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BOUILHET Louis Hyacinthe : sa vie et son oeuvre

Publié le 18/11/2018

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BOUILHET Louis Hyacinthe (1821-1869). Poète et auteur dramatique, né à Cany (Seine-Maritime). Condisciple de Flaubert au collège royal de Rouen, Bouilhet étudie la médecine sous la direction du docteur Achille-Cléophas Flaubert, mais il abandonne cette voie au bout de quatre ans et doit alors tirer ses ressources de l’enseignement. C’est en 1846 qu’il rencontre Flaubert et que commencent leur amitié et leur collaboration littéraire. Ils écrivent, avec Maxime du Camp, un pastiche de comédie classique, la Découverte de la vaccine. Bouilhet travaille chaque dimanche avec Flaubert à un long poème, Melaenis, conte romain, qui paraît dans la nouvelle Revue de Paris (nov. 1851), avec une dédicace « A Gustave Flaubert ». Installé ensuite à Paris (nov. 1853), Bouilhet se lie avec Edma Roger des Gencttes (la « Diva », la « Sylphide »), rencontrée chez Louise Colet, et se consacre à la poésie : « les Fossiles » paraissent dans la Revue de Paris en 1854 (le poème sera repris dans Festons et astragales, 1859), tandis qu’il poursuit parallèlement une carrière dramatique, non sans difficultés. En 1867, sa situation matérielle est assurée : il devient conservateur de la bibliothèque de Rouen. A sa mort, il laisse un drame achevé, Mademoiselle Aïssé, que Flaubert fera représenter en janvier 1872, ainsi que des poésies réunies et préfacées par le même et qui paraîtront sous le titre les Dernières Chansons (1872).

« Pour Bouilhet, comme pour ses contemporains, le théâtre représente le modèle préimposé de la réussite.

Son originalité, en ce domaine, a peut-être consisté à maintenir la formule romantique des Burgraves, à une époque où triomphait l'école du «bon sens» (Ponsard, Scribe ...

).

De fait, ses principaux succès (Madame de Montarcy, 1856, et surtout le Château d'Amboise, 1866) sont des mélodrames historiques.

Mais, à côté de l'œuvre dramatique, la poésie constitue l'aspect véritablement personnel de son œuvre.

Avec Flaubert, puis Leconte de Lisle, il prend ses distances à l'égard de la poésie utili­ taire : «Le chariot de Thespis n'est pas une locomotive sur le chemin de fer du progrès social.

» Refusant paral­ lèlement l'élégie et l'engagement romantique, il récuse toute facilité d'écriture et préconise « la sévérité de la forme et la lenteur de l'exécution ».

Aux poèmes person­ nels et humanitaires des premières années succède ainsi une poésie descriptive, fondée sur l'érudition, qui s'inspire de sujets historiques, telle la Rome de Com­ mode dans Melaenis, ou scientifiques, comme les « Fos­ siles », poème des âges de la terre, à la manière de Lucain.

Par ailleurs, Bouilhet s'intéresse à la langue et à la littérature chinoises, allant jusqu'à écrire des poèmes chinois, fragments d'une œuvre qu'il rêvait plus vaste.

C'est ainsi que, par sa recherche de sujets philosophiques modernes, par son intérêt pour les civilisations ancien­ nes, par son goOt de la forme achevée, Bouilhet ouvre la voie à l'école parnassienne, de même que par une poéti­ que nostalgique du passé il se rattache aux Rêveries d'un païen mystique de Louis Ménard ( 1876).

Et de fait, Bouilhet participe d'une génération qui, malgré une rhé­ torique traditionnelle, eut l'intuition des thèmes déca­ dentistes, « de ces grandes et mélancoliques pensées que nourrirent les écrivains de la fin du siècle : succession ininterrompue des civilisations, mort fatale de notre espèce, tristesse d'une destinée qu'ils considéraient d'un point de vue cosmique et non plus individuel» (M.-C.

Bancquart).

BlBLIOGRAPHrE Outre l'ouvrage de Louis Letellier, Louis Bouilhet, 1821- 1869.

Sa vie et ses œuvres d'après des documents inédits, Paris, Hachette, 1919 (avec une importante bibliographie), on pourra consulter l'excellemc édition des Lerrres à Louise Colet établ ie par M.-C.

Bancquart et un groupe d'étudiants, Publications de l'université de Rouen, 1968, ainsi que la Correspondance de Flaubert.

A.

PIERROT-HERSCHBERO. »

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