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CÉSAR : La Guerre des Gaules - Livres VI et VII (Dossier pédagogique)

Publié le 17/01/2022

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Caius Julius Caesar, né en 102, 101 ou 100, est mort en 44 avant J.-C. Ce que les élèves peuvent et doivent retenir : quelques dates et quelques faits essentiels. — Son appartenance à une très ancienne famille patricienne : pourtant César s'appuiera toujours sur le parti populaire, comme son oncle Marius. — Les années d'enfance et de jeunesse ; l'hostilité de Sylla, les premières armes et les débuts sur la scène politique : de 81 à 68. — La conquête du pouvoir, de la questure au triumvirat et au consulat : de 68 à 59. — Du consulat à la guerre civile : de 59 à 49. C'est dans cette période que se situe la guerre des Gaules : de 58 à 51. — Du passage du Rubicon (« Alea jacta est ! «) à la conjuration des ides de mars : 10 janvier 49 à 15 mars 44. C'est dans cette période que se situe la guerre civile entre César et Pompée (son gendre, vaincu à Pharsale, en 48) : de 49 à 45. Après cette guerre victorieuse, César est le maître absolu à Rome. Une cinquantaine de sénateurs (Brutus, Cassius, les frères Casca...), craignant qu'il ne rétablisse la royauté à son profit, forment une conjuration pour l'assassiner.

« A propos des conditions et de la date de rédaction des Commentaires, deux thèses sont en présence (pp.

146 et147).

Pour les uns, le récit de César aurait été écrit année par année, après chaque campagne.

Pour les autres, etilssont plus nombreux, César l'aurait écrit en une fois, après sa victoire décisive sur Vercingétorix, probablement entreoctobre et décembre 52. 2.

L'oeuvre : architecture, mouvements, personnages 1.

Situation de l'oeuvre Les deux livres présentés font donc partie d'un ensemble (le Bellum Gallicum) qui est lui-même partie d'un ensembleplus vaste, dont le titre exact était, selon toute vraisemblance, C.

Iulii Caesaris Commentarii Rerum Gestarum.Les ouvrages qui le constituent sont, outre le Bellum Gallicum (le titre De bello Gallico ne date que de laRenaissance), le Bellum civile, auquel il faut ajouter le Bellum Alexandrinum, écrit par A.

Hirtius, ainsi qu'un BellumAfricum et un Bellum Hispaniense, dont les auteurs sont inconnus. 2.

Architecture et mouvements Les livres VI et VII, comme tous les autres, relatent chacun une année de la guerre : le premier, en 44 chapitres,l'année 53 (pp.

17 à 54), le second, qui est le plus long de toute l'oeuvre, en 90 chapitres, l'année 52 (pp.

57 à123).

La période embrassée est toujours la même : du printemps, où commencent les opérations, à l'hiver, où leslégions prennent leurs quartiers.

La relation des faits est accompagnée de nombreuses explications concernant lastratégie, les moyens mis en oeuvre, les difficultés rencontrées, ou (et) des observations sur le pays, les habitants,les ennemis et leurs chefs, constituant des digressions, dont la plus importante occupe 17 chapitres (11 à 28), soitplus du tiers du livre VI (pp.

26 à 40).

Ainsi, le mouvement ou tempo du récit montre des andantes et des largos,des adagios, qui contrastent avec les allegros des séquences d'action, comme dans une composition musicale. 3.

Les personnages Ils sont présentés et étudiés avec précision dans les « Commentaires » (pp.

190 à 202).

Trois d'entre eux dominenttous les autres : César, Labiénus, son principal lieutenant, et Vercingétorix, son plus redoutable adversaire.

Pointn'est besoin de revenir sur les remarques présentées par Luc Duret.

Voici simplement ce qu'il faut en retenir et cequ'on peut y ajouter à propos de César, dont les premières qualités sont celles d'un stratège, d'un meneurd'hommes, d'un diplomate habile, intervenant dans les affaires intérieures des peuples de la Gaule.

Infatigable,omniprésent, capable d'apprécier très vite une situation, il paie de sa personne dans la bataille.

Si la rapidité de sesinterventions lui a permis de gagner cette guerre, il a souvent fait preuve de patience et de circonspection.

S'il atoujours cru à la supériorité de son génie, il affirme souvent que la Fortune (sans doute la déesse Fortuna, plutôtque la fortune abstraite) est maîtresse du jeu.

S'il pardonne, peut-être plus par souci d'une bonne « image demarque » que par générosité, il montre aussi une cruauté impitoyable dans ses actions de répression (VI, 43 ; VII,11 et 28).

S'il lui arrive de rendre hommage aux qualités de ses subordonnés (Labienus) ou de ses adversaires(Vercingétorix), ce sont principalement ses propres succès qu'il met en valeur : L.

A.

Constans a compté quatrecent cinquante passages dans le Bellum Gallicum, où César raconte ou explique ce qu'il a fait personnellement.

S'iln'est pas douteux qu'il se soucie du bien public et de la grandeur de Rome, il est aussi animé par la passion de lagloire et par l'ambition : plus qu'en historien, c'est en hagiographe de lui-même qu'il se comporte, et sesCommentaires sont bien une oeuvre de propagande, destinée à le présenter comme l'homme providentiel dont Romea besoin.

Néanmoins, toutes ces oppositions donnent au personnage une vérité humaine et à l'oeuvre uneapparence d'objectivité qui la rend crédible, malgré toutes les erreurs ou (et) les omissions qu'elle peut comporter. 3.

Le style Si la valeur historique de l'oeuvre est discutable, sa valeur littéraire a été, on le sait, unanimement appréciée par lescontemporains (comme Cicéron) et par la postérité (Suétone, Pline, Quintilien, Plutarque).

Montaigne admire « lapureté et inimitable polissure de son langage ».

Bayle est à peu près le seul à trouver que « les mémoires de ceconquérant sont écrits d'une manière très négligée ».

César est, avec Cicéron, l'écrivain classique par excellence,l'auteur de référence pour le thème latin et pour l'étude de la grammaire (notamment celle du style indirect).

Lasimplicité du vocabulaire, le dépouillement et le mépris des ornements, allant parfois jusqu'à la sécheresse descommuniqués, mais aussi l'élégance naturelle sont les principales qualités d'un style qui est celui d'un soldat, maisaussi d'un des hommes les plus cultivés de son époque.

L'étude des discours montre notamment que César, élève(comme Cicéron) du fameux rhéteur grec Molon, connaissait parfaitement les grands orateurs attiques.

L'explicationde passages choisis montrera en outre qu'il savait raconter et décrire, frapper l'imagination, susciter l'émotion dulecteur, à la manière d'un poète épique ou dramatique.. »

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