-on toujours conscient, des risques, mais aussi de tous les tenants, de nos actes ? Une part d'aveuglement, donc d'ignorance, n'est-elle pas nécessaire à l'action : ne pas savoir ce que l'on fait serait alors la condition ou plutôt une condition qui nous permettrait d'agir ? On pourrait même aller jusqu'à postuler que cette ignorance des conséquences de notre action est peut-être le lieu d'expression de notre liberté. On pourrait rapprocher cette nécessité de l'aveuglement de la notion de prudence, en montrant que contrairement à l'image courante, l'homme prudent n'est pas celui qui sait tout ce qu'il fait. C'est celui qui est conscient des limites de son savoir quant à l'action : il calcule les risques mais en sachant qu'il y a nécessairement une part d'inconnu dans ce qu'il fait. Prendre des risques n'est pas forcément être inconscient. Il n'annule pas les risques, il les réduit en quelque sorte (voir Les ruses de l'intelligence, le métis des Grecs de Détienne et Vernant).

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