Christine de Pisan

vers 1363-1430

Christine de Pisan quitta tout enfant l'Italie, où elle était née, pour aller rejoindre son père, médecin, astrologue et conseiller du roi Charles V. Elevée en France, elle y fut mariée, en 1379 ou 1380, à un gentilhomme picard, Etienne Castel, qui reçut la charge de notaire et secrétaire du roi. Christine nous a raconté, sous forme allégorique, l'enchantement que furent pour elle son mariage avec un jouvencel si courtois et le séjour qu'elle fit à la cour du dieu Hyménée. On ne doit pas douter qu'elle n'ait mis en pratique les conseils qu'elle donne aux dames pour aimer et honorer leurs maris et bien tenir leurs ménages. Cette union si heureuse dura peu car, en 1390, Castel, atteint d'une maladie contagieuse, mourut. Christine exhala sa douleur dans un grand nombre de ses œuvres, s'affligeant d'être “ seulette ”, sans renoncer pour autant à demeurer fidèle à son amour. En butte aux difficultés d'argent, aux procès, il lui fallut, comme elle le dit, se transformer en homme, pour diriger la nef en dérive et subvenir aux besoins de sa mère et de ses enfants. Son talent d'écrivain devait lui permettre de faire vivre les siens, de donner une bonne éducation à son fils, Jean Castel, futur homme de lettres, et de lui trouver de puissants protecteurs. Sa fille était entrée au prieuré des Dominicaines de Saint-Louis de Poissy, où elle vint la voir en avril 1400. Après une vie de labeur, Christine de Pisan se retira dans une abbaye et dut y mourir peu de temps après avoir chanté la victoire de Jeanne d'Arc.