CHRONOLOGIE Juillet 1999 dans le monde (histoire chronologique)

SAMEDI 3

France. Incarcéré depuis le 6 mai à la prison de la Santé à Paris, l'ex-préfet de Corse Bernard Bonnet est remis en liberté par le juge d’instruction d'Ajaccio (Corsc-du-Sud). Il est néanmoins placé sous contrôle judiciaire. Il est mis en examen pour « complicité de destruction volontaire d’un bien appartenant à autrui par incendie en bande organisée » dans l'affaire du restaurant de plage Chez Francis, incendié dans la nuit du 19 au 20 avril, ainsi que dans celle de l’incendie criminel de la paillote Aria Marina, aux environs d’Ajaccio. Dès sa sortie de prison, l’ancien préfet de la Région Corse déclare qu’il est victime d'un « complot judiciaire » et annonce de « prochains coups de théâtre ».

Kosovo. Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, nomme le Français Bernard Kouchner haut représentant des Nations unies au Kosovo. Conformément à la résolution 1244 du Conseil de securité, ce dernier est chargé d’organiser la paix et la reconstruction de la province, une mission compliquée par le retour imprévu des réfugiés albanais - 570 200 d’entre eux sont rentrés au Kosovo depuis la fin des bombardements de l’OTAN -, l’exode des Kosovars slavophones et les heurts intercommunautaires, qui accroissent l'urgence du déploiement d’une police internationale.

DIMANCHE 4

Algérie. A l’occasion de la fête nationale, le président Abdelaziz Bouteflika gracie des prisonniers islamistes, entre 5 000 et 15 000 selon les sources officielles. Cette grâce s’applique aux prisonniers qui étaient engagés dans des réseaux de soutien au terrorisme mais non impliqués dans des « crimes de sang et de viol » - les auteurs de ces derniers crimes seront poursuivis et «jugés tôt ou tard ». Par cette mesure, le président de la République entend « affirmer sa détermination personnelle à conduire le processus de rétablissement de la concorde civile à son terme ».

MARDI 6

Israël. L’Assemblée israélienne (Knesset) vote à une large majorité l’investiture du gouvernement formé par Ehoud Barak, élu Premier ministre le 17 mai. Au terme de difficiles tractations, ce dernier a formé une coalition regroupant 75 parlementaires sur 120. Les travaillistes détiennent 8 portefeuilles ministériels sur 18 ; le Shass, parti ultra-orthodoxe représentant la communauté séfarade, en détient 4, ce qui lui confère une position importante, contestée par les partis laïques. Les par

tis arabes israéliens, qui comptent 10 députés et avaient appelé à voter pour le candidat travailliste, sont absents du gouvernement, mais ils pourraient soutenir ponctuellement celui-ci à la Knesset. Dans son programme gouvernemental, le Premier ministre s’engage à « respecter et mettre en application les accords signés avec les Palestiniens », et appelle à cette occasion à une « paix des braves » avec les Arabes. Le 9, il rencontre le président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat.

JEUDI 8

Union européenne. L’Italien Romano Prodi annonce la composition de la nouvelle Commission européenne, qu'il préside, et les attributions de ses dix-neuf commissaires : l’Allemagne, l'Espagne, la France, l’Italie, le Royaume-Uni disposent de deux commissaires, les dix autres États membres, d’un seul. La France sera représentée par l'ancien ministre des Affaires européennes dans le gouvernement Alain Juppé, Michel Barnier, qui est chargé de la politique régionale, et par le banquier Pascal Lamy, ancien directeur de cabinet de Jacques Delors, qui reçoit le portefeuille du commerce.