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Charlemagne contre les Saxons: La soumission de Widukind

Publié le 01/09/2013

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En 784, Charlemagne doit reve¬nir en Saxe à la tête de son armée. Autant pour l'exemple que pour le butin, il ravage méthodiquement la Westpha¬lie et l'Ostphalie, puis effectue la jonction avec la nombreuse cavalerie commandée par Char¬les, son fils aîné, et se dirige vers l'Elbe. Signe de l'impor¬tance qu'il accorde à cette nou¬velle expédition, cette année-là il ne regagne pas son royau¬me mais passe l'hiver en Saxe. Il établit ses quartiers dans la

« forteresse de Heresburg, plu­ sieurs fois perdue et reconqui­ se, oùle rejoignent son épouse et ses autres enfants .

Il ne mar­ que pas la traditionnelle trêve hivernale et dépêche plu­ sieurs colonnes en territoire saxon, surprenant l'ennemi et ne lui laissant aucun répit.

Il se montre impitoyable : les re­ belles sont traqués et tués ; chaque lieu habité est tou­ jours pillé et souvent brûlé.

LE CHRISTIANISME OU LA MORT Les principaux articles du capitulaire De Partibus Saxonis édicté par Charlemagne se terminent invariablement par « il sera puni de la peine capitale », ou « il sera exécuté par sentence de mort » .

En sont menacés les Saxons qui trahissent le serment fait au roi, complotent contre lui , contre ses représentants, contre le clergé ou d'autres chrétiens, ainsi que ceux qui profanent les lieux sacrés que sont les églises, y commettent des vols ou des déprédations .

Plus question pour ces peuples d'incinérer leurs morts, d' adorer les sources et les arbres comme ils le faisaient par le passé : ces actes païens seront également sanctionnés par la mort, tout comme la consommation de viande pendant le carême ou le refus de se faire baptiser.

Les nourrissons doivent être portés sur les fonts baptismaux avant l'âge de un an, faute de quoi les amendes à payer seront lourdes : cent vingt sous d 'or pour les nobles, soixante pour les hommes libres et trente pour les lites (les affranchis) .

Les dotations des églises viennent de prélèvements effectués sur les terres confisquées et les Saxons sont redevables de la dîme .

Récoltes et réserves sont sys- -_­ tématiq uement saisies afin d'affamer les populations .

Pour la première fois, le roi des Francs pénètre sur les terres des Nordalbingiens, dans l'ex­ trême nord de la Germanie, entre )'Elbe et ('Eider, et n'y _g rencontre aucune résistance.

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Mais Widukind, l'intrépide et " indomptable chef de la rébel- ~ lion saxonne, reste insaisis- ~ sable.

Cependant, les messa- ~ gers envoyés par le roi, dt!s ·-&: Saxons, parviennent à le ren­ contrer : s'il se rend, il aura la vie sauve .

Widukind, méfiant, demande qu'on lui livre des otages pour garantir cette pro­ messe .

Enfin, en 785 , il se pré­ sente devant celui qu'il défie depuis des années .

Plus enco­ re , lui qui a rallié ses partisans sous la bannière du paganis­ me, accepte d'être baptisé .

Sachant toujours se montrer diplomate et pardonner lors­ qu'il le faut, Charlemagne dé­ cide d'être son parrain et lui offre de somptueux cadeaux .

Les félicitations du pape Cet événement extraordinaire provoque une intense émo­ tion .

Le pape Hadrien I°' écrit à Charlemagne pour le fél ~iter d 'avoir ,«avec le secours du Seigneur et sur l' intervention de Pierre et Paul , princes des apôtres, plié sous sa puissan­ ce les cous des Saxons et conduit toutes les nations à la source sacrée du baptême ».

Il commande des cérémonies grandioses pour fêter la victoi­ re des chrétiens francs sur les païens .

Pourtant, une fois de plus , les Francs ne triomphent pas com­ plètement .

Ils n' obtiennent la soumission que d 'une partie des Saxons, les autres restant fidèles aux dieu x qu'ils vénè­ rent depuis des siècles .

La soumission de Widukind pour­ rait bien rester sans suite .

Pour avoir combattu les Saxons de­ puis des années, pour les con­ naître comme ses ennemis les plus tenaces et retors, pour avoir dû maintes fois repren­ dre des conquêtes remises en cause dès qu'il avait quitté la région , Charlemagne a pleine­ ment conscience de la préca­ rité de ces conversions .

Plu­ sieurs fois déjà, au cours des révoltes successives , les égli­ ses ont été détruites, les mis­ sionnaires chrétiens ont été massacrés ou ont dû s'enfuir.

La christianisation, sur laquelle le roi compte pour pacifier enfin ces territoires , ne pourra être durable que si l'on encou­ - rage les missions d'évangélisa- tion, si l'on protège suffisam­ ment les édifices du culte et leurs servants, si l'on prévoit de sanctionner les reniements .

C'est à cette fin qu 'est promul­ gué en 785 le capitulaire De Partibus Saxonis , qui dresse une longue liste de « crimes » reli­ gieux et des châtiments impla­ cables dont ils seront punis .

Ceux qui avoueront, se confes­ seront et se repentiront pour­ ront obtenir une remise de peine .

Cette réglementation.

, qui reste cependant très dure, se montrera un temps efficace : huit années durant, il n'y aura plus de révolte en Saxe .. »

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