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Cahier d'un retour au pays natal de Césaire

Publié le 05/04/2013

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En 1945, Aimé Césaire, alors en France, décide de rentrer définitivement à la Martinique. Il écrit en une prose lyrique ce Cahier, fer de lance de la négritude.

Élu maire de Fort-de-France en 1945, Aimé Césaire devient député à l'Assemblée nationale en tant que représentant du Parti communiste. li quittera le PCF en 1956 pour fonder le Parti progressiste martiniquais.

« ~------- EXTRAITS A 1 ME « Faites-moi commissaire de son sang », telle est la prière que Césaire veut faire ente ndre C ESAIRE Et voici au bout de ce petit matin ma prière viri le que je n'en­ tende ni les rires ni l es cris, l es yeux jïxés sur cette vill e que je pro­ phétise , bell e, donnez - moi la foi sauvage du sorc ie r donnez à mes mains puissan ce de mode ­ l e r RETORNO donne z à mon âme la trempe de l'ép ée AL PAIS NAT AL je ne me dé rob e point.

Faites de ma tê te une ILUITIU oCIOllll(S or WIFlll:OO LAM lJIAOllCCION 0( L'l'OIA CA•llUIA tête de proue Frontispice d'une é dition cubaine illustrée par Wilfredo Lam et de moi-mêm e, mon cœu r, ne fait es ni un p ère, ni un frère, ni unjïls , mais le père , mais le frè re, mais le fils , ni un mari, mais l'amant de cet unique peuple .

Quand le poète revient au pays natal, il découvre des A ntille s en proie à la misère Au bout du p etit matin bourgeonnant d'anses fi'êles les Anti lles qui ont faim , les Antilles grê lées de petite vérol e, les Anti lles dynamitées d 'alcoo l, éc houées dans la boue de cette baie, dans la poussière de cette ville sinis trement échouées.

Au bout du petit matin , l'extrêm e, tromp euse d éso lée eschare sur la blessur e des eaux ; l es mart yrs qui ne témo ignen t pas ; les fleurs du sang qui se fanent et s' épmpi llent dans l e vent inutile comme des cris de perroquets babillards ; un e viei lle vie menteusement souriante, ses lèvres ouvertes d 'angoisses désaffectées; une viei lle misè re pourrissant sous le so le il, silencieuseme nt ; un vi eux sil en ce c revan t de pustules tièdes, l'affreus e inanit é de notre raison d 'être.

Rentrer au pays, tel est le plus cher désir d'Aimé Césaire.

Voici comment il pré sente son geste Partù : Mon cœur bruissait de générosités em phatiqu es.

P artir ...

j'arr ivera is lisse et j e un e dans ce pays mien et j e dirais à ce pa ys dont le limon entre dans la composi­ tion de ma chai r : «J'ai lon gtem ps e rr é e t je reviens vers la hid eur désertée de vos plai es.» Je v ie ndrais à ce pays mien et je lui dirais: « Embrassez-moi sans crainte.

Et si je ne sais que parl er, c'es t pour vo us que je parl erai .

» Solidaire de son peuple, Césaire veut en être la voix Et je lui dirais en core : « Ma bouche sera la b ouc h e des malheurs qui n'ont p o in t de bouche, ma voix, la li­ b ert é de celles qui s' af­ faiss en t au cac hot du désespoir.

» Et venan t je me dirais à moi-même: « Et surtout mon co 1ps aussi bien que mon âme, ga rdez-vous de vous croiser les bra s en l'attitude sté ril e du spectateur, car la vie n ' est pas un spectacle, ca r un e mer de dou leu rs n'est pas un pros ceni um , ca r un homm e qui cri e n'est pa s un ou rs qui danse ...

» Éd itio ns Pré sen ce afr ica ine, Po ésie, 198 3 Après s'ê tre illu str é dans la poésie, Césaire s'est intére ssé à l'éc riture théâtral e.

En 1956 , il compose Et les c hi en s se taisent, pr e mière pièce d' une trilo gie dé non çant la co lo nisation.

Sa pièce la plus célèbre est sa ns d ou te La Tragédie du roi Christophe .

« Je revie n s vers la hid eur dé se rtée de vos plaie s.» NOTES DE L'ÉDITEUR et pui ssa nt de nègre , d 'opprim é et de milit ant dan s le monde de la poésie la parmi les qu els il faut compter le s la ide ur s et les servitud es mêm es, à produire -on sait assez que ce n'est plu s l'or de la pierr e phil osophal e -mai s bien la libert é.

«Je p o ussera i d 'un e telle raideur le gra nd cri nègre que les ass ises du monde en sero nt ébra nlées.» Aimé Césaire ; Une Tempêt e, Le Seuil.

« Un poè me de Césaire éclate et tourne sur lui-m êm e comme une fusée, des sol eils e n so rtent qui tournent et explo sent, c'est un perpétuel dép asse ment.

( ...

)L 'or igina lit é de Césaire est d 'avo ir coulé son so uci étroit plus destru ctri ce, la plu s libr e et la plu s mét aphy siqu e.

»Jean-P a ul Sartre, pr éface à l' Anth ologi e de la nouv ell e poés ie nègre et malgache.

« L a poésie de Césaire , comme toute grande poésie et tout grand art, vaut au plu s haut point par le pouvoir de tran smutation qu 'elle met e n œ uvre et qui consiste , à partir des matér iaux les plu s déco ns idérés, 1 Gamma 2.

3.

4 liLhographie s de Wilfr edo L am.

Ediciones Molina.

L a Havane.

1942 / B .N.

Le do n du ch ant , la capacité de refus, le pouvoir de tran smut ation spécia le dont il vient de s'agi r, il sera it par trop vain de vo ulo ir les ramener à un certain nombre de secrets techniques .

» André Breto n, Pr éface au Ca hier d'un retour au pays natal, É diti ons Pr ése n ce africain e, Poésie, 1 983.

CÉSAIRE0 2. »

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