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Chaucer, Geoffrey - littérature.

Publié le 28/04/2013

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Chaucer, Geoffrey - littérature. 1 PRÉSENTATION Chaucer, Geoffrey (v. 1343-1400), poète anglais, dont l'oeuvre, notamment les Contes de Cantorbéry (v. 1387-v. 1400), a eu une influence prépondérante sur le développement ultérieur de la littérature anglaise. Beaucoup de ses successeurs le considèrent comme un maître, en particulier Edmund Spenser et John Dryden, qui voient en lui le père de la poésie anglaise, ou encore William Shakespeare, qui en admire l'esprit comique et satirique. Chaucer choisit d'écrire en anglais à une époque où la poésie de cour est encore écrite en latin ou en anglo-normand ; il élargit le vocabulaire poétique et diversifie les mètres en usage, devenant le premier poète anglais à utiliser le pentamètre iambique et le décasyllabe. 2 UN POÈTE DE CIRCONSTANCE Né à Londres, fils de négociants en vin, Geoffrey Chaucer fait ses études secondaires à la cathédrale Saint-Paul de Londres, mais il étudie aussi le droit dans diverses autres écoles londoniennes. En 1357, il devient page d'Élisabeth, comtesse d'Ulster et épouse de l'un des fils du roi Édouard III, puis, en 1367, écuyer du roi. Vers 1366, il épouse Philippa Roet, demoiselle d'honneur de la reine, puis entre au service de Jean de Gand, duc de Lancastre et quatrième fils du roi Édouard. Les premières productions littéraires de Chaucer sont intimement liées à ses fonctions à la cour d'Édouard III et de Richard II, souverains d'Angleterre. Chaucer écrit en effet pour un public de courtisans, de hauts dignitaires et pour les membres de la famille royale, tous imprégnés de culture française. Ses premières oeuvres doivent donc beaucoup aux poètes français tels que Guillaume de Machaut et Jean Froissart, ou encore à des textes comme le Roman de la Rose, de Guillaume de Lorris et Jean de Meung, roman courtois connu et lu dans l'Europe entière, dont il affirme avoir traduit quelques fragments. En 1369, à la mort de Blanche de Gand, il compose une élégie pour célébrer les vertus de sa bienfaitrice, le Livre de la duchesse (The Book of the Duchess). Inspiré d'Ovide et reprenant la légende de Ceyx et d'Alcyone, le poème narre la rencontre de l'auteur -- en rêve -- avec un chevalier (Gand) qui pleure sa bonne et loyale épouse (Blanche), récemment disparue. Encouragé par le poète, il donne libre cours à son immense douleur. 3 PREMIERS ESSAIS POÉTIQUES Chargé de plusieurs missions diplomatiques à l'étranger (France, Espagne, Italie) entre 1366 et 1378, il découvre les oeuvres de Dante, de Pétrarque et de Boccace, qui vont grandement influencer ses propres écrits. Ainsi naissent des récits allégoriques de songes poétiques, que l'on a supposés parodiques, tel la Maison de la renommée (The House of Fame), long poème inachevé de plus de deux mille vers. Le poète y narre son voyage jusqu'au palais de la divinité « Renommée «, où il est transporté par un aigle géant instructeur. On retiendra aussi le Parlement des oiseaux (The Parlement of Foules), où, guidé par Scipion, Chaucer assiste dans le jardin de Vénus au débat que tiennent des volatiles sur le thème de l'amour. Ces deux récits, écrits entre 1373 et 1385 environ, traitent de l'amour et de ses complexités, en associant au ton de la comédie et à la verve goguenarde qui le caractérise la spéculation sérieuse et morale. S'ensuivent également dans la même veine la Légende des femmes exemplaires (The Legend of Good Women, 1382-1386), pastiche inachevé des écrits de Jean Froissart et d'Eustache Deschamps, contant la rencontre de Chauceur avec dix-neuf femmes célèbres pour leur fidélité et composant la corolle d'une marguerite. 4 L'ÂGE DE LA MATURITÉ LITTÉRAIRE Vers 1386, il quitte Londres pour s'établir dans le comté de Kent, où il est nommé juge de paix et membre du Parlement. Poursuivant ses activités littéraires, il traduit et adapte des oeuvres religieuses, historiques et philosophiques, notamment une biographie de sainte Cécile et une série de pièces médiévales retraçant la vie d'hommes illustres. On lui doit également une traduction de la Consolation de la philosophie, du philosophe latin Boèce, qui est une sorte d'acte de foi en la justice divine et en la Providence. L'influence de cet ouvrage est tout à fait sensible dans Troïlus et Cressida (Troilus and Criseyde), adapté du Philostrate de Boccace, que Chaucer compose aux alentours de 1385. Ce long poème de huit mille vers environ, relate les amours malheureuses du prince troyen Troïlus pour Cressida, la belle infidèle qui le délaissera pour le guerrier grec Diomède (voir Troïlus et Cressida). Chaucer centre son récit sur la figure de Cressida, cherchant à la défendre de ses accusations de déloyauté et montrant combien les idéaux terrestres sont futiles en comparaison de l'amour éternel de Dieu. Cette oeuvre est considérée comme le premier roman moderne, notamment en raison de la complexité psychologique des personnages, soumis aux variations de leur conscience. 5 UNE COMÉDIE HUMAINE Dans le « Prologue « à la Légende des femmes exemplaires, le dieu de l'Amour accuse Chaucer d'hérésie pour avoir évoqué l'infidélité de Cressida : voici le poète condamné à écrire la biographie des martyres de Cupidon. Après la composition de huit de ces légendes, Chaucer se détourne de son projet initial pour se consacrer dès 1387 à l'écriture des dix-sept Contes de Cantorbéry (The Canterbury Tales), librement inspirés du Décaméron de Boccace. Cet ouvrage a pour trame centrale un pèlerinage à la cathédrale de Cantorbéry, qui abrite le sanctuaire de saint Thomas Becket. Le récit commence avec l'entrée du poète dans l'auberge du Tabard (Southwark), où il rejoint un groupe de pèlerins, qui dans sa diversité et sa hiérarchie reflète tout à fait la société anglaise du XIVe siècle. Pour égayer le trajet, chaque pèlerin se propose de raconter quatre histoires. Ce procédé permet à Chaucer de présenter différents genres littéraires, comme des vies de saints, des histoires allégoriques, des récits courtois, d'autres histoires associant tous les genres. L'auteur laisse ce projet inachevé, puisque l'oeuvre ne comprend que vingt-deux légendes en vers et deux longues histoires en prose. Les Contes de Cantorbéry sont toutefois riches de plus de dix-huit mille vers. Chaucer se montre particulièrement habile dans l'art de relier toutes ces légendes à la trame centrale. Il brille également par le souci du détail pittoresque. Si, dans les courtes histoires qu'il attribue à ses personnages, Chaucer dresse souvent une satire des abus de l'Église, il y mêle cependant plusieurs histoires didactiques qui s'achèvent par un sermon sur la pénitence du bon curé. Il se montrera d'ailleurs toujours respectueux de la piété orthodoxe, allant jusqu'à désavouer l'ensemble de ses écrits profanes, Troïlus et Cressida et les Contes de Cantorbéry. Devenu en 1389 surintendant des bâtiments royaux, puis forestier dans le Somerset, Chaucer passe les dernières années de sa vie près de l'abbaye de Westminster, où il sera enterré vers 1400. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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