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Charlemagne contre les Avars : Conquête et soumission

Publié le 01/09/2013

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Souvent présentée par les chroniqueurs comme une guerre sainte contre un peuple païen, la difficile soumission du royaume avar s'accompagne d'une christianisation habilement menée. Mais, au cours de l'été 796, cette conquête permet également aux Francs de s'emparer du « Ring «, sanctuaire mythique des Avars, et de mettre la main sur un fabuleux trésor.

L

es Avars, installés dans les plaines de l'actuelle Hon¬grie, sont devenus pour les Francs des voisins dangereux. Ces pillards païens ont multi¬plié les incursions dévastatri¬ces en Bavière et dans le Frioul, désormais soumis à Charlemagne.

« d'où ils lancent leurs assauts .

Outre ce fabuleux trésor, la conquête du royaume des Avars ouvrirait aux Francs des routes commerciales très intéressan­ tes, celles du Danube moyen, de la Drave et de la Save .

Elle leur permettrait également de parachever leur domination sur les Alpes, déjà bien engagée en Alémanie et en Lombardie .

Après une première victoire en 791, Charlemagne a dû un temps abandonner la conquête du pays avar pour s'occuper de l'Espagne et de la Saxe, ainsi que du complot monté par des partisans de son fils Pépin le Bossu .

Il a néanmoins chargé Pépin d'Italie , un autre de ses fils, de conduire une grande expédition contre les Avars, chez qui des rébellions se sont produites , entraînant l'assassi- UNE CONVERSION EN DOUCEUR En 796, lors de la dernière campagne contre les Avars, l'armée franque est suivie par une foule d'ecclésiastiques : la conquête doit s'accompagner de la conversion au christianisme des- populations.

Afin de_ne pas renouveler l'erreur commise avec les Saxons, dont la conversion, menée trop hâtivement et accompagnée de maints excès , n'a pas duré , un concile définit avant le passage du Danube la bonne façon de procéder.

Les religieux stipulent que la grossièreté de ce peuple païen ne lui permet pas de prendre connaissance rapidement des mystères sacrés : on ne commencera donc pas par le baptiser en masse, mais par l'instruire.

Ces règles de sagesse.

ne seront pas toujours strictement appliquées pades missionnaires zélés, dont les maladresses provoqueront pour partie les dernières révoltes.

Mais au bout du compte, elles porteront leurs fruits et contribueront à la soumission définitive des Avars.

nat du khaga11 , l'un des princi­ paux chefs, et du ;ugur , son se­ cond.

Une partie des Avars, ceux de l'Ouest, se tourne alors vers le souverain franc, lui envoyant en 795 les ambassadeurs du plus puissant de ses chefs, le tudu11, « désireux de se donner au roi avec sa terre et son peu­ ple et de recevoir sur son ordre la foi chrétienne », précise Egin­ hard, le biographe de Charle ­ magne.

Pépin d'Italie n'en prend pas moins les armes, se­ condé par le duc Éric de Frioul.

Celui-ci, rejoint par le chef slave Woynimir et ses troupes, pé­ nètre dans le Ring et s'empare d'une partie du trésor.

«Tant d'or et d'argent» Les Avars se réorganisent, mais ils sont affaiblis par les attaques des Serbes et des Croates, ainsi que par leurs propres divisions, le tudu11 étant désormais filleul et fidèle de Charlemagne .

Du­ rant l'été 796 , Pépin d'Italie lance l'assaut final.

Le Ring est de nouveau occupé et cette fois rasé .

Il faudra quinze chars, tirés chacun par quatre bœufs, pour transporter à Aix-la- Chapelle les étoffes précieuses, les objets d'or et d'argent du reste du tré­ sor, que les Francs admirent ébahis .

« Pas une guerre susci­ tée contre les Francs ne leur a, de mémoire d'homme, rappor­ té plus de butin et pareil accroissement de richesses .

Eux qui pouvaient jusqu'à ce temps passer pour pauvres trouvèrent dans le palais de leur roi tant d'or et d'argent, tant de précieuses dépouilles enlevées dans les combats que l'on peut bien dire que les Francs reprirent là justement aux Huns ce que les Huns avaient d'abord pris injuste­ ment aux autres peuples », témoigne Eginhard.

A son arri­ vée à la Cour, Pépin d'Italie est reçu triomphalement .

Sage­ ment , Charlemagne répartit le trésor entre le pape Léon Ill, les monastères et les grands qui ont collaboré au succès de l'opération .

Le royaume des Avars n' est ce­ pendant pas totalement paci­ fié .

Dès l'année suivante, un soulèvement est réprimé et une nouvelle rébellion éclate deux ans plus tard.

Au cours de la campagne qui s'ensuit, Gé­ rald, beau-frère de Charlema­ gne et administrateur de la Bavière, est tué .

Presque au même moment, le valeureux Éric de Frioul trouve la mort à la frontière de !'Istrie et de la Li­ bumie, lors d'une embuscade tendue par les Slaves croates de Tersatto .

Les soubresauts durent quel­ ques années, mais les guerriers avars ont définitivement perdu leur prestige, leur royaume et leur peuple sont bientôt anéan­ tis .

En 805, le capitulaire de Thionville réglemente le com­ merce dans la région .

L'ancien royaume des Avars est désor­ mais soumis à Charlemagne, qui, sur le Danube moyen et la basse Drave, met en place une marche de l 'Est, baptisée du vieux nom romain de Pannonie et qui deviendra l'Autriche.

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